Les bonnes affaires se font rares dans le secteur européen du luxe - Plus Europe
20 Mars 2019 - 5:17PM
Dow Jones News
François Schott,
Agefi-Dow Jones
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Après avoir été chahutées à l'automne sur
fond de craintes pour la croissance chinoise, les valeurs
européennes du luxe se sont tant et si bien redressées depuis que
les "bonnes affaires" se font rares dans le secteur.
Hermès fait partie de ces valeurs qui, en dépit de résultats
mirobolants, planent en Bourse à des hauteurs peu attrayantes pour
les investisseurs. Le sellier a publié mercredi des résultats
record et supérieurs aux attentes des analystes, dont un chiffre
d'affaires de près de 6 milliards d'euros et un bénéfice net en
hausse de 15%. Le titre avance de 1% et affiche une valorisation de
près de 40 fois les bénéfices attendus pour l'année en cours.
"La valorisation d'Hermès a toujours été élevée. Elle reflète les
fondamentaux exceptionnels du groupe. Mais en dépit de son image de
valeur défensive, le titre n'est pas à l'abri d'un retournement de
marché, surtout depuis qu'il a intégré le CAC 40", souligne un
analyste parisien.
Le numéro un mondial du luxe, LVMH, semble lui aussi plafonner
après une hausse de 23% depuis le début de l'année. Le titre se
paie environ 22 fois les bénéfices attendus pour l'année en cours.
"De nombreux investisseurs considèrent que LVMH est correctement
valorisé et attendent un repli du titre pour investir", note UBS,
qui pointe également quelques interrogations sur l'évolution des
marges du groupe en 2019.
Les plus petites valeurs du secteur ne sont pas forcément meilleur
marché. Le fabricant italien de doudounes Moncler s'échange à près
de 25 fois les bénéfices attendus pour cette année. Le titre a déjà
grimpé de 25% depuis le 1er janvier, les investisseurs valorisant
le potentiel de croissance du groupe en Chine et son excellente
rentabilité, avec une marge brute d'exploitation supérieure à 35%
l'an passé. Mais la sortie d'Eurazeo du capital, annoncée mercredi
pour un prix par action légèrement inférieur à 37 euros, montre que
certains investisseurs anticipent une modération boursière.
Si les bonnes affaires se font rares, elles existent néanmoins. A
18 fois les bénéfices attendus pour l'année en cours, Kering est la
deuxième valeur la moins onéreuse parmi les dix premiers groupes
européens de luxe. Le numéro deux français du luxe a pourtant
publié des résultats nettement supérieurs aux attentes au quatrième
trimestre, portés par l'incroyable succès de sa marque phare Gucci
en Chine et auprès des Millennials. "Gucci reste la marque de luxe
à la croissance la plus rapide, avec une dynamique solide dans
toutes les régions", souligne AlphaValue. Le bureau d'analystes a
porté début mars son objectif de cours sur Kering 633 euros,
faisant ressortir un potentiel de hausse de plus de 30%. Goldman
Sachs a également mis le titre sur sa liste de valeurs préférées
("conviction buy list").
Aux mêmes niveaux de valorisation que Kering, les joailliers
suisses Swatch et Richemont sont des paris plus risqués. Les deux
groupes évoluent sur un segment de marché à la peine depuis
plusieurs années, celui du "hard luxury" (montres, bijoux), et
affichent des résultats en dents de scie.
Bien qu'il ait encore vu ses ventes baisser au cours du premier
semestre de son exercice décalé, le britannique Burberry suscite
l'intérêt des investisseurs. "C'est une valeur en retournement",
note Sophie Fournet, présidente de Montbleu Finance. "Comme Gucci,
Hermès ou Vuitton, Burberry a pris le virage de l'ecommerce ce qui
lui permet de capter une clientèle plus jeune, notamment en Chine",
ajoute-t-elle. A court terme, le titre pourrait pâtir des
incertitudes liées au Brexit et à l'évolution de la livre sterling.
Mais l'arrivée il y a un an d'un nouveau directeur artistique,
Riccardo Tisci, et le repositionnement du groupe sur le haut de
gamme pourraient être les recettes d'un prochain succès.
S'ils ont jusqu'ici privilégié les valeurs sûres -- LVMH, Hermès -
les investisseurs devraient s'intéresser à celles qui brillent un
peu moins pour trouver la perle rare.
-François Schott, Agefi-Dow Jones; 01 41 27 47 92; fschott@agefi.fr
ed: ECH
Agefi-Dow Jones The financial newswire
(END) Dow Jones Newswires
March 20, 2019 11:57 ET (15:57 GMT)
Copyright (c) 2019 L'AGEFI SA
Lvmh Moet Hennessy Louis... (EU:MC)
Graphique Historique de l'Action
De Mar 2024 à Avr 2024
Lvmh Moet Hennessy Louis... (EU:MC)
Graphique Historique de l'Action
De Avr 2023 à Avr 2024