PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le SBF 120 a clôturé lundi sur une hausse
de 1,2%, à 3.755,9 points. Conclue en territoire positif, cette
derrière séance de l'année ne reflète toutefois pas la tendance
graphique observée tout au long de 2018. Depuis le 1er janvier, le
SBF 120 a reculé de 11,7%. Freiné par les dissensions politiques en
Europe (Espagne, Italie ou Allemagne), les incertitudes liées au
Brexit ou la montée des tensions commerciales entre la Chine et les
Etats-Unis, l'indice a même signé en 2018 sa première baisse
annuelle depuis 2011. Cette année-là, l'indice avait chuté de
16,2%.
Dans ce contexte adverse, également marqué par un regain de
volatilité sur les marchés financiers, seules 25% des actions du
SBF 120 ont terminé dans le vert en 2018 quand un tiers d'entre
elles ont perdu plus de 30%. Les valeurs figurant dans le palmarès
des plus importantes hausses et celui des plus fortes baisses du
SBF 120 de 2018 seront particulièrement suivies par les
investisseurs l'an prochain.
LES CINQ ACTIONS DU SBF 120 AYANT REALISE LE MEILLEUR PARCOURS EN
2018:
Sartorius Stedim (+44,9%). L'envolée du cours de Bourse de
l'équipementier des biotechnologies en 2018 reflète un engouement
motivé par de solides fondamentaux. A deux reprises, en juillet et
en octobre, le groupe a révisé à la hausse ses prévisions pour
l'ensemble de l'exercice. L'entreprise vise une croissance de son
chiffre d'affaires dans le haut de la fourchette initialement
annoncée de 11% à 14% avec une projection de marge d'excédent brut
d'exploitation (Ebitda) courant à 28%. Elle surfe sur des tendances
de fond extrêmement favorables tout en bénéficiant d'une forte
résilience de ses activités. Le marché biotechnologique mondial
devrait afficher un taux de croissance annuel composé d'environ 9%
par an sur la période de 2017 à 2022. Des perspectives qui offrent
encore du potentiel à Sartorius Stedim, au vu de l'objectif de
cours moyen de 104 euros des analystes interrogés par Factset.
GTT (+34%). Le spécialiste des membranes cryogéniques a multiplié
les commandes cette année, atteignant la barre des 50 le 17
décembre dernier contre 21 en 2017 et 5 en 2016. La valeur a aussi
été portée par le dynamisme du GNL (gaz naturel liquéfié), un
marché en pleine expansion et attendu en croissance de 5% par an
d'ici à 2030. Situé à 71,70 euros, l'objectif de cours moyen des
analystes interrogés par Factset suggère un potentiel de gain
limité à 7%. Pour poursuivre son ascension en Bourse, le groupe
devra démontrer dès le début de l'année 2019 sa capacité à
engranger les commandes à un rythme soutenu.
Edenred (+32,8%). L'émetteur de titres de services prépayés a
dépassé ses plus hauts historiques à de multiples reprises au cours
de l'année 2018. Edenred a bien résisté à la grève des
transporteurs routiers au Brésil, son premier pays en matière de
chiffre d'affaires, et multiplié les bonnes publications
financières. Barclays affirmait en novembre être "impressionné" par
la croissance du chiffre d'affaires opérationnel du groupe au
troisième trimestre. Edenred devra néanmoins trouver de nouveaux
catalyseurs pour poursuivre son bon parcours. A 33,40 euros,
l'objectif de cours moyen des analystes recensés par Factset
s'avère aujourd'hui proche des altitudes auxquelles le titre
plane.
EDF (+32,4%). L'électricien a dévoilé de solides résultats pour les
trois premiers trimestres de l'année, notamment portés par la
hausse des prix de l'énergie. De quoi maintenir une politique de
distribution généreuse. L'action EDF a ainsi réalisé en 2018 sa
meilleure performance annuelle depuis le millésime 2013. Les
investisseurs ont aussi plébiscité la valeur au regard du profil
spéculatif qu'elle revêt. L'Etat français n'a toujours pas
clairement dévoilé ses intentions concernant l'avenir de
l'électricien, dont il détient 83,7% du capital. Un démantèlement
d'EDF en plusieurs entités distinctes pourrait être décidé, alors
que la puissance publique a d'ores et déjà reconnu réfléchir à
l'architecture du groupe, estiment les analystes. Le scénario
privilégié serait celui d'une scission entre les activités
nucléaires et celles liées aux énergies renouvelables, plutôt
qu'une ouverture du capital de certaines filiales (Enedis, Citelum
ou encore Dalkia). Le nucléaire serait ainsi sanctuarisé, retiré de
la cote parisienne et recevrait une partie de la dette d'EDF.
SES (+28,4%). L'opérateur de satellites est parvenu à se hisser
dans le palmarès des plus fortes hausses en dépit d'un
avertissement sur résultats communiqué en août, l'opérationnel de
SES passant désormais au second plan aux yeux des investisseurs. La
clef de la valorisation du groupe luxembourgeois reste la
monétisation attendue de la libération d'une partie de la bande C
aux Etats-Unis, pour faciliter le déploiement de la 5G, le réseau
mobile de nouvelle génération. Selon les bureaux d'études, cette
manne pourrait représenter plusieurs milliards d'euros. Mais elle
ne se concrétisera pas avant au moins 2020. D'ici là, les
nombreuses incertitudes entourant ce dossier doivent amener les
investisseurs à faire preuve de prudence.
