RECAP WEEK-END: Avec de nouvelles commandes, PSA et Renault apportent un répit à GM&S
22 Mai 2017 - 7:18AM
Dow Jones News
Les constructeurs automobiles Renault et PSA se sont engagés
dimanche à augmenter fortement leurs commandes à l'équipementier en
difficulté GM&S Industry, lui permettant de poursuivre pour
l'instant son activité.
Ces engagements offrent un premier succès au nouveau ministre de
l'Economie, mais pour la CGT il s'agit d'un "sursis" et "les
salariés restent mobilisés".
Bruno Le Maire avait assuré vendredi aux syndicats de l'entreprise
menacée de liquidation qu'il déploierait "tous les efforts
nécessaires pour garantir l'accroissement des commandes" des
constructeurs automobiles clients de GM&S.
Après s'être entretenu durant le week-end avec le PDG du groupe
Renault, Carlos Ghosn, et le président du directoire de PSA, Carlos
Tavares, il semble avoir rempli son contrat: Renault devrait
doubler ses commandes pour les porter de 5 à 10 millions d'euros et
PSA les augmenter de 10 à 12 millions d'euros.
"Ces engagements permettront d'atteindre un niveau de chiffre
d'affaires sur 2017 proche de 25 millions d'euros, et rendent
possible la continuité de l'exploitation et la poursuite des
discussions sur la reprise de l'entreprise", a indiqué le ministère
de l'Economie dans un communiqué.
Les deux constructeurs se bornaient jusqu'à présent à évoquer un
chiffre de 16 millions d'euros annuels de commandes, un niveau
permettant le maintien de 90 à 100 emplois sur les environ 280 que
compte actuellement GM&S sur son site de La Souterraine, dans
la Creuse.
Il s'agit d'un "sursis", mais "le compte n'y est pas et les menaces
sur l'avenir de l'entreprise ne sont pas levées", a réagi le
délégué CGT de l'usine creusoise, Vincent Labrousse, auprès de
l'AFP.
Les syndicats avaient déjà estimé à que l'entreprise devait tendre
vers 40 millions d'euros de commandes annuelles pour survivre.
L'occupation du site par les salariés se poursuit, a ajouté M.
Labrousse, et "la réunion annoncée par le préfet de la Creuse lundi
matin est toujours à l'ordre du jour" ainsi que "l'appel national à
manifester mardi à Poitiers avant l'audience au tribunal de
commerce", le même jour.
Le geste des deux principaux donneurs d'ordre est toutefois selon
Vincent Labrousse, un "signe encourageant" par lequel "les
constructeurs confirment qu'ils souhaitent continuer de travailler
avec nous, ce qui est de nature à rassurer les éventuels
repreneurs".
Selon les représentants des salariés, les sociétés GMD et Magneto
pourraient être intéressés par un rachat. Aussi l'intersydicale
"souhaite(-t-elle) que le tribunal de commerce demande une
prolongation de la période d'observation pour permettre d'ouvrir
les discussions" officiellement avec les deux constructeurs.
"La ténacité a payé. La Région sera là demain pour accompagner
GM&S dans ses investissements et ses efforts de
diversification", s'est également félicité le président socialiste
de la région Nouvelle Aquitaine, Alain Rousset, qui a apporté
depuis mars une aide de 1,16 million d'euros au site.
- Macron interpellé -
Alors que l'entreprise creusoise est en redressement judiciaire
depuis décembre, les salariés ont fait monter la pression ces
dernières semaines pour que PSA et Renault, leurs principaux
clients, s'engagent sur un volume de commandes suffisant et sur
l'affectation de nouveaux marchés.
L'usine est occupée depuis le 11 mai par les salariés qui affirment
l'avoir "piégée" avec des bonbonnes de gaz, et une marche destinée
à les soutenir a rassemblé le 16 mai quelques milliers de
personnes, dont les ex-candidats à la présidentielle, Jean-Luc
Mélenchon et Philippe Poutou.
Le chef de file de La France insoumise avait alors interpellé le
président, Emmanuel Macron, et le Premier ministre, Edouard
Philippe: "ne laissez pas faire comme d'habitude, ne laissez pas
les choses aller jusqu'au pire".
Après avoir rencontré Bruno Le Maire vendredi, l'intersyndicale
(CGT-FO) de l'équipementier automobile avait appelé samedi "à
maintenir et amplifier la mobilisation".
Au-delà de commandes plus importantes, la pérennité du site
"suppose aussi qu'il soit véritablement dirigé par un industriel
qui ne s'enferme pas dans une logique financière mais aurait une
volonté de diversification pour limiter la dépendance à l'égard des
constructeurs, ce qui ne peut se faire que dans le long terme et
suppose des engagements immédiats de ces derniers", ont souligné
les représentants syndicaux dans un communiqué.
Le communiqué de Bercy insiste sur le fait que l'entreprise,
deuxième employeur privé de la Creuse, "devra adapter son
organisation afin de gagner davantage en compétitivité".
(END) Dow Jones Newswires
May 22, 2017 00:58 ET (04:58 GMT)