Ambroise Ecorcheville,



Agefi-Dow Jones





PARIS (Agefi-Dow Jones)--Encore un peu de patience. La présentation du plan de transformation de Carrefour (CA.FR) aura finalement lieu le 23 janvier prochain, six mois après l'arrivée d'Alexandre Bompard à la barre du groupe de distribution.



Certes, l'ampleur de la tâche justifie de prendre son temps plutôt que d'agir à la hâte. En outre, une présentation fin janvier permettra au groupe de se concentrer plus sereinement sur la période cruciale des fêtes de fin d'année.



Mais plus le temps passe, plus le marché pourra se montrer exigeant.





Le titre en souffrance





Pour le moment, les actionnaires de Carrefour en sont réduits à faire le gros dos. L'action du détaillant chute de plus de 25% depuis le début de l'année. Malgré sa chute en Bourse et la perspective de son plan de transformation, moins d'un tiers des analystes conseillent de prendre position sur la valeur.



Le groupe a lancé fin août un sérieux avertissement sur ses perspectives 2017. Il anticipe un recul d'environ 12% de son résultat opérationnel courant cette année. Carrefour apparaît sous pression en France mais également en Amérique latine, comme en Argentine, ainsi qu'en Asie, notamment en Chine.





Priorité aux hypers et à Internet





Carrefour doit se transformer en profondeur. Pas seulement en réduisant ses coûts pour redevenir compétitif sur les prix, notamment en France. Mais également en adaptant son offre aux nouveaux modes de consommation par Internet, comme l'omnicanal. Une restructuration des hypermarchés est espérée, tandis que de lourds investissements sont attendus sur Internet.



Pour sa part, le groupe est jusqu'à présent resté vague sur ses projets. Face aux syndicats, il a évoqué le passage d'hypermarchés en location gérance. "Ces mesures ne seront clairement pas suffisantes pour relancer le groupe et permettre la transition des hypermarchés vers le commerce électronique", a réagi Kepler Cheuvreux.





Pas de blanc-seing pour Bompard





En outre, la mise en oeuvre de ce plan aura un coût, prendra du temps et sera risquée. "Le plan de redressement du groupe va s'étaler sur au moins trois ans avec un risque d'exécution et un risque social importants", a récemment prédit Natixis.



Le coût de restructuration des hypermarchés et le montant ainsi que l'étalement dans le temps des investissements prévus sur Internet seront particulièrement guettés. Mais des zones d'ombre pourraient demeurer. L'effort financier engagé pour réduire ses prix dépendra également de la réaction des concurrents. Notamment en France où le marché reste très compétitif.



Le redresseur de la Fnac Alexandre Bompard a repris la tête de Carrefour auréolé d'une réputation flatteuse. Il a rapidement constitué son équipe et parachève un plan de transformation en profondeur. Mais la réalisation de ce plan pourrait s'étaler dans la durée. En espérant qu'elle porte tous ses fruits.





- Ambroise Ecorcheville, Agefi-Dow Jones; 01 41 27 47 90; aecorcheville@agefi.fr ed: ECH





(END) Dow Jones Newswires



November 14, 2017 09:34 ET (14:34 GMT)




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