IPN Ipsen SA

Thomas Varela

AGEFI-DOW JONES

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le nouveau patron d'Ipsen (IPN.FR), David Meek, a réalisé un sans faute depuis sa nomination l'été dernier. Les bons résultats annuels publiés jeudi confortent la dynamique de croissance du laboratoire récemment repassé à l'offensive sur le front des acquisitions. Reste à savoir pour les investisseurs s'il n'est pas un peu tard pour s'intéresser au dossier compte tenu du niveau de valorisation déjà atteint en Bourse.

Il suffit de se souvenir des incertitudes sur la gouvernance du groupe et sur son portefeuille de produits qui prévalaient il y a un an pour mesurer le chemin parcouru. Alors que le cours de Bourse oscillait autour de 50 euros, il signe jeudi un nouveau record au-dessus des 80 euros.

L'américain passé par Novartis et Baxalta est devenu directeur général d'Ipsen au bon moment. Dix jours après sa prise de fonctions mi-juillet, le groupe relevait ses prévisions annuelles grâce aux performances de certains traitements comme Somatuline. Le rally boursier qui a suivi ne peut donc pas être mis au crédit du nouveau dirigeant. Mais plus récemment, l'acquisition du traitement du cancer du pancréas Onivyde et celle d'un portefeuille de médicaments sans ordonnances de Sanofi ont donné du grain à moudre aux investisseurs. Le groupe semble en passe de disposer de sérieux relais de croissance tout en continuant à marcher sur ses deux pieds. La division de médecine de spécialité devrait continuer à dégager cette année une croissance des ventes comparable ou légèrement supérieure à celle de 17,4% observée l'année dernière. La médecine générale, désormais réduite à 20% du chiffre d'affaires, devrait renouer avec une croissance modeste.

Des risques d'exécution

En hausse de 7,1% à 83 euros jeudi après-midi, l'action Ipsen bénéficie du rebond des ventes en médecine générale au quatrième trimestre, d'une rentabilité légèrement superieure aux attentes sur l'ensemble de l'année et de perspectives bien orientées. Le groupe devrait notamment bénéficier dès cette année du lancement du Cabometyx (cancer du rein) en Europe et des traitements grand public acquis auprès de Sanofi.

La bonne santé du laboratoire ne doit toutefois pas faire oublier les risques d'exécution associés à sa stratégie. Le rachat d'Onivyde auprès de Merrimack Pharmaceuticals annoncé le mois dernier pour 575 millions de dollars constitue la plus grosse acquisition d'Ipsen. L'histoire du groupe a été émaillée de tentatives malheureuses d'expansion outre-Atlantique et Ipsen devra réussir à faire porter ses fruits à un traitement certes prometteur mais dont les ventes n'ont pas dépassé les 60 millions de dollars la première année qui a suivi son lancement aux Etats-Unis.

Des analystes restent dans l'ensemble optimistes

De nombreux analystes conseillent à leurs clients d'acheter l'action Ipsen. C'est le cas notamment d'Oddo Securities, mais l'objectif de cours retenu de 86 euros fait ressortir une bien faible marge de progression compte tenu du cours actuel. D'autres comme Gilbert Dupont se montrent résolument optimistes, avec un objectif de 101 euros. Avant la publication de jeudi, Société Générale avait pour sa part révisé en baisse sa recommandation à "conserver" en tablant sur une pause en Bourse après les bonnes performances réalisées depuis la fin 2016.

Un peu plus de six mois après son arrivée, le nouveau patron d'Ipsen peut déjà se prévaloir d'un bilan positif. Mais les initiatives qu'il a prises ou accompagnées prendront du temps à porter leurs fruits. Et après une hausse de 56% du cours depuis un an, tout accident de parcours ne manquera pas d'être sanctionné par les investisseurs.

- Thomas Varela, Agefi-Dow Jones; +331 41 27 47 99; tvarela@agefi.fr ed: ECH

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February 23, 2017 10:25 ET (15:25 GMT)

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