Olivier Pinaud,



L'Agefi



PARIS (Agefi-Dow Jones)--Philippe Lazare, le PDG d'Ingenico, regrettait dans une récente interview aux Echos que le marché n'ait pas pris "la mesure de la mue" du groupe de solutions de paiements électroniques. L'annonce lundi soir du rachat pour 3,4 milliards de dollars de Verifone Systems par un consortium de fonds d'investissement mené par Francisco Partners atténue une partie de ses regrets. Par contagion, le cours de Bourse d'Ingenico a bondi de 7,10% mardi à 72,7 euros. Mercredi, en début de séance, le titre de rétrocédait que 0,7%.



"Pour Ingenico, cette transaction sur son principal concurrent dans les terminaux de paiement permet de donner des ratios de valorisation de référence", apprécient les analystes d'Invest Securities. D'après leurs calculs, les ratios retenus pour valoriser Verifone font ressortir une sous-évaluation de 25% à 30% pour Ingenico. Selon les analystes de Bryan Garnier, le groupe français, présent sur les terminaux mais également dans les services de paiement, affiche une valeur d'entreprise représentant 10 fois son excédent brut d'exploitation alors que ce ratio VE/Ebitda est de 11,2 pour Verifone. Résultat, en appliquant "les multiples de transactions de Verifone à Ingenico, cela nous donne une valorisation de 70 euros par action, en ligne avec notre objectif de cours", ajoute Bryan Garnier.



UBS applique pour sa part le ratio VE/Ebitda utilisé dans la transaction Verifone sur la seule activité de terminaux de paiement d'Ingenico. Ce qui donne selon eux un potentiel de 18 euros supplémentaires par action par rapport à leur objectif de cours de 85 euros.



Outre cet effet miroir sur la valorisation, le rachat de Verifone alimente le caractère spéculatif du secteur des paiements même si, comme le rappelle Invest Securities, le scénario "semble difficile d'extrapoler au groupe français pour des questions de préservation des intérêts stratégiques nationaux". L'Etat français s'était opposé fin 2010 au rachat d'Ingenico par l'américain Danaher.



De même, Kepler Cheuvreux rappelait la semaine dernière, en réaction à des rumeurs d'OPA sur Ingenico, que les candidats potentiels au rachat du groupe français ne sont pas légion. Worldpay et Wirecard, deux de ses principaux concurrents, n'ont pas d'intérêt selon ces analystes à acheter Ingenico. Worldline, la filiale d'Atos, pourrait y trouver son compte mais celle-ci est actuellement engagée dans la course au rachat de Six Payment et n'a pas les moyens de courir deux lièvres à la fois, sachant que la capitalisation d'Ingenico s'élève à environ 4,5 milliards d'euros.



-Olivier Pinaud, L'Agefi. ed: ECH



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April 11, 2018 04:03 ET (08:03 GMT)




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