Le retour à la croissance d'Ipsos devient un sujet de spéculation

Ipsos (IPS.FR) poursuit sa traversée du désert. Le spécialiste des études par enquêtes a une nouvelle fois confirmé que 2014 serait une année de transition. Le groupe se transforme en profondeur pour repartir de l'avant dans un marché en mutation. Mais ses perspectives pour 2015 restent incertaines.

La promesse d'un rebond

Naturellement, Ipsos se veut volontaire. En 2015, "Ipsos compte bien reprendre sa marche en avant", a-t-il affirmé cette semaine. Mais les investisseurs doutent encore, après de multiples déceptions. Avant même 2014, 2013 devait déjà être l'année du retour à la croissance. Les deux exercices précédents avaient souffert de l'intégration plus difficile que prévu de Synovate.

Pour leur part, les analystes attendent de voir. Certes, le consensus FactSet anticipe une hausse de 2,2% de son chiffre d'affaires l'année prochaine. Mais cela masque une nette tendance à la révision en baisse de leurs estimations. Plutôt dans le bas de la fourchette des prévisions des analystes, UBS n'anticipe qu'une progression de 0,5% de l'activité d'Ipsos en 2015.

Le parcours boursier d'Ipsos s'en ressent. En baisse de 35% depuis le début de l'année, l'action évolue à ses niveaux de la fin 2010. Pour Société Générale, Ipsos présente désormais un profil de risque/rendement attractif. La banque a relevé vendredi son conseil à "achat" sur Ipsos. Mais d'autres restent circonspects. "Nous pensons qu'un retour à une croissance organique en 2015, toujours incertain, sera nécessaire pour provoquer un retour en grâce de l'action", a estimé Kepler Cheuvreux, à "conserver" sur le titre.

Plus globalement, les analystes sont également partagés entre opinions neutres et conseils positifs.

Beaucoup d'incertitudes

La difficulté vient en partie du fait que la visibilité manque sur la transformation du groupe. Notamment dans une conjoncture difficile, mais également dans un secteur aux frontières plus poreuses, qui attire les géants de la publicité et d'Internet.

"Certaines activités traditionnelles d'Ipsos sont structurellement sous pression et l'offre de nouveaux produits n'est pas encore assez large pour répondre à la demande de certains clients", estime CM-CIC Securities. Le chiffre d'affaires des nouveaux services a pourtant grimpé de 40% au premier semestre. Mais ils ne représentent encore que 7% de son chiffre d'affaires total.

Un retour de la dimension spéculative d'Ipsos ne peut être exclu. Mais ses fondateurs et actionnaires de référence, Didier Truchot et Jean-Marc Lech, hésiteront sans aucun doute à vendre aux cours actuels.

Dans l'immédiat, la prudence devrait rester de mise sur le spécialiste des études marketing.

- Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@wsj.com

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