Le statu quo à la tête d'Ipsos accentue la question de la succession

La question de la succession de Didier Truchot et de Jean-Marc Lech à la tête d'Ipsos (IPS.FR) se pose depuis des années, alimentant les spéculations sur un possible rachat du groupe d'études par enquêtes. Mais en renforçant son contrôle sur le groupe qu'il a fondé il y a quarante ans, Didier Truchot, 70 ans l'année prochaine, semble indiquer qu'il n'est pas près à passer la main.

Après le décès de son co-président emblématique Jean-Marc Lech en décembre dernier, le PDG d'Ipsos vient de racheter la participation des héritiers de son partenaire de longue date. L'opération, validée par l'Autorité des marchés financiers (AMF), ne modifie pas véritablement la structure actionnariale du groupe, si ce n'est qu'il sera désormais contrôlé par un seul homme et non plus par un tandem.

Une dérogation de l'AMF était nécessaire car en rachetant les parts de son associé disparu, le dirigeant franchit en hausse le seuil de 30% des droits de vote, généralement synonyme d'OPA obligatoire sur l'intégralité des actions. Le régulateur boursier a considéré que les deux hommes avaient toujours agi de concert au sein d'une holding de contrôle (LT Participations) et qu'à ce titre ce rachat de titres ne modifiait pas les grands équilibres capitalistiques en vigueur depuis l'introduction en Bourse d'Ipsos en 1999.

Cascade de holdings

Seul aujourd'hui comme avec son associé hier, Didier Truchot est en mesure de contrôler près de 40% des droits de vote du groupe avec moins de 12% du capital, par le biais d'une cascade de holdings dont il détient la majorité. Pour déséquilibrée qu'elle puisse sembler, la situation ne l'est en tout cas pas plus que du vivant de Jean-Marc Lech.

L'homme fort d'Ipsos n'a pas communiqué ses intentions quant à la date d'un éventuel départ à la retraite. Un retrait opérationnel n'entraînerait d'ailleurs pas nécessairement une évolution capitalistique, même si le contrôle exercé depuis la fondation du groupe est toujours allé de pair avec un rôle exécutif de premier plan.

"Je ne le vois pas se retirer dans un avenir proche, surtout après le lancement du nouveau plan de réorganisation", commente une analyste parisienne. En début d'année, Ipsos a lancé un plan stratégique triennal visant relancer la croissance de son activité, en berne depuis trois ans.

Si "personne n'est imprévisible" comme le veut la devise d'Ipsos, le dirigeant fondateur a peut-être réussi à faire mentir son propre slogan.

-Thomas Varela, Dow Jones Newswires; +331 40 17 17 72; thomas.varela@wsj.com (ed/EC)

"Le Market Blog" est le blog économique et financier du Service français de Dow Jones Newswires.

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