La présence de l'Etat dans PSA ne sera pas garantie après les élections - DJ Plus
28 Mars 2017 - 3:53PM
Dow Jones News
Ambroise Ecorcheville
AGEFI - DOW JONES
PARIS (Agefi-Dow Jones)--En transférant les 12,7% qu'il détient
dans Groupe PSA (UG.FR) de l'APE à Bpifrance, l'Etat français a
monétisé sa participation dans le constructeur automobile pour
financer d'autres investissements, comme la refondation de sa
filière nucléaire en crise.
Mais la décision de vendre ou pas ses parts dans l'emblématique
propriétaire des marques Peugeot et Citroën, après son sauvetage
par Carlos Tavares et alors qu'il s'apprête à reprendre l'allemand
Opel, dépendra plutôt du vainqueur des prochaines élections
présidentielles.
Bpifrance officiellement là pour rester
Certes, Bpifrance a affirmé mercredi que l'Etat français resterait
"un actionnaire de référence" de PSA.
"Bpifrance reprendra les droits et obligations du pacte
d'actionnaires conclu avec la société, la famille Peugeot et le
constructeur automobile chinois Dongfeng et disposera en
conséquence de deux sièges et d'un censeur au conseil de
surveillance de PSA", a souligné l'organisme public dans un
communiqué.
Le fonds souverain à la française, qui est comme l'APE contrôlé par
l'Etat, a même rappelé que ses actions PSA bénéficieraient de
droits de vote doubles deux ans après leur acquisition.
Pas d'obligation de conservation
Mais dans les faits, rien n'empêcherait le prochain locataire de
l'Elysée de vendre les parts de l'Etat dans Groupe PSA. Signé en
2014 pour 10 ans, le pacte d'actionnaires entre l'Etat français,
Groupe PSA, Dongfeng et la famille Peugeot ne les engage pas à
conserver leurs titres dans le constructeur automobile.
Selon les termes de ce pacte, l'Etat pourrait même descendre
jusqu'à 5% de PSA sans perdre son droit de veto aux éventuelles
velléités de montée au capital de ses partenaires. Une disposition
dont profitent également Dongfeng et la famille Peugeot.
Comme l'Etat français, Dongfeng et la famille Peugeot détiennent
chacun 12,7% de PSA.
Entre politique et finance
Dès lors, le futur chef de l'Etat pourrait avoir deux grandes
raisons de rester ou pas au capital de PSA.
La première est politique.
L'Etat pourrait rester au capital du groupe parce qu'il juge PSA
stratégique et/ou pour éviter toute tentative de prise de contrôle
de l'industriel par le chinois Dongfeng.
Il pourrait au contraire estimer que l'équilibre des pouvoirs est
assuré par la famille Peugeot, dans le cadre du pacte
d'actionnaires signé il y a trois ans pour sauver le groupe, et
considérer qu'il n'a plus sa place dans une entreprise
commerciale.
La seconde est financière.
L'Etat français pourrait décider de rester au capital de PSA pour
profiter de la création de valeur potentielle liée au rachat et à
la relance de l'allemand en difficultés Opel.
Ou vendre pour financer d'autres projets.
En tout état de cause, toute décision de vendre avant que PSA se
lance dans le redressement d'Opel pourrait être perçue comme un
désaveu pour sa direction.
A l'inverse, une sortie de son capital permettrait de lever les
craintes récurrentes d'interférence du gouvernement dans la gestion
du groupe.
Une probabilité élevée, selon Exane
Dans une récente étude, Exane BNP Paribas a estimé que la
probabilité d'une cession des parts de l'Etat dans PSA par le
prochain exécutif était élevée.
Si c'est le cas, l'investisseur n'a plus qu'à espérer que l'Etat
saura conjuguer au mieux intérêts politiques et financiers,
notamment dans le respect de ceux des autres actionnaires. Qui
parfois divergent...
- Ambroise Ecorcheville, Agefi-Dow Jones; 01 41 27 47 90;
aecorcheville@agefi.fr ed: ECH
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March 28, 2017 09:33 ET (13:33 GMT)
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