PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'action Atos s'inscrit en nette baisse mercredi, alors que le point d'étape réalisé par le groupe de services numériques en difficulté sur ses projets de transformation n'a fait que renforcer les inquiétudes du marché concernant son avenir.



Vers 15h15, le titre Atos chutait de 6,8%, à 6,52 euros, après avoir gagné jusqu'à 12% en début de matinée.



Expliquant la hausse initiale du titre, Atos a notamment annoncé négocier la vente de ses activités de big data et cybersécurité (BDS) à l'avionneur Airbus pour une valeur d'entreprise comprise entre 1,5 milliard et 1,8 milliard d'euros.



"La société va ouvrir une phase de 'due diligence' [audit préalable, ndlr] avec Airbus, dont l'offre indicative d'une valeur d'entreprise de 1,5 à 1,8 milliard d'euros porte sur l'intégralité du périmètre BDS", a indiqué Atos dans un communiqué. "Actuellement à un stade préliminaire, les discussions avec Airbus vont progresser et le marché sera informé en temps voulu de leur issue", a précisé le groupe.



"Il n'y a aucune certitude qu'elles aboutiront à un accord ou à une transaction", a complété un porte-parole d'Airbus, dont le cours de Bourse refluait de 2,8%, à 137,36 euros.



Craintes sur la cession de Tech Foundations



"La direction et le conseil d'administration considèrent que parmi les différentes cessions potentielles, la vente de BDS serait un élément déterminant, permettant aux activités demeurant dans la société de conserver un intérêt stratégique", a indiqué Atos.



Ce projet de cession va "dans le bon sens" pour l'avenir d'Atos, surtout si les performances financières des activités BDS présentent effectivement une faible rentabilité et nécessitent de lourds investissements, reconnaît Invest Securities.



Cependant, c'est un autre projet, déjà annoncé par Atos, qui suscite l'inquiétude du marché : celui de la vente de ses activités historiques d'infogérance, regroupées sous le nom de Tech Foundations, à EP Equity Investment (EPEI), un fonds détenu principalement par l'homme d'affaires tchèque Daniel Kretinsky.



Dans sa communication, Atos a précisé, pour la première fois depuis l'annonce de l'étude de ce projet en août dernier, qu'il n'y avait "aucune certitude que ces négociations aboutissent à un accord". "Les discussions se poursuivent sur le prix à payer, la structure de l'opération et le transfert d'une très grande partie des passifs attachés à Tech Foundations", a ajouté Atos.



La cession de Tech Foundations semble être "au point mort", selon Octo Finances. Elle est "mal embarquée", appuie un analyste basé à Paris, pour qui l'échec de la vente de Tech Foundations désavantagerait Atos dans ses négociations avec ses créanciers bancaires.



"Plus que jamais, le grand flou prédomine", conclut Invest Securities.



Communication "anxiogène"



"La direction et le conseil d'administration de la société ont comme priorité la poursuite de l'intérêt social d'Atos et la préservation des intérêts des différentes parties prenantes", a souligné le groupe, dont la situation est critique. Atos est confronté à des difficultés financières, notamment une forte consommation de trésorerie pour financer le plan de restructuration de sa branche Tech Foundations.



Dans ce contexte, Atos s'efforce de conserver un portefeuille d'activités "qui demeurera attractif pour ses employés, ses clients, ses créanciers et ses actionnaires", tout en assurant le remboursement et le refinancement de ses dettes financières, a indiqué le groupe. Celles-ci incluent un prêt à terme de 1,5 milliard d'euros, arrivant à échéance en janvier 2025 sous réserve de deux extensions de six mois chacune, dont Atos dispose selon des conditions usuelles. Elles comprennent également quatre souches obligataires d'un montant cumulé de 2,4 milliards d'euros, dont les échéances courent entre novembre 2024 et novembre 2029, ainsi qu'une facilité de crédit de crédit renouvelable de 900 millions d'euros.



"La société entend couvrir ses échéances de dettes financières en prenant en considération la trésorerie disponible à la fin de l'année 2023, dont le montant inclura des actions spécifiques sur le besoin en fonds de roulement", a indiqué Atos. "Afin d'éviter toute incertitude sur son évolution pérenne", le groupe compte également engager des discussions avec ses banques afin d'éviter une éventuelle baisse de la notation que lui attribuent les agences d'évaluation financière.



"En cas de besoin, si l'issue des discussions avec l'ensemble de ses banques s'avérait incertaine, la société n'exclut pas de recourir aux mécanismes de protection juridique à sa disposition pour encadrer les discussions avec ses créanciers", a prévenu Atos, sans préciser les mécanismes envisagés. Le groupe examinera ses options au premier trimestre de cette année, "afin de confirmer qu'elles seront suffisantes pour assurer de manière pérenne la couverture des échéances de financement et les besoins de trésorerie".



"La communication anxiogène sur les facteurs de risques révèle les incertitudes auxquelles fait face le management", résume Octo Finances, qui juge que le premier trimestre sera "déterminant" pour le groupe.



L'action Atos a perdu 21,8% en 2023, alors que la restructuration de l'entreprise a lourdement pesé sur ses flux de trésorerie et que les investisseurs ont sanctionné un manque de clarté sur les modalités de sa scission et de l'évolution de sa gouvernance.



-Dimitri Delmond, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 31; ddelmond@agefi.fr ed: VLV



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January 03, 2024 09:18 ET (14:18 GMT)




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