Vu le prix d'achat d'Onivyde, Ipsen est attendu au tournant - DJ Plus
09 Janvier 2017 - 2:34PM
Dow Jones News
Ipsen (IPN.FR) casse sa tirelire pour réaliser la plus grosse
acquisition de son histoire. L'annonce lundi du rachat des actifs
en oncologie de l'américain Merrimack Pharmaceuticals (MACK)
constitue une plutôt bonne nouvelle pour le français. Mais
l'opération n'en vaudra réellement la peine que si Ipsen parvient à
démultiplier les ventes d'Onivyde, le traitement au coeur de cette
transaction.
Pour le moment, les ventes de ce traitement contre le cancer du
pancréas ont plutôt constitué une déception pour Merrimack. Onivyde
n'a guère généré qu'un chiffre d'affaires d'environ 60 millions de
dollars la première année de son lancement aux Etats-Unis. Or Ipsen
estime que ses ventes pourraient atteindre, dans son indication
actuelle, 300 millions de dollars aux alentours de 2020-2022. Cela
signifie que d'ici là, le français devra multiplier par 5 les
ventes d'Onivyde.
A cette aune, Ipsen paierait un prix raisonnable pour le
traitement. Le français a accepté de régler pour les actifs de
Merrimack 575 millions de dollars, plus 450 millions en cas
d'approbation d'Onivyde pour le traitement de nouvelles affections.
Dans ses indications actuelles, Ipsen paierait ainsi 1,9 fois les
ventes à terme d'Onivyde. En comparaison, la valeur d'entreprise
d'Ipsen ressort à 2,3 fois ses ventes estimées en 2020, selon le
consensus FactSet.
Ipsen bien armé pour réussir son pari
Ipsen ne manque pas d'arguments pour justifier son optimisme.
Merrimack aurait sous-investi dans le lancement d'Onivyde. David
Meek, le nouveau directeur général d'Ipsen, connaît bien le
traitement pour en avoir négocié le rachat de ses droits à
l'international quand il oeuvrait chez Baxalta. Le laboratoire
français dispose d'ores et déjà de forces commerciales spécialisées
en oncologie aux Etats-Unis. Ces dernières y ont réussi le
lancement de Somatuline et ne demandent qu'à accélérer les ventes
d'un second traitement contre le cancer.
La Bourse semble pourtant prudente. En début d'après-midi lundi,
l'action Ipsen s'inscrivait en léger recul. Mais après un rebond de
près de 50% du titre Ipsen depuis mars 2016, les investisseurs ont
des raisons de temporiser. D'autant que le rachat des actifs de
Merrimack pèsera d'abord sur la marge opérationnelle et le bénéfice
par action d'Ipsen en 2017, avant de les renforcer à partir de
2018. Et qu'en reprenant Onivyde, le laboratoire familial
hypothèque potentiellement en une seule fois la totalité du budget
d'environ 800 millions sur lequel il avait jusqu'à présent
communiqué pour la croissance externe.
Le rachat des actifs de Merrimack ne constitue pas seulement la
plus grande acquisition du groupe. Il s'agit de la première
acquisition d'envergure de David Meek, qui a repris les rênes
d'Ipsen en juillet dernier. Le nouvel homme fort du groupe familial
n'en est que plus attendu au tournant.
- Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71;
ambroise.ecorcheville@wsj.com ed: ECH
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January 09, 2017 08:14 ET (13:14 GMT)
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