Julien Marion,



Agefi-Dow Jones





PARIS (Agefi-Dow Jones)--Les investisseurs n'ont guère goûté mercredi aux résultats semestriels d'Elior. Dans l'après-midi, le titre du groupe de restauration collective réduit ses pertes à 3%, à 10,50 euros, après avoir perdu jusqu'à 11% dans la matinée. Le marché sanctionne un premier semestre 2018-2019 clos fin mars, qualifié de "décevant" par JPMorgan Cazenove. Sur les six premiers mois de l'exercice, Elior a accusé un repli organique de ses ventes de 0,6% et vu sa marge d'Ebita ajusté - soit le résultat opérationnel courant retraité de certaines charges - diminuer de 40 points de base.



Ces résultats sont les premiers du "nouvel Elior", recentré sur son activité historique de restauration collective. Le groupe s'apprête à céder ses activités de concessions au fonds PAI Partners pour 1,54 milliard d'euros. L'opération devrait être finalisée "cet été", a rappelé le directeur général, Philippe Guillemot. En conséquence, ces activités ont déjà été inscrites comme étant "arrêtées" dans le compte de résultat du groupe.



Elior ouvre un nouveau chapitre de son histoire, qui fera de lui le deuxième "pure player" mondial du secteur après le britannique Compass. Le groupe devra néanmoins prouver que ce retour à ses fondamentaux permettra d'accélérer sa croissance et le redressement de ses marges, alors que son cours de Bourse évolue à des plus bas historiques. Dans cette optique, réaliser l'ensemble de ses ambitieux nouveaux objectifs fournirait des assurances à des investisseurs qui n'ont pas oublié les avertissements sur résultats des deux derniers exercices.



Une marge stabilisée en 2018-2019



Elior entend d'abord limiter en 2018-2019 le repli organique de ses revenus à 1% et "stabiliser" sa marge d'Ebita ajusté à 3,6%. A moyen terme, Elior table ensuite sur une croissance organique annuelle de 2% à 4% et une amélioration de ses marges de 10 à 30 points de base par an. Le groupe compte par ailleurs utiliser le produit de cession des activités de concessions pour revenir "durablement" à un levier d'endettement de 1,5 à 2 fois son Ebitda (excédent brut d'exploitation), contre 3,9 fois à fin mars. L'entreprise pourra également reverser jusqu'à 350 millions d'euros en cumulé lors des exercices 2019-2020 et 2020-2021 sous forme de rachats d'actions ou de dividendes, selon l'évolution du cours de Bourse et les opportunités de croissance externe. L'arbitrage se fera "en fonction de la création de valeur" pour l'actionnaire, a précisé Philippe Guillemot.



Ce plan de moyen terme satisfait Citigroup, qui juge ces perspectives "robustes". Elior devra néanmoins convaincre qu'il peut tenir cette feuille de route ambitieuse. "Sur le papier, ces objectifs de moyen terme sont satisfaisants mais la question est de savoir comment ils vont y parvenir alors qu'il y a peu de visibilité sur l'activité", prévient un analyste. Les perspectives annuelles et de moyen terme "requièrent de la foi dans l'exécution", appuie Barclays.



Philippe Guillemot a expliqué aux analystes que les avantages compétitifs du groupe lui permettraient de "capitaliser" sur les opportunités de croissance structurelles de son secteur et de redresser de façon "significative" ses marges lors des prochaines années.



Cap sur les Etats-Unis



Les analystes de Bernstein soulignent qu'Elior pourrait s'inspirer de Compass pour améliorer son exécution. En 2006, le groupe britannique avait vendu SSP, qui regroupait ses activités de concessions, pour se concentrer sur les problèmes rencontrés sur son cœur de métier. Ses marges sont passées de moins de 5% en 2005-2006 à 7,3% en 2017-2018, alors que la croissance organique est restée soutenue à 5,5%.



A l'instar de son concurrent d'outre-Manche, Elior bénéficiera d'une structure simplifiée pour repartir à l'offensive sur ses activités de restauration rapide et regarnir des marges qui se sont érodées de 160 points de base entre 2015-2016 et 2017-2018, relève Bernstein.



La capacité d'Elior à croître aux Etats-Unis sera particulièrement suivie. Philippe Guillemot a confirmé vouloir augmenter la présence de son groupe dans cette région. "Nous pensons que l'expansion aux Etats-Unis pourrait contribuer à accélérer la croissance organique si l'entreprise y poursuit son développement avec succès", soulignait UBS en mars dernier.



Depuis le début de l'année, l'action Elior recule de près de 20% quand le SBF 120 gagne plus de 11%. Mais pour amorcer une reprise durable, Elior devra montrer des signes tangibles d'amélioration de ses résultats. Les investisseurs scruteront donc l'amélioration des marges promise au deuxième semestre, qui devra être "forte" pour tenir les objectifs annuels, prévient Barclays.



Le nouvel Elior doit encore démontrer qu'il a trouvé la bonne recette pour rebondir.



-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: VLV



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(END) Dow Jones Newswires



May 29, 2019 10:01 ET (14:01 GMT)




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