Actualisé: Cuve de l'EPR de Flamanville: EDF et Areva pas assez transparents (experts)
22 Juin 2017 - 5:17PM
Dow Jones News
EDF et Areva ont manqué de transparence envers le public sur
leur gestion des anomalies de la cuve du réacteur EPR de
Flamanville (Manche), a estimé jeudi le Haut comité pour la
transparence et l'information sur la sûreté nucléaire (HCTISN).
Ce Haut comité, qui s'est saisi mi-2015 de ce dossier, regrette que
les deux industriels - EDF en tant qu'exploitant du futur EPR et
Areva comme fabricant de la cuve - n'aient "pas expliqué au public
l'origine de l'anomalie et l'historique de la conception et de la
fabrication de la cuve", écrit-il dans son rapport.
Ce Haut comité regroupe des représentants de tous les acteurs de la
filière, ainsi que des associations.
Areva a détecté fin 2014 une concentration excessive en carbone
dans l'acier du fond et du couvercle de la cuve, une pièce
essentielle, deuxième barrière contre la radioactivité sur un
réacteur.
Depuis, des tests sont en cours pour vérifier que, malgré cette
anomalie, la cuve présentera toutes les garanties de sûreté lors du
fonctionnement du réacteur.
Selon le Haut Comité, si l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) a
publié sur son site internet les demandes qu'elle a envoyées à
Areva, les réponses du groupe nucléaire n'ont pas été publiées,
tout comme le dossier rendu fin 2016 par Areva comportant les
résultats des essais sur la résistance de la cuve.
Autre constat : EDF et Areva n'ont communiqué aucun des "scénarios
alternatifs" envisagés dans le cas où l'ASN rendrait un avis
négatif sur l'aptitude au service de la cuve de l'EPR.
L'ASN doit rendre un premier avis début juillet concernant la cuve,
après avoir reçu les conclusions de son groupe permanent d'experts
qui se réunit les 26 et 27 juin. Elle rendra un avis définitif à
l'automne.
Une décision capitale pour qu'EDF puisse démarrer le réacteur comme
prévu d'ici la fin 2018, mais aussi pour Areva, dont la
recapitalisation prévue cette année est conditionnée à un avis
positif de l'ASN.
"EDF et Areva mettent l'ASN devant le fait accompli: ils refusent
de communiquer un plan B pour la contraindre à accepter que l'EPR
démarre avec des pièces vérolées", s'est insurgé Yannick Rousselet,
chargé de campagne nucléaire à l'ONG Greenpeace, cité dans un
communiqué.
En revanche, le Haut comité salue les efforts d'information de
l'ASN et de son bras technique l'IRSN et notamment le langage
"accessible et pédagogique" des informations fournies, sur un
dossier technique et complexe.
Contacté, EDF assure communiquer sur ce dossier "à chaque étape ou
connaissance d'un fait nouveau", soit directement (site internet,
communiqués, etc.) soit en utilisant des "relais d'opinion", comme
la presse ou des instances telles que les Commissions locales
d'information (CLI).
"EDF réserve et réservera toujours la priorité de ses analyses
techniques à l'ASN", ajoute le groupe.
Areva n'était pas disponible dans l'immédiat pour réagir.
(END) Dow Jones Newswires
June 22, 2017 10:57 ET (14:57 GMT)