PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'équipementier ferroviaire Alstom chute lourdement mercredi à la Bourse de Paris après l'annonce d'un vaste plan d'économies et de désendettement, comprenant notamment une éventuelle augmentation de capital.



Vers 11h30, le titre Alstom chutait de 18,6% à 11,54 euros, accusant ainsi la plus forte baisse de l'indice SBF 120 et affichant une capitalisation boursière de 4,37 milliards d'euros. Depuis le début de l'année, Alstom a perdu plus de 50% en Bourse.



Pour renforcer son bilan et maintenir une note de crédit de catégorie investissement chez Moody's, Alstom a annoncé qu'il comptait réduire sa dette nette d'un montant de 2 milliards d'euros d'ici à mars 2025. Dans ce cadre, le groupe a indiqué envisager une augmentation de capital, dont le montant et la date n'ont pas été fixés, et avoir d'ores et déjà lancé un programme de cessions d'actifs pour un montant compris entre 500 millions et 1 milliard d'euros.



Au 30 septembre 2023, la dette nette du groupe atteignait 3,4 milliards d'euros.



"Au regard de la capitalisation boursière du groupe, l'augmentation de capital, dont le montant reste à déterminer, devrait avoir un impact particulièrement dilutif", commente Invest Securities.



Lors d'une conférence avec les analystes, le directeur financier d'Alstom, Bernard Delpit, a précisé qu'une augmentation de capital interviendrait, "si besoin", en fonction des conditions de marché, du produit des cession d'actifs réalisées ainsi que du refinancement prévu de certains actifs.



L'industriel a par ailleurs annoncé la suppression de 1.500 postes dans le monde, représentant près de 10% du total des fonctions commerciales et administratives, et la dissociation des fonctions de président et de directeur général, actuellement assurées par Henri Poupart-Lafarge.



Le conseil d'administration d'Alstom proposera à la prochaine assemblée générale des actionnaires, prévue en juillet 2024, de nommer Phillipe Petitcolin, ancien directeur général de Safran, président du conseil d'administration. Henri Poupart-Lafarge restera directeur général.



Alerte sur le cash-flow en octobre



Alstom avait déjà refroidi les marchés le mois dernier en révisant en forte baisse son objectif de génération de trésorerie pour l'exercice en cours, qui s'achèvera fin mars 2024. Le groupe, qui tablait initialement sur un cash-flow libre "significativement positif" en 2023-2024, prévoit maintenant un flux de trésorerie négatif de 500 millions à 750 millions d'euros.



Au premier semestre, la consommation de trésorerie s'est élevée à 1,12 milliard d'euros, contre 45 millions d'euros à la même période de l'exercice précédent, a indiqué Alstom. Cette situation s'explique par la hausse des dépenses nécessaires à la montée en cadence de la production, par un recul des avances sur contrats consenties par des clients et le décalage dans le temps d'un contrat en Grande-Bretagne hérité de Bombardier.



"Le cash-flow libre négatif d'Alstom durant ce premier semestre constitue un appel clair au changement. Bien que la demande reste à un niveau soutenu, malgré une certaine volatilité, notre performance commerciale a été faible", a indiqué le PDG, Henri Poupart-Lafarge, cité dans le communiqué.



-Pierre-Jean Lepagnot, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 95; pjlepagnot@agefi.fr ed: VLV





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November 15, 2023 05:33 ET (10:33 GMT)




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