Tout signe d'une reprise du marché français des télécoms - et d'Orange (ORA.FR) - reste à confirmer.



Les actions des quatre principaux groupes de téléphonie français ont progressé de 70% l'année dernière, dans l'espoir d'un apaisement de la guerre des prix déclenchée par Iliad (ILD.FR). Pour Orange, l'opérateur historique, le rally s'est poursuivi en ce début d'année.



Un léger mieux mais des vents toujours contraires



Les résultats annuels d'Orange laissent effectivement espérer que les conditions de marché sont en train de s'améliorer. En France, le chiffre d'affaires retraité des changements de régulation est ressorti au-dessus des attentes. Il a baissé de 1,6% en 2014 alors qu'il s'était contracté de 2,6% un an plus tôt. Orange s'attend cependant à ce que la baisse se poursuive en 2015, quoiqu'à un rythme sans doute plus faible.



Orange s'est néanmoins préparée à de nouvelles pressions sur les prix. En France, l'opérateur a réduit de 4,5% ses effectifs. Le groupe a pris d'autres mesures pour amortir l'impact de la baisse de son activité, par exemple en optimisant son portefeuille immobilier. En parallèle, l'accord avec BT (BT.A.LN) pour lui vendre EE, la co-entreprise entre Orange et Deutsche Telekom (DTE.XE), devrait permettre à l'opérateur français de gagner en flexibilité financière.



Il n'est cependant pas exclu que la concurrence s'intensifie en France, où Orange réalise environ la moitié de son chiffre d'affaires. En 2014, l'incertitude entourant SFR a joué en faveur du groupe. SFR a été vendu par Vivendi (VIV.FR) à Numericable (NUM.FR), la filiale d'Altice (ATC.AE).



Les pressions sur les prix pourraient à nouveau s'accentuer



SFR et Numericable poursuivant leur intégration, cela pourrait permettrait à Orange de contenir le taux d'attrition de ses abonnés à court terme. Mais Numericable repassera tôt ou tard à l'offensive, en particulier sur le segment le plus profitable de l'industrie. Altice s'est déclaré intéressé par un rachat de Bouygues Telecom, le troisième opérateur mobile du marché.



Une poursuite de la consolidation du marché pourrait profiter à Orange, dans la mesure où cela pourrait favoriser un apaisement des pressions sur les prix. Mais à court terme, le groupe devra accroître ses investissements pour protéger ses parts de marché. Les investissements réalisés par Orange, qui ont augmenté de 1,3% en 2014, devraient continuer de progresser en dépit de toute baisse de l'activité.



Orange s'échange environ 5,6 fois l'excédent brut d'exploitation attendu en 2015, selon FactSet. Ce ratio est légèrement inférieur à celui des opérateurs globaux. Mais le sort d'Orange restant suspendu à des facteurs hors de son contrôle, les investisseurs pourraient estimer que cette décote est justifiée.



- Thao Hua, The Wall Street Journal



(Version française Ambroise Ecorcheville).