Le ministre grec de l'Economie Georges Stathakis s'est dit optimiste jeudi sur un accord d'ici la semaine prochaine de la Grèce avec ses créanciers, sur les réformes que son pays doit réaliser pour bénéficier de la dernière tranche de prêts européens.



"Je pense que d'ici le début de la semaine prochaine nous aurons un accord à la fois sur la liste des réformes proposée par le gouvernement grec et sur le versement des fonds", a indiqué le ministre à la chaîne de télévision Antenna.



A court d'argent, la Grèce est sous pression pour conclure un accord avec ses créanciers d'ici avril, avant que les caisses de l'Etat soient totalement vides.



Les créanciers ont mis en garde le nouveau gouvernement de la gauche radicale d'Alexis Tsipras, au pouvoir depuis fin janvier, que la dernière tranche des prêts européens au pays, qui s'élèvent à 7 milliards d'euros, ne sera versée qu'après l'engagement d'Athènes à procéder à des réformes concrètes.



Cette tranche, qui fait partie d'un plan de sauvetage de 240 milliards d'euros, accordé à Athènes depuis 2010, aurait dû être versée en septembre dernier. Le versement a pris du à l'époque car le précédent gouvernement droite-socialistes avait lui aussi traîné les pieds pour procéder aux nouvelles mesures d'austérité qu'on exigeait de lui.



Privée des marchés d'emprunt à moyen et long terme, Athènes ne peut honorer ses dettes que grâce à ces prêts internationaux. D'ici août 2015, le pays doit rembourser 15,5 milliards d'euros.



Vu la situation financière fragile du pays, la Banque centrale européenne (BCE) a enjoint cette semaine les banques grecques à arrêter d'acheter de la dette émise par Athènes, car cela fait peser un risque sur leur solidité financière



Les banques grecques se refinancent à l'heure actuelle auprès de la banque centrale de Grèce, avec des prêts d'urgence, plus onéreux pour elles, dans le cadre d'un mécanisme d'urgence (ELA) de la BCE.



Mercredi, la BCE a relevé à 71 milliards d'euros, contre 69,8 milliards précédemment, le plafond de ce financement d'urgence.



Le journal britannique Financial Times a assuré mardi que l'Etat avait retiré des fonds des sociétés publiques pour parer à ses obligations financières mais le gouvernement n'a pas pour l'instant confirmé cette information.



Après la rencontre lundi du Premier ministre grec Alexis Tsipras avec la chancelière allemande Angela Merkel à Berlin, le gouvernement espère qu'une solution sera trouvée très prochainement.



"Après cette rencontre, le climat politique a changé", a souligné M. Stathakis.



Toutefois, la bourse d'Athènes reflétait jeudi l'inquiétude des marchés. A la mi-journée l'indice général perdait 3,6% à 765,48 points.