Ipsen (IPN.FR) casse sa tirelire pour réaliser la plus grosse acquisition de son histoire. L'annonce lundi du rachat des actifs en oncologie de l'américain Merrimack Pharmaceuticals (MACK) constitue une plutôt bonne nouvelle pour le français. Mais l'opération n'en vaudra réellement la peine que si Ipsen parvient à démultiplier les ventes d'Onivyde, le traitement au coeur de cette transaction.



Pour le moment, les ventes de ce traitement contre le cancer du pancréas ont plutôt constitué une déception pour Merrimack. Onivyde n'a guère généré qu'un chiffre d'affaires d'environ 60 millions de dollars la première année de son lancement aux Etats-Unis. Or Ipsen estime que ses ventes pourraient atteindre, dans son indication actuelle, 300 millions de dollars aux alentours de 2020-2022. Cela signifie que d'ici là, le français devra multiplier par 5 les ventes d'Onivyde.



A cette aune, Ipsen paierait un prix raisonnable pour le traitement. Le français a accepté de régler pour les actifs de Merrimack 575 millions de dollars, plus 450 millions en cas d'approbation d'Onivyde pour le traitement de nouvelles affections. Dans ses indications actuelles, Ipsen paierait ainsi 1,9 fois les ventes à terme d'Onivyde. En comparaison, la valeur d'entreprise d'Ipsen ressort à 2,3 fois ses ventes estimées en 2020, selon le consensus FactSet.





Ipsen bien armé pour réussir son pari





Ipsen ne manque pas d'arguments pour justifier son optimisme. Merrimack aurait sous-investi dans le lancement d'Onivyde. David Meek, le nouveau directeur général d'Ipsen, connaît bien le traitement pour en avoir négocié le rachat de ses droits à l'international quand il oeuvrait chez Baxalta. Le laboratoire français dispose d'ores et déjà de forces commerciales spécialisées en oncologie aux Etats-Unis. Ces dernières y ont réussi le lancement de Somatuline et ne demandent qu'à accélérer les ventes d'un second traitement contre le cancer.



La Bourse semble pourtant prudente. En début d'après-midi lundi, l'action Ipsen s'inscrivait en léger recul. Mais après un rebond de près de 50% du titre Ipsen depuis mars 2016, les investisseurs ont des raisons de temporiser. D'autant que le rachat des actifs de Merrimack pèsera d'abord sur la marge opérationnelle et le bénéfice par action d'Ipsen en 2017, avant de les renforcer à partir de 2018. Et qu'en reprenant Onivyde, le laboratoire familial hypothèque potentiellement en une seule fois la totalité du budget d'environ 800 millions sur lequel il avait jusqu'à présent communiqué pour la croissance externe.



Le rachat des actifs de Merrimack ne constitue pas seulement la plus grande acquisition du groupe. Il s'agit de la première acquisition d'envergure de David Meek, qui a repris les rênes d'Ipsen en juillet dernier. Le nouvel homme fort du groupe familial n'en est que plus attendu au tournant.





- Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@wsj.com ed: ECH





(END) Dow Jones Newswires



January 09, 2017 08:14 ET (13:14 GMT)




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