Christine Lejoux,



Agefi-Dow Jones





PARIS (Agefi-Dow Jones)--S'il est un public qui sera très attentif ce jeudi à la conférence de presse de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), ce sont bien les dirigeants des banques européennes en général, et françaises en particulier. A l'issue de la réunion de son conseil des gouverneurs, la BCE devrait laisser ses taux directeurs inchangés. Mais l'institution pourrait fournir des indications sur une réduction de son programme de rachat d'actifs ("quantitative easing" ou "QE"), ce qui serait de bon augure pour les revenus d'intérêt des banques de la zone euro.



Ces revenus d'intérêt, que les banques tirent de la transformation de ressources à court terme en prêts à long terme, représentent l'une des principales composantes du produit net bancaire (PNB, équivalent du chiffre d'affaires), au côté des commissions. Ils se trouvent sous pression depuis plusieurs années, en raison de l'aplatissement de la courbe des taux, conséquence des politiques monétaires ultra-accommodantes des banques centrales.



En 2016, les revenus nets d'intérêt des cinq principales banques françaises - BNP Paribas (BNP.FR), Société Générale (GLE.FR), Crédit Agricole SA (ACA.FR), Groupe BPCE, la maison-mère de Natixis (KN.FR), et Crédit Mutuel - ont fléchi de 2,5%, à 68,2 milliards d'euros au total, selon l'agence de notation Moody's. Et pourtant, les banques françaises figurent parmi les mieux loties en la matière : elles sont moins sensibles que leurs concurrentes européennes aux taux ultra-bas, grâce à la diversification de leur modèle économique, en particulier dans la gestion d'actifs, l'assurance, le conseil en fusions-acquisitions et autres métiers générateurs de commissions. Les revenus d'intérêt représentent moins de la moitié de leur PNB, contre 57% en moyenne pour les banque de la zone euro, d'après Moody's.





Vers une repentification de la courbe des taux





"On devrait observer en 2017-2018 une pentification de la courbe des taux d'intérêt de la zone euro, avec l'arrêt du QE", écrivent les économistes de Natixis. Autrement dit, l'écart entre les taux longs et les taux courts augmentera, ce qui profitera à l'activité de transformation des banques. Leurs revenus d'intérêt devraient d'autant plus remonter que l'embellie économique en France permet d'espérer une poursuite de la reprise du crédit.



Chez BNP Paribas, par exemple, les revenus d'intérêt de la banque de détail en France ont diminué de seulement 1,7% au deuxième trimestre, la hausse des volumes de prêts consentis aux entreprises et aux ménages ayant en partie contrebalancé la faiblesse des taux. De la même façon, le bénéfice net sous-jacent de LCL, l'activité de banque de détail de CASA en France, a grimpé de 40,7% d'avril à juin, grâce à la baisse des charges d'exploitation mais également en raison d'une bonne dynamique commerciale sur le front des crédits, ce qui a atténué l'impact négatif des taux bas sur les revenus d'intérêt.



Couplée à la pentification de la courbe des taux, la reprise du crédit devrait aider à la "poursuite du redressement du ROE (rentabilité des fonds propres) des banques de la zone euro", prédisent les économistes de Natixis. La pression est décidément forte sur les épaules de Mario Draghi.





-Christine Lejoux, Agefi-Dow Jones ; 33 (0)1 41 27 48 14 ; clejoux@agefi.fr ed : ECH





(END) Dow Jones Newswires



September 07, 2017 03:51 ET (07:51 GMT)




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