Malgré l'environnement économique incertain et les hésitations des grandes banques centrales, le marché américain des fusions-acquisitions ("fusacs") continue de tourner à plein régime. Mais cet emballement n'a rien de rassurant. Au contraire, il commence même à inquiéter certains analystes.



Selon la société TrimTabs Investment Research, le volume total d'acquisitions de sociétés américaines cotées, payées en numéraire, a atteint la somme record de 457,8 milliards de dollars, pour la période allant de mai à octobre 2015. Le précédent record pour une période de six mois, qui datait de février-juillet 2007 avec 406,5 milliards de dollars, a ainsi été pulvérisé.





Des opérations qui rappellent les précédents sommets





Le boom en cours est alimenté par l'environnement de taux d'intérêt très faibles et une croissance mondiale ralentie, peu propice à la progression des chiffres d'affaires.



Ceci conduit certains experts à se demander si, après plus de six ans de hausse presque ininterrompue, Wall Street ne serait pas sur le point de subir une correction majeure. "L'activité de fusions-acquisitions tend à s'emballer à l'approche de sommets boursiers, alors que les dirigeants d'entreprises se tournent vers la croissance externe pour soutenir les chiffres d'affaires vers la fin du cycle économique," prévient David Santschi le directeur général de TrimTabs.



Dans une note publiée en fin de semaine dernière, Julian Emanuel et Omar Elangbawy de la banque UBS soulignaient pour leur part que les discussions confirmées entre Pfizer (PFE) and Allergan (AGN) rappelaient étrangement d'autres opérations emblématiques d'une période d'excès, tels que le rapprochement entre AOL et Time Warner (TWX) en 2000 ou l'acquisition d'ABN-Amro par RBS (RBS.LN) en 2007.





La correction pourrait tarder





Ces signaux inquiétants ne signifient pas forcément qu'une correction boursière soit imminente. A 16,5 fois les bénéfices attendus en moyenne pour 2016, la valorisation des entreprises de l'indice S&P 500 est légèrement élevée au regard de la moyenne des 10 dernières années mais elle reste très loin des excès de la bulle des années 2000.



Au cours des 25 dernières années, les principaux pics boursiers atteints à Wall Street ont toujours précédé une récession. Mais une contraction de l'activité aux Etats-Unis l'an prochain reste, pour l'instant, difficilement envisageable. Le Fonds monétaire international (FMI) table même sur une accélération de la croissance, qui devrait atteindre de 2,8% en 2016 et 2017.



Reste que, compte tenu de la décélération de la croissance américaine au troisième trimestre et des risques liés au resserrement monétaire attendu outre-Atlantique, les investisseurs feraient sans doute mieux de rester sur leurs gardes.





-Yann Morell y Alcover, Dow Jones Newswires; +33 (0)1 40 17 17 75; yann.morellyalcover@wsj.com ed: ECH



(Kevin Kingsbury a contribué à cet article)





"Le Market Blog" est le blog économique et financier du Service français de Dow Jones Newswires.





(END) Dow Jones Newswires



November 04, 2015 09:58 ET (14:58 GMT)




Copyright (c) 2015 Dow Jones & Company, Inc.
Natwest (LSE:NWG)
Graphique Historique de l'Action
De Mar 2024 à Avr 2024 Plus de graphiques de la Bourse Natwest
Natwest (LSE:NWG)
Graphique Historique de l'Action
De Avr 2023 à Avr 2024 Plus de graphiques de la Bourse Natwest