IPN Ipsen SA

Dimitri Delmond,

Agefi-Dow Jones

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le marché salue la métamorphose et la dynamique d'Ipsen. Le laboratoire pharmaceutique a annoncé avoir trouvé un repreneur pour ses activités de médecine familiale, confirmant des informations de L'Agefi. Vendredi, il s'est également distingué en publiant des résultats 2021 et des objectifs pour l'exercice 2022 supérieurs aux prévisions des analystes. En réaction, l'action s'adjugeait 2% vers 15h30, à 92,5 euros, après avoir gagné jusqu'à 5,3% en début de séance. Le titre s'apprécie ainsi de 15% depuis le début de l'année contre un repli de 2% pour le SBF 120.

"Cette publication est positive sur tous ses éléments", résume Oddo BHF. L'intermédiaire financier retient que les principales franchises d'Ipsen, dont Somatuline, Dysport, Cabometyx ou Onivyde, "se comportent bien, voire très bien". Ce qui explique que les ventes du groupe aient dépassé l'an passé de 2% les estimations des analystes, atteignant 2,87 milliards d'euros, en amélioration de 12,3% à taux de change constants.

Mieux, Ipsen a vu sa marge opérationnelle des activités atteindre 35,2% en 2021, contre un taux de 32% affiché en 2020 et un taux de 34% attendu par le consensus. En plus de la hausse de ses volumes de vente, le laboratoire a bénéficié de la bonne maîtrise de ses frais commerciaux et d'un renforcement de sa marge brute, malgré l'augmentation des redevances versées à ses partenaires.

Cette dynamique d'amélioration de la croissance rentable a vocation à durer: pour 2022, Ipsen vise un accroissement de plus de 2% de ses ventes à taux de change constants et une marge opérationnelle des activités supérieure à 35%. Plus ambitieux que prévu, ces objectifs sont "atteignables", estime Bryan, Garnier & Co. L'annonce de ces perspectives entraînera une hausse des estimations de chiffre d'affaires et de résultat opérationnel des activités de respectivement 4% et 6%, prévoit Berenberg.

La capacité d'investissement s'étoffe

Les objectifs qu'Ipsen se fixe pour 2022 n'intègrent plus ses activités de santé familiale, car elles sont en cours de cession. Le groupe vient d'entrer en négociations exclusives avec le laboratoire pharmaceutique Mayoly Spindler pour la vente de ces actifs. Soumise à l'accord des autorités réglementaires compétentes, la transaction pourrait être bouclée avant la fin du troisième trimestre, sur la base d'une valeur d'entreprise de 350 millions d'euros.

Pour Ipsen, la vente de ce pôle qui englobe notamment les médicaments Smecta, Forlax ou Tanakan, était une priorité. Voilà plus d'un an, le groupe a décidé de recentrer son activité autour de la médecine de spécialité, dont le rythme de croissance et la rentabilité sont plus élevés. L'an dernier, le segment médecine de spécialité a enregistré une hausse de 12,7% de son chiffre d'affaires à taux de change constants et une marge opérationnelle des activités de 44,9%, contre une croissance de 8,1% et une marge de 14,1% pour la division santé familiale.

La cession des activités de santé familiale se justifie pleinement d'un point de vue stratégique et confère à Ipsen une puissance de feu plus importante pour nouer de nouveaux accords d'innovation externe et enrichir son portefeuille de produits, remarque Jefferies. Dans la perspective de son changement de périmètre, Ipsen a ajusté ses ambitions de moyen terme. D'ici 2024, le groupe prévoit de disposer d'une capacité d'investissement cumulée de 3,5 milliards d'euros, contre une enveloppe précédente de 3 milliards d'euros.

Le palovarotène, un enjeu de développement majeur

"Ipsen va concentrer ses investissements sur l'oncologie, l'hématologie, les maladies rares, la neurologie et réaliser des acquisitions ou signer des accords de licence sur toute l'étendue du portefeuille de produits", a détaillé David Loew lors d'un entretien accordé à l'agence Agefi-Dow Jones. "Nous donnerons certainement la priorité au rachat d'un produit au stade de développement avancé afin de contrer la baisse attendue des revenus de notre médicament Somatuline, déjà concurrencé aux Etats-Unis par l'apparition de génériques", a ajouté le dirigeant.

"La stratégie de développement externe d'Ipsen devrait accélérer et favoriser ainsi l'évolution de son cours de Bourse", souligne un analyste basé à Paris. Pour Jefferies, les prochains catalyseurs de hausse pour l'action dépendront aussi de la capacité du laboratoire à faire approuver l'utilisation de ses traitements phares dont le palovarotène.

"Nous formulerons une nouvelle demande d'autorisation du palovarotène pour traiter la fibrodysplasie ossifiante progressive (une pathologie génétique rare, NDLR) auprès des autorités sanitaires américaines (FDA) au premier semestre de cette année", indique David Loew. "Nous espérons obtenir une autorisation de mise sur le marché de ce produit dans cette indication fin 2022 ou début 2023", avance avec confiance le responsable. Le marché ne demande qu'à voir.

-Dimitri Delmond, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 31; ddelmond@agefi.fr ed: ECH

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February 11, 2022 09:35 ET (14:35 GMT)

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