Thomas Varela



Agefi-Dow Jones





PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les négociations difficiles entre TF1 (TFI.FR) et les opérateurs télécoms pour trouver un accord de distribution ont tourné à la bataille de communication où chaque acteur tente de se donner le beau rôle avec plus ou moins de succès. Pour sortir de l'impasse où le réduit la coupure brutale de son signal sur les box Canal+, la première chaîne a désormais d'autant plus intérêt à se montrer raisonnable qu'elle a déjà obtenu partiellement gain de cause.



Tout est parti de la demande du patron de TF1, inédite en France, de se faire rémunérer par les fournisseurs d'accès à Internet et au satellite. Or la filiale de Bouygues (EN.FR), ainsi que sa rivale M6 (MMT.FR), ont déjà réussi à imposer ce principe - pourtant discutable quand il s'agit de chaînes théoriquement gratuites.





Des argumentaires contestables des deux côtés





Contrairement à ce que peut dire le PDG d'Orange Stéphane Richard, les accords conclus par TF1 avec SFR et Bouygues Telecom et par M6 avec les mêmes plus Orange et Canal ne portent pas uniquement sur les services additionnels fournis par les chaînes (replay, exclusivités, contenus en haute définition). Il s'agit bien d'accords globaux prévoyant une rémunération des chaînes pour ces services mais aussi pour la simple diffusion de leurs chaînes en clair.



Mais les discussions achoppent sur une question d'argent, pas de principe. TF1 se montrerait trop gourmande dans la valorisation de ses différents services. En portant l'affaire sur la place publique le mois dernier dans l'espoir de tordre le bras de ses interlocuteurs, le groupe de Gilles Pélisson s'est pris à son propre piège. Il s'indigne aujourd'hui de la décision de Canal+ de priver 5,5 millions de foyers de ses programmes. Mais la filiale de Vivendi (VIV.FR) n'a finalement rien fait d'autre que ce que TF1 exigeait d'Orange en réclamant l'arrêt de la "commercialisation" de ses contenus sans autorisation de sa part.





L'émergence d'un front anti-TF1





On commence à y voir un peu plus clair dans les sommes en jeu. Le patron de M6, Nicolas de Tavernost, a évoqué une hausse de 40% des sommes obtenues dans le cadre des nouveaux accords de distribution. Selon CM-CIC, le groupe touchait auparavant 10 millions d'euros de l'ensemble des opérateurs pour ses services en replay, chiffre que les intéressés refusent de commenter.



Interrogé lundi sur Europe 1, le patron de Canal+, Maxime Saada a de son côté jugé excessives les sommes comprises entre 20 et 40 millions d'euros que réclamerait TF1, sans toutefois se montrer plus précis.



Les chances de TF1 d'imposer ses conditions à Orange et Canal semblent maigres, alors que Free aurait à son tour menacé de cesser la diffusion sur ses box d'ici à une semaine en l'absence d'accord, selon le parisien. Iliad (ILD.FR), maison mère de Free, n'a pas donné suite aux demandes de réaction sur le sujet.



Selon la lettre d'information spécialisée ElectronLibre, la position du groupe audiovisuel serait d'autant plus fragile que son accord avec SFR ne serait appliquable que s'il obtient des conditions similaires des autres opérateurs. Une porte-parole de TF1 a refusé de commenter cette information.



Le groupe a d'ores et déjà imposé l'idée d'une meilleure rémunération des éditeurs de chaînes de la part des opérateurs. Face au risque de front commun de ses opposants, la filiale de Bouygues a intérêt à accepter un compromis qui lui sera de toute facon favorable.





- Thomas Varela, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 99; tvarela@agefi.fr ed: ECH





(END) Dow Jones Newswires



March 06, 2018 11:29 ET (16:29 GMT)




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