Powell (Fed) maintient son cap accommodant et tempère les craintes sur les taux
23 Février 2021 - 7:25PM
Dow Jones News
(Actualisation: déclarations supplémentaires de Jerome Powell sur
l'inflation et sur la hausse des rendements obligataires.)
WASHINGTON (Agefi-Dow Jones)--La Réserve fédérale (Fed) conservera
durablement une politique accommodante pour accompagner la reprise
économique, a confirmé mardi son président, Jerome Powell, en
écartant le risque d'un dérapage de l'inflation aux Etats-Unis et
en modérant les craintes provoquées par la remontée des taux sur le
marché obligataire.
"L'économie est encore loin de nos objectifs d'emploi et
d'inflation", a déclaré Jerome Powell lors de son audition devant
la commission bancaire du Sénat, à l'occasion de la présentation du
rapport semestriel de la Fed. Par conséquent, la Fed continuera de
soutenir l'économie au moyen de taux directeurs proches de zéro et
d'importants rachats d'actifs "jusqu'à ce que des progrès
substantiels soient accomplis" dans la réalisation de ses
objectifs, a déclaré le dirigeant.
Le patron de la Fed a également affirmé que la reprise en cours de
l'économie restait inégale et incomplète et qu'un retour au plein
emploi et à une inflation de 2% "prendrait du temps". La Fed reste
déterminée à utiliser l'ensemble des outils à sa disposition pour
soutenir la reprise et communiquera à l'avance son intention de
modifier sa politique lorsque ses objectifs seront en passe d'être
atteints, a par ailleurs confirmé Jerome Powell.
Les progrès de la campagne de vaccination et les plans de relance
budgétaire confortent les espoirs de reprise et l'économie
américaine devrait s'améliorer dans le courant de l'année, a estimé
Jerome Powell mardi, tout en notant que la reprise du marché du
travail avait donné des signes de ralentissement depuis le début
d'année.
L'audition du président de la Fed devant le Congrès intervient
alors que les parlementaires américain examinent le projet de
nouveau plan de relance de 1.900 milliards de dollars proposé par
le président Joe Biden. Le banquier central, qui n'a pas souhaité
commenter ce nouveau train de mesures, sera également auditionné
mercredi par la commission des services financiers de la Chambre
des représentants.
Lors de ses dernières interventions, Jerome Powell a souligné le
rôle joué par la politique budgétaire dans la reprise économique,
qui s'est avérée plus rapide que ne l'avaient prévu la plupart des
économistes. Mais il s'est abstenu de se prononcer sur le montant
approprié des plans de relance, affirmant ne pas vouloir empiéter
sur les attributions du Congrès.
Possible accélération "temporaire" de l'inflation
Interrogé mardi sur les craintes provoquées sur les marchés
financiers par la remontée des taux obligataires, Jerome Powell a
considéré que le retour des rendements à leur niveau d'avant-crise
constituait essentiellement une "marque de confiance" dans les
perspectives de reprise de l'économie et non un signal inquiétant
de possible envolée des prix.
"Il est très important de se demander pourquoi les rendements
augmentent", a déclaré le patron de la Fed, en écartant le scénario
d'une modification profonde des anticipations d'inflation.
Le dirigeant a souligné l'efficacité des rachats d'obligations pour
soutenir l'économie et a indiqué ne pas partager les inquiétudes de
certains sénateurs quant à leur impact sur l'inflation. Le
responsable a déclaré tabler sur une progression temporaire de
l'inflation aux Etats-Unis, mais a écarté le scénario d'un dérapage
durable et important des prix sous l'effet des politiques de
relance budgétaire et monétaire.
L'inflation pourrait s'avérer volatile dans les mois qui viennent
sans toutefois atteindre un niveau préoccupant, a également
considéré Jerome Powell, en réaffirmant que la banque centrale ne
réduirait pas ses rachats d'actifs tant qu'elle n'aurait pas
réalisé des "progrès substantiels" dans l'atteinte de ses objectifs
de plein emploi et d'inflation.
La hausse des rendements des bons du Trésor américain à 10 ans ces
derniers jours a été mal accueillie à Wall Street, certains
investisseurs redoutant un renchérissement du crédit pour les
entreprises et une possible hausse des prix qui viendrait freiner
la consommation. Le taux du 10 ans américain était stable mardi par
rapport à lundi, à 1,36%, contre seulement 0,5% en août dernier à
la suite de la récession provoquée par l'épidémie de
coronavirus.
-Paul Kiernan, The Wall Street Journal (Version française Thomas
Varela) ed : ECH - LBO
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