Londres compte sévir contre les abus tarifaires des énergéticiens
20 Avril 2017 - 10:31AM
Dow Jones News
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le gouvernement britannique a décidé de
s'attaquer sans tarder aux hausses de prix jugées abusives des
fournisseurs d'électricité et de gaz ("utilities").
Politiquement sensible, ce sujet récurrent refait surface à
quelques semaines d'une élection législative anticipée prévue pour
le 8 juin, ce qui est loin d'être une coïncidence. "Lorsque une
élection est annoncée, il y a des dossiers en phase finale de
préparation sur lesquels nous devons nous pencher s'ils peuvent
être finalisés à temps", a déclaré hier lors d'une audition au
Parlement Greg Clark, ministre en charge de l'Energie et des
Entreprises.
Attendu de longue date, le livre vert gouvernemental qui concerne
la régulation des "utilities" sur le marché des particuliers
"pourrait être publié dès la semaine prochaine", selon les
analystes de RBC Capital.
Malgré plusieurs appels à la modération des prix, la nouvelle
hausse décidée la semaine dernière par la filiale britannique d'EDF
semble avoir constitué un catalyseur. L'énergéticien, qui avait
déjà annoncé une augmentation de ses tarifs fin 2016, va encore les
relever de 7,2% en moyenne à compter du 21 juin. Il a expliqué sa
décision par la nécessité de dégager "une marge équitable" afin
d'être en mesure d'investir à long terme.
Dermot Nolan, directeur général de l'Ofgem, l'agence de régulation
du secteur, estime que ce dernier relèvement "est difficile à
justifier" et qu'il montre une nouvelle fois que le marché de
l'énergie "ne fonctionne pas dans l'intérêt de tous les
consommateurs". Depuis le début de l'année, la plupart des grands
intervenants sur le marché britannique (SSE, Npower, Scottish Power
et E.ON) ont annoncé des hausses de tarifs, à l'exception de
Centrica qui a gelé les siens.
En dépit des mesures prises par les pouvoirs publics afin d'inciter
les particuliers à changer de fournisseur d'énergie, un rapport
publié en 2015 par la Competition and Markets Authority (CMA),
l'autorité britannique de la concurrence, a calculé que les ménages
ont payé sur la période 2009-2013 un surcoût de 1,2 milliard de
livres (1,43 milliard d'euros) en préférant le statu quo. Afin de
prouver que le marché résidentiel est bien ouvert à la concurrence,
le syndicat professionnel Energy UK a souligné la semaine dernière
qu'environ 1,3 million de consommateurs avaient conclu un contrat
avec un nouveau fournisseur au premier trimestre 2017.
-Yves-Marc Le Réour, L'Agefi ed: VLV
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April 20, 2017 04:11 ET (08:11 GMT)
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