PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le retour à la croissance des bénéfices et une meilleure orientation des marchés boursiers en Europe devraient être propices à une activité accrue en matière de rachats d'actions dans la région, estiment les analystes d'UBS dans une étude.



Soulignant le caractère cyclique des rachats d'actions, ils relèvent que ce type d'opérations est traditionnellement moins pratiqué sur le Vieux Continent qu'aux Etats-Unis. Compte tenu des besoins importants en fonds propres du secteur bancaire, le rendement moyen découlant des rachats d'actions a ainsi été nul en Europe sur la période 2009-2016, alors qu'il était en moyenne de 0,7% entre 2004 et 2008.



Selon UBS, "les rachats d'actions sont utiles lorsqu'il existe un important écart positif entre le rendement des dividendes (coût du capital) et le coût de la dette émise pour effectuer ces rachats de titres". En Europe, le coût de la dette pour des émetteurs en catégorie investissement reste très bas à 1,15%, tirant encore parti de la politique de rachats d'actifs de la Banque centrale européenne (BCE). Le rendement des dividendes atteint de son côté 3,5%, ce qui donne un écart propice aux rachats d'actions.



La situation est désormais bien différente outre-Atlantique, où le coût de la dette des entreprises bien notées atteint 3,3% contre un rendement des dividendes de seulement 2,1%.



Le ratio d'endettement net des entreprises européennes (hors secteur financier), légèrement supérieur à 52% des fonds propres, est en outre inférieur d'environ 12% à sa moyenne de long terme calculée sur les 15 dernières années. Pour mémoire ce "net gearing" avait atteint 90% en 2003, après l'éclatement de la bulle internet. A contrario, le ratio d'endettement de leurs concurrentes américaines dépasse 60%, un niveau supérieur à sa moyenne sur la période 2003-2016.



Alors que les révisions à la hausse en matière de distribution de dividendes sont depuis sept mois d'affilée plus importantes en Europe qu'aux Etats-Unis, les banques européennes semblent pour leur part avoir consolidé leur structure de bilan. L'ensemble de ces facteurs devrait favoriser un flux plus important de rachats d'actions de ce côté de l'Atlantique, conduisant à une normalisation de la situation entre les Etats-Unis et l'Europe.





-Yves-Marc Le Réour, L'Agefi. ed: ECH





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May 26, 2017 04:05 ET (08:05 GMT)




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