Dévoilé avec fracas par le gouvernement Ayrault, le pacte de compétitivité profiterait naturellement à certaines entreprises plus qu'à d'autres. Reste à savoir quelles pourraient en être les principales bénéficiaires, mais aussi celles qui pourraient en souffrir. Dans une récente note d'analyse, que Dow Jones Newswires a pu se procurer, la société de Bourse CA Cheuvreux a voulu évaluer l'impact qu'aurait la mise en place effective du "pacte" sur les sociétés cotées sous sa couverture.



Sous sa forme actuelle, le pacte propose essentiellement deux grands trains de mesures aux entreprises. Un crédit d'impôt de 20 milliards d'euros leur serait accordé, avec une montée en puissance sur trois ans. Ce dispositif concernerait les salaires compris entre 1 et 2,5 fois le salaire minimum (SMIC). Pour compenser la diminution des recettes fiscales correspondantes, les sociétés françaises se verraient notamment imposer à partir de 2014 une hausse de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui pourrait rapporter de 6 à 7 milliards d'euros.



Les entreprises qui profiteraient le plus de ces mesures sont naturellement celles qui emploient une part importante de leurs effectifs en France, et qui y versent des salaires plus modestes. Ce sont aussi celles qui seraient les plus à même d'absorber une hausse de la TVA, parce qu'elles pourraient relever leurs prix sans que cela affecte sensiblement leurs ventes.



Indépendamment de son avis boursier sur ces valeurs, Cheuvreux retient au final près d'une vingtaine d'entreprises cotées plus susceptibles de profiter de l'instauration du pacte de compétitivité.



Parmi les grandes capitalisations, seules Casino (CO.FR) et Carrefour (CA.FR) figurent dans sa sélection. Les grandes entreprises françaises sont déjà très internationalisées. Les salaires qu'elles versent sont supérieurs à la moyenne et ne représentent une moindre part de leurs coûts.



Le gros du contingent est constitué de cinq groupes de médias: NextradioTV (NXTV.FR), Lagardère (MMB.FR), NRJ (NRG.FR), PagesJaunes (PAJ.FR) et TF1 (TFI.FR), et de trois gestionnaires de maisons de retraite : Medica (MDCA.FR), Orpea (ORP.FR) et Korian (KORI.FR). Font également partie des élus Devoteam (DVT.FR), Nexity (NXI.FR), Boiron (BOI.FR), Bonduelle (BON.FR), Manitou (MTU.FR), Saft (SAFT.FR) et Seb (SK.FR).



A l'inverse, quelques entreprises pourraient souffrir de la hausse de la TVA sur leur activité, parce qu'elles ne seront pas en mesure de relever leurs prix sans que cela n'ait un impact sur leurs ventes, ou parce qu'elles maintiendront leurs prix au détriment de leurs marges. Cheuvreux met notamment en avant les groupes hôteliers Accor (AC.FR), Pierre & Vacances (VAC.FR) et, dans une moindre mesure, Club Med (CU.FR).



La société de Bourse souligne également que les opérateurs télécoms comme France Télécom (FTE.FR) pour Orange, Bouygues (EN.FR) pour Bouygues Telecom, Vivendi (VIV.FR) pour SFR, et Iliad (ILD.FR) pour Free, risquent d'être affectés dans la mesure où une hausse de leurs tarifs, même due à un relèvement de TVA, permettraient légalement à leurs clients de changer d'opérateur.



Reste à savoir à quoi ressemblera le pacte de compétitivité une fois passé sous les fourches caudines de l'Assemblée nationale puis du Sénat. Mais sans attendre ce parcours d'obstacle, la sélection de CA Cheuvreux permet de se faire une première idée de l'impact qu'il pourrait avoir sur les sociétés françaises cotées.



- Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@dowjones.com

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