(CercleFinance.com) - L'action Ingenico chutait lourdement ce matin à la Bourse de Paris en cédant 12,5% à 96,1 euros, ce qui en fait - de loin - la lanterne rouge d'un indice SBF 120 en hausse de 1,4%. Si le groupe a confirmé ses prévisions hier, sa publication semestrielle a manqué les attentes, et ses difficultés sur le continent américain - au Nord comme au Sud - persistent.

Durant la première moitié de l'année, le CA du spécialiste des paiements électroniques, soit 1,1 milliard d'euros, a augmenté de 7% en données publiées, et de 12% en données comparables. Soit, mais un ralentissement est à déplorer, la croissance organique étant revenue à 4% au seul 2e trimestre en raison d'une décélération dans toutes les régions, et d'une contraction plus marquée encore en Amérique latine (- 37% au T2), Brésil en tête.

De plus, sur le semestre, l'excédent brut d'exploitation (EBITDA, en anglais) d'Ingenico a reculé de 2% à 244 millions d'euros, soit une marge de 21,5% du CA, contre 23,6% un an plus tôt. De ce fait, le résultat net part du groupe semestriel est resté stable à 122 millions d'euros.

Certes, Ingenico a confirmé ses prévisions, notamment celles pour l'année 2016, soit une croissance organique d'au moins 10% 'en dépit de la situation économique au Brésil et des incertitudes sur la résorption des stocks chez les distributeurs aux Etats-Unis', et une marge d'EBITDA de 21%.

Mais chez Berenberg, on n'y croit pas : 'en Amérique du Nord, le CA (du 2e trimestre) de 74 millions d'euros n'a pas augmenté par rapport au 1er trimestre, ce qui de notre point de vue et étant donné la base de comparaison difficile qui attend le groupe dans cette région au second semestre, implique que la la croissance organique à deux chiffres anticipée (pour l'Amérique du Nord aussi, ndlr) par la direction pour 2016 est hors de portée', cingle une note du bureau d'études.

De plus, 'l'excédent brut d'exploitation semestriel recule de 2%, les perspectives du marché nord-américain ne sont pas des plus engageantes, la direction déclarant suivre le dossier avec 'une grande attention'', résume Berenberg. Et en Amérique latine, 'aucune prévision n'est possible', a déclaré Ingenico cité par Berenberg. Ce qui incite les analystes à reconduire leur conseil vendeur sur le titre, avec une cible de 84,5 euros.

Chez Bryan Garnier, le ton est moins négatif mais cependant critique : 'nous restons convaincus qu'Ingenico est une valeur à acheter dans une perspective de moyen/long terme. Les objectifs du plan stratégique à horizon 2020 sont à portée, et le groupe est l'un des rares de son secteur à disposer d'une offre multicanal, qui selon nous représente l'avenir en matière de paiement. Mais nous devons intégrer davantage d'incertitudes à très court terme, et l'année 2016 sera vraisemblablement celle d'une transition', peut-on lire. Ce qui comprend des abaissement de prévisions bénéficiaires par action de 8,6% pour 2016 et de 6,2% pour 2017.

Quoi que toujours à l'achat sur le titre, Bryan Garnier a réduit son objectif de cours de 144 à 130 euros (- 9,7 euros).

Chez Invest Securities, on déplore 'trop d'incertitudes à court terme avec le Brésil et les Etats-Unis'. En conséquence, les analystes révoquent leur conseil d'achat sur la valeur au profit d'une position neutre, et sortent le titre de la liste de leurs valeurs préférées.

'L'absence de visibilité à CT nous incite à dégrader temporairement notre opinion', ajoute Invest Securities. Leur cible revient de 125 à 122 euros.



Copyright (c) 2016 CercleFinance.com. Tous droits réservés.