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François Berthon,

Agefi-Dow Jones

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Durement touché par le Covid-19, l'immobilier de bureau peut-il repartir comme avant avec le recul de la pandémie et le retour progressif sur les lieux de travail ?

Dans les immeubles de Gecina, première foncière de bureaux en Europe avec un patrimoine pour l'essentiel situé à Paris intra-muros, dans le croissant ouest parisien et à la Défense, l'assouplissement du télétravail est perceptible depuis déjà quelques semaines.

"Le taux de retour au bureau est rapide et fort dès que les contraintes se détendent et nous sentons une montée en puissance du retour des collaborateurs depuis le deuxième trimestre", rapporte Valérie Britay, directrice générale adjointe en charge du pôle Bureaux de la société.

L'allègement prévu mercredi 9 juin du protocole sanitaire en entreprise établi par le ministère du travail devrait renforcer le phénomène en levant l'obligation de travailler à distance à 100% pour ceux dont l'activité le permettait. Par ricochet, l'activité de commercialisation des surfaces devrait en profiter.

"Signaux positifs"

Le retour espéré à la normale suit un processus par étape. Après la forte hausse des interactions avec les locataires entre septembre et décembre 2020, puis la reprise des visites au premier trimestre de cette année, les transactions reprennent peu à peu.

"Cela a commencé au premier trimestre et cela se renforce au deuxième, en particulier dans le segment des surfaces entre 1.000 et 5.000 mètres carrés, ce qui constitue pour nous le vrai signe que l'activité repart", ajoute Valérie Britay.

Point positif, cette reprise ne se fait pas au détriment des valeurs locatives, en tout cas pour les biens offrant les meilleures prestations et les mieux localisés.

Gecina ne communique pas ses propres chiffres, mais les données de marché disponibles montrent que les loyers "prime" des biens d'excellente qualité ne fléchissent pas dans le quartier central des affaires (QCA) parisien.

La solidité des valeurs locatives en plein Paris conforte la stratégie de recentrage géographique menée depuis plusieurs années et poursuivie par le groupe. Gecina a encore réalisé 450 millions d'euros de cessions depuis le début de l'année.

Point important, ces opérations ont été signées avec une prime sur les valeurs à fin 2020 de l'ordre de 7%, "ce qui devrait soutenir l'actif net réévalué (ANR) au 30 juin", note Florent Laroche-Joubert, de chez Oddo BHF.

La résilience des valorisations, ainsi que la reprise de l'activité locative et le maintien des loyers dans le QCA parisien constituent "plusieurs signaux positifs de nature à soutenir le cours de Bourse" de Gecina, observe l'analyste.

L'importance croissante des critères environnementaux

L'amélioration du taux de précommercialisation du pipeline pour les projets à livrer pourrait constituer "un autre catalyseur positif" au second semestre selon lui.

Deux grosses opérations sur le pipeline ont eu lieu au cours de ces dernières semaines. A Boulogne-Billancourt, Gecina a conclu en avril la location de plus de 4.000 mètres carrés de son immeuble Anthos, qui sera livré le 1er juillet, à un grand groupe pharmaceutique français. A Montrouge, Gecina a tout récemment signé un bail avec Edenred pour lui louer un immeuble de 12.000 mètres carrés en 2024.

Cette transaction conclue très en amont coïncide avec l'amélioration de la visibilité macroéconomique. Les entreprises recommencent à se projeter.

De plus, l'opération signée à Montrouge "s'inscrit dans une tendance croissante sur les marchés de bureaux, où les entreprises sont prêtes à signer des baux très en avance pour des prestations élevées en matière de durabilité et de bien-être au travail" souligne le courtier Jefferies.

La crise sanitaire a renforcé l'attention portée par les locataires à ces critères. Avec son plan "CAN0P-2030" qui vise la neutralité carbone de son patrimoine en exploitation dès 2030, Gecina est bien placé pour répondre à ces enjeux.

Le récent "verdissement" de son financement obligataire a également renforcé la responsabilité sociétale de l'entreprise (RSE), à laquelle la Bourse est de plus en plus sensible.

Mardi matin, l'action Gecina s'échange à 135,4 euros, en hausse de 7,2% depuis le début de l'année. Sauf rechute de la pandémie, les signaux positifs sur l'activité militent pour un relèvement de l'objectif de cours moyen des analystes sondés par Factset, actuellement à 131 euros.

-François Berthon, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 93; fberthon@agefi.fr ed: ECH

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June 08, 2021 03:11 ET (07:11 GMT)

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