PARIS (Agefi-Dow Jones)--Ubisoft accuse un net repli en Bourse vendredi, dans le sillage des principaux éditeurs chinois de jeux vidéos alors que Pékin a annoncé son intention d'appliquer de nouvelles restrictions à l'industrie.



Vers 12h00, le titre Ubisoft chutait de 4,9%, à 22,9 euros. A Hong Kong, l'action du groupe technologique chinois spécialiste des jeux vidéo et d'internet Tencent, qui possède près de 10% du capital d'Ubisoft, a chuté de 12,4%. Le cours de Bourse de NetEase, un autre éditeur de jeux vidéo chinois, a plongé de 24,6%.



L'Administration nationale de la presse et de la publication en Chine a élaboré une proposition visant à restreindre le temps et l'argent que les utilisateurs consacrent aux jeux vidéo en ligne. L'organisme souhaite notamment abolir les fonctions permettant d'augmenter le temps de jeu, qui sont souvent offertes aux utilisateurs en récompense de connexions régulières.



Cette annonce intervient alors que Pékin s'attache depuis 2021 à durcir le cadre réglementaire des principaux acteurs du secteur vidéoludique afin notamment de lutter contre l'addiction des Chinois aux jeux. Dans ce pays, premier marché mondial des jeux vidéo, le temps de jeu des mineurs durant les périodes scolaires est déjà limité à trois créneaux horaires d'une heure les vendredis, samedis et dimanches.



L'application de nouvelles restrictions sur l'industrie des jeux vidéo en Chine aurait un effet négatif sur les revenus et sur la rentabilité d'entreprises chinoises comme Tencent et NetEase, commentent les analystes d'Equita SIM dans une note de recherche. Il serait encore plus compliqué pour elles de monétiser l'audience de leurs jeux, poursuit l'intermédiaire financier.



Une sanction "démesurée"



En revanche, pour Ubisoft, un nouveau 'tour de vis' des autorités chinoises sur le secteur n'aurait pas d'effet majeur. "Le pays compte pour une part peu significative de ses ventes", assure un analyste basé à Paris, qui estime que la baisse du titre de l'éditeur français est "démesurée".



Ubisoft ne dévoile pas le poids de la Chine dans son 'net bookings', soit l'équivalent de son chiffre d'affaires. Au cours des six premiers mois de l'exercice qui s'achèvera fin mars 2024, la zone Reste du monde, qui englobe notamment l'Asie, a représenté 12% du net bookings d'Ubisoft, a indiqué le groupe lors de la publication de ses résultats du premier semestre en octobre. Selon FactSet, la Chine n'apparaît pas dans les huit premiers marchés du groupe, le huitième étant la Russie, qui compte pour 3,7% seulement de son activité.



Contacté par l'agence Agefi-Dow Jones, un porte-parole de l'entreprise n'a pas souhaité commenter ces informations ni fournir davantage de détails sur l'activité d'Ubisoft en Chine. Dans son dernier document d'enregistrement universel, le groupe indique suivre "attentivement" certains risques, "à l'instar de ceux liés à la réglementation notamment en Chine", afin d'être "parfaitement conforme aux règles en vigueur".



"Les investisseurs prennent probablement cette annonce venue de Chine comme un prétexte pour réétudier le dossier", suggère un gérant spécialiste du secteur, qui souligne que les récents lancements de jeux effectués par Ubisoft "n'ont pas été mauvais mais n'ont pas constitué de bonnes surprises non plus".



-Dimitri Delmond, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 31; ddelmond@agefi.fr ed: VLV



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December 22, 2023 06:01 ET (11:01 GMT)




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