Actualisé: Chine: Macron décroche des accords sur le nucléaire et le boeuf
09 Janvier 2018 - 3:12PM
Dow Jones News
Emmanuel Macron, qui espère un rééquilibrage de la relation
commerciale avec Pékin, a décroché mardi, au deuxième jour de sa
visite en Chine, un accord providentiel pour Areva et annoncé une
levée de l'embargo chinois sur la viande de boeuf.
En dehors des questions économiques, les deux pays sont également
tombés d'accord sur l'ouverture d'un Centre Pompidou à
Shanghai.
Après une visite de la Cité interdite, ancien palais des empereurs
de Chine, le président français a été accueilli solennellement au
colossal Palais du peuple bordant la place Tiananmen à Pékin,
passant les troupes en revue aux côtés du président Xi Jinping.
A l'issue d'un entretien bilatéral, les deux chefs d'Etat ont
assisté à la signature de plusieurs documents, dont un "mémorandum
pour un accord commercial" sur la construction par Areva d'une
usine de traitement des combustibles nucléaires usagés.
"Cela représente un montant de 10 milliards d'euros immédiats, cela
sauvera la filière", s'est félicité dans la délégation le ministre
de l'Economie, Bruno Le Maire.
Cet accord est providentiel pour Areva, ancien fleuron du nucléaire
civil en grande difficulté, qui négociait depuis 10 ans avec son
partenaire chinois CNNC.
"Nous avons l'assurance du contrat avec une échéance: sa signature
au printemps", a assuré M. Le Maire.
Toujours dans le nucléaire civil, le réacteur EPR, construit par
EDF dans le sud de la Chine, devrait démarrer dans environ six
mois, a fait savoir la présidence française. Ce serait le cas
échéant le premier EPR opérationnel dans le monde, avant ceux en
chantier à Flamanville (France) et en Finlande qui ont subi de
nombreux retards et surcoûts.
- 'Pillage' -
Le président français comptait ramener au total à Paris une
cinquantaine d'accords et de contrats. La France cherche à
"rééquilibrer" ses relations commerciales avec la Chine, qui génère
son plus gros déficit extérieur (30 milliards d'euros en 2016).
La Chine va complètement lever "dans les six mois" l'embargo sur la
viande bovine française qu'elle imposait depuis 2001 à la suite de
la crise de la vache folle, a annoncé M. Macron.
Paris espérait obtenir aussi un meilleur accès au marché chinois
pour ses autres produits agricoles (viande porcine, volaille, vins
et spiritueux) ainsi que pour ses banques, et conclure des ventes
d'Airbus et de moteurs Safran.
Emmanuel Macron est accompagné par une cinquantaine de chefs
d'entreprises dont les dirigeants d'Areva, Airbus, Safran et
EDF.
En retour, Paris souhaite encourager les investissements chinois en
France, mais Bruno Le Maire a confié qu'il refusait "beaucoup" de
projets chinois. "On accepte des investissements sur le long terme
et pas des investissements de pillage", a-t-il expliqué, en termes
assez peu diplomatiques.
Emmanuel Macron a assisté à la signature d'un contrat avec le géant
chinois de la vente en ligne JD.com, qui s'est engagé à vendre sur
ses plateformes pour 2 milliards d'euros de produits français aux
consommateurs chinois sur les deux prochaines années, tout en se
disant prêt à s'implanter en France.
- Un Pompidou à Shanghai -
M. Macron, qui a salué lundi le gigantesque projet
d'infrastructures des "Nouvelles routes de la Soie" lancé par M. Xi
pour ancrer l'Europe à la Chine, a appelé la France à s'adapter au
défi de la deuxième puissance économique mondiale.
"La Chine est en train de poursuivre sa stratégie de développement
économique et, compte tenu de la taille de ce marché, cela a un
impact sur toute la mondialisation. Le devoir de la France est de
bien comprendre ces mouvements (...) Cela suppose une France forte:
si la France ne sait pas s'adapter, elle sera effacée", a-t-il
averti lors d'un discours à Pékin dans un incubateur
d'entreprises.
En dehors des questions économiques, les deux pays sont tombés
d'accord sur l'ouverture d'un Centre Pompidou à Shanghai.
Après une arrivée lundi à Xian (nord), Emmanuel Macron avait
démarré mardi sa journée pékinoise par une visite de la Cité
interdite avec son épouse Brigitte. Il a pu méditer une sentence
écrite pour les empereurs: "Avec équité, gouverner à partir du
centre".
M. Macron quittera Pékin mercredi. Dans son premier discours, il a
promis lundi de revenir "au moins une fois par an" en Chine pour
"créer de la confiance pas à pas".
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January 09, 2018 08:52 ET (13:52 GMT)
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