UPDATE2: La BCE a envisagé en juillet de modifier ses indications prospectives - minutes
Jeudi 17 Août 2017
(Actualisation: commentaires sur l'appréciation de l'euro et sur les tensions inflationnistes en zone euro, contexte)
FRANCFORT (Agefi-Dow Jones)--Le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) a envisagé le mois dernier de modifier ses indications prospectives et a exprimé sa crainte de voir l'euro s'apprécier de façon excessive, révèlent les minutes de sa réunion de politique monétaire de juillet.
"Il a été souligné que l'appréciation de l'euro pouvait être en partie liée à l'évolution des fondamentaux de la zone euro par rapport au reste du monde. Des inquiétudes ont toutefois été exprimées concernant le risque d'une augmentation excessive du taux de change", indique le compte-rendu de la réunion de la BCE des 19 et 20 juillet.
Si le conseil des gouverneurs a envisagé en juillet de modifier légèrement ses indications prospectives, il a toutefois décidé par prudence de les laisser en l'état.
"Il a été proposé d'envisager un léger ajustement des indications prospectives" sur la trajectoire de la politique monétaire, selon ces minutes.
A l'appui de cette proposition, il a été souligné que le fait d'attendre trop longtemps pour modifier les indications prospectives risquait d'entraîner un "décalage" entre la communication de la BCE et son évaluation de l'économie, avec pour conséquence une volatilité accrue des marchés au moment où la BCE changerait son discours.
Le conseil des gouverneurs a finalement rejeté cette idée car "il a été jugé primordial à ce stade d'éviter d'envoyer des signaux risquant d'être interprétés de façon exagérée et de se révéler prématurés".
"Tous les membres [du conseil des gouverneurs] sont par conséquent tombés d'accord pour conserver tous les éléments des indications prospectives", indique le compte-rendu de cette réunion.
Des progrès toujours insuffisants concernant l'inflation
Selon les indications prospectives de la BCE, celle-ci s'attend à ce que les taux d'intérêt "restent à leurs niveaux actuels pour une période prolongée et bien au-delà de l'horizon fixé pour ses achats nets d'actifs". La BCE achète actuellement pour 60 milliards d'euros d'actifs par mois dans le cadre de son programme d'assouplissement quantitatif (QE), qui doit durer au moins jusqu'à la fin de l'année 2017. La BCE se tient aussi explicitement prête à accroître le volume ou allonger la durée du programme de QE en cas de détérioration des conditions économiques ou financières.
Les minutes dessinent l'image d'une banque centrale qui tient à ne pas retirer trop tôt son dispositif de relance monétaire, alors que l'inflation dans la zone euro se situe toujours en deçà de son objectif. La BCE vise un taux d'inflation à peine inférieur à 2% sur le moyen terme.
"Il a été jugé nécessaire de procéder de façon progressive et prudente en ce qui concerne l'ajustement de la politique monétaire et de la communication, en fonction de la façon dont évoluera l'évaluation du conseil des gouverneurs", indiquent ces minutes.
Les membres du conseil des gouverneurs jugent que les tensions inflationnistes n'ont toujours pas atteint un niveau satisfaisant, montre également le compte-rendu de la réunion. "Les membres considèrent dans l'ensemble que [...] d'après les informations disponibles, nous n'avons pas encore obtenu de progrès convaincants en ce qui concerne une remontée durable et auto-alimentée de l'inflation vers l'objectif" de la BCE.
Pendant sa réunion de juillet, le conseil des gouverneurs a décidé de reporter le débat sur un éventuel retrait progressif du QE, alors que les tensions inflationnistes restent faibles dans la zone euro en dépit d'une croissance économique soutenue. Pendant sa conférence de presse le mois dernier, Mario Draghi a déclaré que ce débat devrait avoir lieu à l'automne.
Eurostat, l'agence européenne de la statistique, a confirmé jeudi que l'inflation s'était établie à seulement 1,3% sur un an en juillet. D'après ses dernières prévisions, présentées en juin, la BCE prévoit un taux d'inflation de 1,5% en 2017, 1,3% en 2018 et 1,6% en 2019. La BCE présentera au mois de septembre ses prévisions économiques actualisées.
-Todd Buell, The Wall Street Journal
(Version française Lydie Boucher) ed : EMP
(END) Dow Jones Newswires
August 17, 2017 09:28 ET (13:28 GMT)
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