La justice américaine soupçonne Standard Chartered de corruption en Indonésie
27 Septembre 2016 - 2:58PM
Dow Jones News
Le département américain de la Justice mène une enquête sur
Standard Chartered (STAN.LN) en raison de soupçons de corruption
portant sur une entreprise que la banque britannique contrôle en
Indonésie.
Un audit interne a révélé que Maxpower, un constructeur de
centrales électriques actif en Asie du Sud-Est, aurait parmi
d'autres malversations, potentiellement versé des pots-de-vin afin
d'obtenir des contrats. Ces conclusions corroborent un examen
réalisé par un cabinet d'avocats engagé par Maxpower, d'après des
copies de ces documents consultées par le Wall Street Journal.
La justice américaine essaie de déterminer si Standard Chartered
est coupable de ne pas avoir empêché ces actes de corruption
présumée, ont affirmé des personnes proches de l'enquête.
Le directeur général de Maxpower travaillait pour Standard
Chartered jusqu'à l'année dernière et la banque détient trois
sièges au conseil d'administration de l'entreprise. Standard
Chartered a acquis une première participation dans Maxpower en 2012
et en est devenu l'actionnaire majoritaire l'an dernier.
Les autorités américaines cherchent à savoir si les lois
anti-corruption des Etats-Unis ont été enfreintes par les
dirigeants de Maxpower, qui sont soupçonnés d'avoir rendu possible
le versement de pots-de-vin afin de remporter des contrats et
d'améliorer les relations avec les responsables indonésiens du
secteur de l'énergie, ont indiqué les personnes proches de
l'enquête. L'enquête de la justice américaine vise en outre à
déterminer si les dirigeants de Standard Chartered qui siègent au
conseil d'administration de Maxpower étaient au courant de ces
pratiques, voire les approuvaient, et si les systèmes de contrôle
de la banque liés à sa participation dans Maxpower étaient
appropriés, ont expliqué ces sources.
Standard Chartered a déclaré avoir "pris l'initiative de soumettre
l'affaire aux autorités compétentes et avoir mené [sa] propre
enquête". Maxpower a affirmé qu'il travaillait avec "des cabinets
de conseil afin de mener une enquête approfondie" et qu'il avait
accru ses contrôles internes et remanié son équipe dirigeante
depuis l'audit. Un porte-parole du département américain de la
Justice n'a pas souhaité apporter de commentaire.
L'audit interne réalisé l'an dernier chez Maxpower a révélé que
plus de 750.000 dollars d'avances de trésorerie datant de 2014 et
du début de 2015 pourraient constituer d'éventuels pots-de-vin,
d'après les documents consultés par le Wall Street Journal.
Le Foreign Corrupt Practices Act, loi américaine qui punit les
délits financiers commis à l'étranger, interdit aux entreprises
américaines ou ayant des activités aux Etats-Unis d'offrir de
l'argent ou des présents à des responsables étrangers en échange de
contrats. En cas d'infraction à cette loi, les autorités
américaines peuvent entamer des poursuites au civil et au
pénal.
-Ben Otto et Margot Patrick, Dow Jones Newswires
(Version française Aurélie Henri) ed: ECH - VLV
(END) Dow Jones Newswires
September 27, 2016 08:38 ET (12:38 GMT)
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