Jon Sindreu,



The Wall Street Journal



LONDRES (Agefi-Dow Jones)--Si la basse saison hivernale constitue la période de creux la plus marquée pour les compagnies aériennes, c'est en revanche une période idéale pour leurs actionnaires.



Delta Air Lines, première compagnie mondiale en termes de trafic, a annoncé jeudi un bond de 29% sur un an de son bénéfice par action au troisième trimestre, en grande partie dopé par la vente de billets premium. Sans doute pénalisée par des prévisions de hausse des coûts, l'action Delta a toutefois clôturé jeudi en baisse de 1,5%, après avoir progressé de 2% sur les cinq jours précédents dans un marché atone.



Les investisseurs ont dans l'ensemble plébiscité cette semaine les titres du secteur malgré une performance inférieure à celle du marché pendant la majeure partie de l'année. Le rebond peut sembler contre-intuitif dans la mesure où l'économie mondiale -- à laquelle les compagnies aériennes sont notoirement exposées -- poursuit son ralentissement, mais il s'inscrit dans le sillage d'une avalanche d'annonces positives : American Airlines, Ryanair et easyJet ont toutes récemment relevé leurs prévisions.



Certaines raisons historiques portent à croire que ce revirement de la part des actionnaires pourrait durer au moins quelques mois. Il apparaît, en se basant sur la performance boursière moyenne des compagnies aériennes depuis 1990, que le quatrième trimestre constitue de loin leur période la plus favorable, les titres affichant une hausse de près de 8%.



Wall Street enregistre généralement des rebonds en fin d'année. Mais pour les compagnies aériennes, la médiocrité habituelle de leur performance estivale est frappante : d'après les moyennes historiques, toute progression réalisée en début d'année est complètement escamotée à la fin du troisième trimestre. Cette période d'activité maximale est celle lors de laquelle les transporteurs aériens réalisent leurs bénéfices, soutenus par les réservations de vols pour les fêtes de fin d'année, avant d'épuiser leur trésorerie pendant les mois d'hiver.



La clef de cette énigme, du moins pour les cinq dernières années, réside peut-être dans le pessimisme ambiant qui continue d'imprégner le secteur aérien. Malgré la série de bénéfices dégagés ces derniers temps grâce aux améliorations durables apportées aux modèles opérationnel et structurel du secteur, les investisseurs continuent manifestement à considérer les compagnies aériennes comme des sociétés qui leur font perdre de l'argent à la moindre apparition d'une crise économique.



Ces dernières années, les analystes ont eu tendance à relever sensiblement leurs prévisions de bénéfices pour les compagnies aériennes américaines en hiver, et à les abaisser en été, selon les données de FactSet, ce qui n'est pas du tout le cas pour l'indice élargi S&P 500. Les analystes du secteur réagissent sans doute de façon excessive aux mauvaises nouvelles pendant l'été, avant de se rendre compte que leurs inquiétudes étaient exagérées lorsque les résultats commencent à filtrer pour la haute saison.



Cela ne signifie pas que les compagnies aériennes ont développé une sorte d'immunité contre les crises économiques. Les bénéfices s'évanouiront dès l'arrivée d'une récession. Reste que dans la conjoncture actuelle, les compagnies américaines historiques Delta et United affichent toujours des résultats supérieurs aux attentes sans pour autant s'en trouver récompensées en Bourse à la hauteur de leur performance.



Les prévisions données jeudi par Delta ont sans doute été un peu plus frileuses qu'attendu, mais à en juger par l'histoire, les investisseurs peuvent encore tabler sur un rebond saisonnier.



-Jon Sindreu, The Wall Street Journal



(Version française Emilie Palvadeau) ed : ECH



Agefi-Dow Jones The financial newswire



(END) Dow Jones Newswires



October 11, 2019 06:30 ET (10:30 GMT)




Copyright (c) 2019 L'AGEFI SA
Ryanair (LSE:RYA)
Graphique Historique de l'Action
De Avr 2024 à Mai 2024 Plus de graphiques de la Bourse Ryanair
Ryanair (LSE:RYA)
Graphique Historique de l'Action
De Mai 2023 à Mai 2024 Plus de graphiques de la Bourse Ryanair