Par Christine Lejoux





PARIS (Agefi-Dow Jones)--Contre toute attente, les incertitudes économiques liées au Brexit, dont le déclenchement a été officialisé ce mercredi, ne freinent pas le marché des fusions-acquisitions au Royaume-Uni. Depuis le début de l'année, les M&A (mergers and acquisitions) annoncées impliquant au moins une société britannique, que celle-ci soit la cible ou l'acquéreur, représentent un total de l'ordre de 70 milliards de dollars (65 milliards d'euros), selon Dealogic. Ce montant est supérieur de 18 milliards de dollars environ à celui enregistré sur la même période de 2016, et il équivaut quasiment aux 71,5 milliards cumulés sur les trois premiers mois de 2015.



Cette performance résulte notamment de transactions d'envergure, comme le projet de rachat du spécialiste américain de la nutrition infantile Mead Johnson par le britannique Reckitt Benckiser, pour 16,6 milliards de dollars (15,43 milliards d'euros). Ou comme la fusion annoncée entre les sociétés de gestion d'actifs britanniques Standard Life et Aberdeen Asset Management, une opération de 11 milliards de livres sterling (13,67 milliards de dollars, 12,71 milliards d'euros).



L'acquisition d'Unilever par Kraft Heinz aurait étoffé la liste, mais le fabricant anglo-néerlandais de biens de grande consommation a décliné l'offre d'achat de 115 milliards de livres (142,95 milliards de dollars, 132,86 milliards d'euros) formulée par le groupe agro-alimentaire américain.





Des cibles meilleur marché





Le marché des fusions-acquisitions impliquant au moins une entreprise britannique pourrait continuer sur cette lancée au cours des prochains mois : des rumeurs de presse ont récemment fait état d'un éventuel intérêt du groupe pétrolier américain Exxon Mobil pour son concurrent britannique BP.



La sortie programmée du Royaume-Uni de l'Union européenne représente pourtant un saut dans l'inconnue pour l'économie et les entreprises du pays. Mais le Brexit est également source d'opportunités. La chute de 20% de la livre depuis juillet 2016 a rendu les cibles britanniques bien meilleur marché pour les prétendants étrangers. Quant aux acquéreurs britanniques, les sommets historiques atteints par le FTSE 100 depuis le début de l'année renforcent leur capacité à financer des opérations en titres.



Autre explication à la résistance des M&A, les groupes britanniques "achètent" de la croissance à l'étranger, en raison de la menace potentielle que le Brexit représente pour l'économie britannique. Celle-ci devrait croître de 1% seulement en 2018, après une progression de 1,6% en 2017, selon l'OCDE. C'est tout le sens de l'acquisition de Mead Johnson par Reckitt ou du rachat du solde du capital du cigarettier Reynolds American par son concurrent britannique BAT, pour 49,4 milliards de dollars.



Le Brexit n'est donc pas synonyme de cauchemar pour les banquiers d'affaires, du moins pour le moment.





-Christine Lejoux, Agefi-Dow Jones ; 33 (0)1 41 27 48 14, clejoux@agefi.fr ed : ECH





"Le Market Blog" est le blog économique et financier du Service français de Dow Jones Newswires.





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March 29, 2017 11:10 ET (15:10 GMT)




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