Face aux taux bas, les banques françaises sont suspendues aux annonces de la BCE -DJ PLUS
07 Septembre 2017 - 10:11AM
Dow Jones News
Christine Lejoux,
Agefi-Dow Jones
PARIS (Agefi-Dow Jones)--S'il est un public qui sera très attentif
ce jeudi à la conférence de presse de Mario Draghi, le président de
la Banque centrale européenne (BCE), ce sont bien les dirigeants
des banques européennes en général, et françaises en particulier. A
l'issue de la réunion de son conseil des gouverneurs, la BCE
devrait laisser ses taux directeurs inchangés. Mais l'institution
pourrait fournir des indications sur une réduction de son programme
de rachat d'actifs ("quantitative easing" ou "QE"), ce qui serait
de bon augure pour les revenus d'intérêt des banques de la zone
euro.
Ces revenus d'intérêt, que les banques tirent de la transformation
de ressources à court terme en prêts à long terme, représentent
l'une des principales composantes du produit net bancaire (PNB,
équivalent du chiffre d'affaires), au côté des commissions. Ils se
trouvent sous pression depuis plusieurs années, en raison de
l'aplatissement de la courbe des taux, conséquence des politiques
monétaires ultra-accommodantes des banques centrales.
En 2016, les revenus nets d'intérêt des cinq principales banques
françaises - BNP Paribas (BNP.FR), Société Générale (GLE.FR),
Crédit Agricole SA (ACA.FR), Groupe BPCE, la maison-mère de Natixis
(KN.FR), et Crédit Mutuel - ont fléchi de 2,5%, à 68,2 milliards
d'euros au total, selon l'agence de notation Moody's. Et pourtant,
les banques françaises figurent parmi les mieux loties en la
matière : elles sont moins sensibles que leurs concurrentes
européennes aux taux ultra-bas, grâce à la diversification de leur
modèle économique, en particulier dans la gestion d'actifs,
l'assurance, le conseil en fusions-acquisitions et autres métiers
générateurs de commissions. Les revenus d'intérêt représentent
moins de la moitié de leur PNB, contre 57% en moyenne pour les
banque de la zone euro, d'après Moody's.
Vers une repentification de la courbe des taux
"On devrait observer en 2017-2018 une pentification de la courbe
des taux d'intérêt de la zone euro, avec l'arrêt du QE", écrivent
les économistes de Natixis. Autrement dit, l'écart entre les taux
longs et les taux courts augmentera, ce qui profitera à l'activité
de transformation des banques. Leurs revenus d'intérêt devraient
d'autant plus remonter que l'embellie économique en France permet
d'espérer une poursuite de la reprise du crédit.
Chez BNP Paribas, par exemple, les revenus d'intérêt de la banque
de détail en France ont diminué de seulement 1,7% au deuxième
trimestre, la hausse des volumes de prêts consentis aux entreprises
et aux ménages ayant en partie contrebalancé la faiblesse des taux.
De la même façon, le bénéfice net sous-jacent de LCL, l'activité de
banque de détail de CASA en France, a grimpé de 40,7% d'avril à
juin, grâce à la baisse des charges d'exploitation mais également
en raison d'une bonne dynamique commerciale sur le front des
crédits, ce qui a atténué l'impact négatif des taux bas sur les
revenus d'intérêt.
Couplée à la pentification de la courbe des taux, la reprise du
crédit devrait aider à la "poursuite du redressement du ROE
(rentabilité des fonds propres) des banques de la zone euro",
prédisent les économistes de Natixis. La pression est décidément
forte sur les épaules de Mario Draghi.
-Christine Lejoux, Agefi-Dow Jones ; 33 (0)1 41 27 48 14 ;
clejoux@agefi.fr ed : ECH
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September 07, 2017 03:51 ET (07:51 GMT)
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