LES CINQ ACTIONS DU SBF 120 AYANT ACCUSE LES PLUS FORTS REPLIS DE
2018:
DBV Technologies (-74,7%). DBV n'est plus la première société de
biotechnologie cotée à Paris en matière de capitalisation. Tout
s'est joué en fin d'année avec l'annonce le 19 décembre dernier du
retrait de la demande d'enregistrement aux Etats-Unis du produit
phare du laboratoire, le Viaskin Peanut, destiné au traitement de
l'allergie à l'arachide. La Food and Drug Administration a fait
savoir à DBV que son dossier manquait de précisions concernant la
fabrication et les contrôles qualité du produit. L'autorité de
santé américaine n'a toutefois soulevé aucune question de nature
médicale ou clinique sur le dossier. De nombreux analystes estiment
à quelques mois seulement le décalage par rapport à un lancement
commercial qu'ils anticipaient fin 2019 ou début 2020. L'objectif
de cours moyen de 40 euros des analystes recensés par Factset
traduit toujours une confiance importante dans les chances de
succès du produit.
Vallourec (-67,7%). Alors qu'il s'est attiré les foudres de Bercy
pour n'avoir pas soutenu le plan de reprise de son usine Ascoval
(Nord), le fabricant de tubes sans soudure n'a pas profité en
Bourse de ses mesures d'économies. Le cours a été divisé par deux à
la suite de la publication des résultats du troisième trimestre, en
raison de flux de trésorerie négatifs qui ont fait ressurgir les
craintes sur l'endettement. "Les investisseurs doutent clairement
de la capacité de Vallourec à survivre si un nouveau retournement
conjoncturel devait intervenir dans le secteur, en raison de
résultats qui se redressent trop lentement", soulignent les
analystes d'Aurel BGC. Le ralentissement attendu au quatrième
trimestre sur le marché américain ne plaide pas en faveur d'un
rebond à court terme, en dépit d'un objectif de cours moyen de 3,30
euros selon Factset, représentant un potentiel de hausse de plus de
50%.
Technicolor (-66,8%). Le spécialiste des technologies de l'image et
du son a continué à souffrir cette année de la soudaine hausse du
prix des mémoires DRAM observée en 2017. Ce choc exogène a fait
vaciller le pôle Maison Connectée de Technicolor. Regroupant
notamment les décodeurs, les modems et les objets connectés, cet
acteur de petite taille - sur un marché gigantesque - n'a pu faire
supporter à ses clients cette flambée du prix des composants. Les
analystes attendent désormais de Technicolor qu'il redresse sa
division Maison Connectée, dont l'excédent brut d'exploitation
(Ebitda) a été divisé par deux au premier semestre, à 26 millions
d'euros. Un plan de restructuration a été élaboré pour cette
activité. Il prévoit 45 millions d'euros d'économies dès cette
année et 140 millions à horizon trois ans, soit l'équivalent de 40%
de la structure de coûts fixes du pôle en 2017. L'affaire est loin
d'être entendue : l'objectif d'Ebitda pour 2018 a été réduit par
les dirigeants ce mois-ci.
Valeo (-59%). L'équipementier automobile a souffert des mêmes maux
que l'ensemble de son secteur : tensions géopolitiques, craintes
sur le marché chinois, le premier au monde, ainsi que l'application
des nouvelles normes d'homologation WLTP qui ont occasionné des
difficultés ponctuelles chez les constructeurs, notamment en
Allemagne. Valeo a aussi perdu du crédit auprès des investisseurs
en révisant plusieurs fois à la baisse ses perspectives, jusqu'à
abandonner son objectif pour 2019 d'une croissance supérieure à 10%
de ses ventes en première monte. Pour les analystes de HSBC, la
crédibilité du groupe a été "sérieusement endommagée". La banque
estime qu'il est aujourd'hui difficile de se positionner sur le
titre, en dépit de sa lourde chute. Elle est loin d'être la seule :
moins d'un tiers des analystes sondés par Factset sont à l'achat
sur la valeur.
Maisons du Monde (-55,7%). Le cours du spécialiste de l'ameublement
et de la décoration a été divisé par deux depuis la fin juin,
pénalisé par un avertissement sur bénéfices fin juillet et par le
mouvement des gilets jaunes en fin d'année. Les grèves Sncf du
printemps et l'été caniculaire ont également pesé sur la
fréquentation des magasins en France, où le groupe réalise deux
tiers de son chiffre d'affaires. Maisons du Monde pourrait
toutefois bénéficier du rebond de la consommation attendu au
premier semestre 2019. A 33,20 euros, le consensus Factset des
analystes fait ressortir un potentiel de hausse de 50%.
-Julien Marion, François Schott, Dimitri Delmond et François
Berthon, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 31; ddelmond@agefi.fr
ed: ECH
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December 31, 2018 10:01 ET (15:01 GMT)
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