Manuel Valls a entamé jeudi une visite officielle en Chine pour courtiser les investissements de la 2ème économie mondiale, en appelant à un "rééquilibrage" des échanges commerciaux en faveur de la France.



Le Premier ministre français a été reçu à Pékin par son homologue chinois, Li Keqiang, au Grand palais du peuple, place Tiananmen, où ils ont passé en revue la garde.



"La relation entre la France et la Chine est clairement très importante", a déclaré Li Keqiang. M. Li s'est dit heureux de développer une "relation personnelle" avec M. Valls, après la visite d'Etat de François Hollande en Chine en 2013 et la venue du numéro un chinois Xi Jinping en France l'an dernier.



Manuel Valls a salué l'élargissement des coopérations sino-françaises, prenant en exemple la première émission obligataire publique en yuan à Paris cette semaine, témoignant de l'internationalisation de la monnaie chinoise.



MM. Li et Valls ont supervisé la signature d'une douzaine d'accords divers, dont un entre EDF et l'opérateur nucléaire chinois CGN. Toutefois, même si une importante délégation d'hommes d'affaires accompagne M. Valls - les nouveaux patrons d'EDF, Thales, Areva, les dirigeants de la SNCF, GDF Suez, Schneider, Airbus... - aucun contrat commercial majeur n'a été annoncé.



"La Chine ne recherche en aucun cas l'excédent commercial", a assuré Li Keqiang lors d'une conférence de presse commune, exercice qui reste exceptionnel pour le pouvoir chinois.



Les exportations de la Chine vers la France sont 2,5 fois plus élevées que celles de la France vers la Chine. La France a accusé 26 milliards d'euros de déficit commercial avec la Chine en 2013, soit près de 40% de son déficit extérieur total.



"Bien au contraire, nous espérons un équilibre dans les échanges commerciaux puisque c'est la seule manière d'assurer un développement durable des relations commerciales", a poursuivi M. Li.



Il a ajouté avoir abordé avec Manuel Valls "les sujets de préoccupation français, les droits de l'Homme, l'Etat de droit et l'internet", le régime communiste exerçant une censure draconienne des réseaux sociaux.



- Visite de l'usine Airbus -



"Les investissements chinois sont les bienvenus en France", a de son côté affirmé Manuel Valls, credo qu'il avait martelé en entamant au matin son voyage en Chine, à Tianjin, métropole dynamique à une centaine de kilomètres de Pékin.



Accompagné notamment du chef de la diplomatie française Laurent Fabius, le chef du gouvernement français s'y est rendu à l'usine d'Airbus, ouverte il y a dix ans.



Cette usine d'assemblage d'A320 "illustre parfaitement le dynamisme de notre relation", a lancé Manuel Valls: un quart des avions vendus par Airbus vont vers le marché chinois.



Le Premier ministre s'est dit "sûr" que l'avionneur européen concrétiserait son projet de "centre de finition" de l'A330, spécialement adapté au marché chinois, "sous réserve qu'il reçoive un nombre suffisant de commandes" en Chine.



- Changement climatique -



A Tianjin, Manuel Valls a appelé à "remédier au déséquilibre" des échanges commerciaux, mais le rééquilibrage suppose une réciprocité reposant "sur la confiance et la connaissance mutuelle de nos atouts".



Cette allusion à la réciprocité peut s'entendre comme une référence aux obstacles jugés encore trop nombreux aux exportations françaises et européennes vers la Chine.



Le voyage de M. Valls en Chine vise aussi à rapprocher Pékin de la signature d'un accord mondial sur le climat à Paris en fin d'année.



Un sujet pris "très au sérieux" par la Chine, "déterminée à agir", a assuré Manuel Valls. "Nous avons déjà beaucoup fait pour lutter contre réchauffement et nous continuerons à faire des efforts difficiles et très marqués", a répondu Li Keqiang.



Les deux hommes ont également parlé du vol MH370 de Malaysia Airlines, dont la disparition en mars 2014 a été officiellement déclarée accidentelle jeudi par Kuala Lumpur. "Je suis vraiment désolé pour les 154 passagers chinois, les 4 passagers français, et toutes les autres personnes présentes sur ce vol", a dit Li Keqiang.



Vendredi, Manuel Valls rencontrera Xi Jinping, ainsi que le numéro trois du régime, le président de l'Assemblée nationale populaire Zhang Dejiang, avant de se rendre à Shanghai samedi.



Sa visite clôt une série d'événements marquant le 50e anniversaire de l'établissement, en 1964, des relations diplomatiques entre la France et la Chine populaire.

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