PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le SBF 120 a clôturé vendredi en repli de
0,24%, à 5.545,7 points, tandis que le CAC 40 a reculé de 0,28%, à
7.153 points. En 2021, les deux indices ont respectivement bondi de
26,2% et 28,8%, surperformant l'Euro Stoxx 50 qui dans le même
temps s'est adjugé 21%.
Bien que les opérateurs de marché aient manifesté certaines
inquiétudes face à la fulgurante propagation d'Omicron, les
prévisionnistes sont formels : l'impact économique du nouveau
variant du coronavirus sera moins prononcé que celui de ses
prédécesseurs, ce qui devrait bénéficier aux valeurs du SBF 120.
Gouvernements et entreprises ont appris à s'adapter aux
rebondissements d'une crise sanitaire que le marché actions
relativise à présent, grâce aux progrès des campagnes vaccinales et
des traitements de la maladie.
Les investisseurs devront toutefois composer avec un environnement
monétaire bien différent. Les banques centrales, notamment en
Europe et aux Etats-Unis, ont prévenu qu'elles resteraient
vigilantes, compte tenu des répercussions du Covid-19, mais
déterminées à juguler une inflation s'installant et susceptible de
compromettre la reprise économique mondiale.
Dans un contexte où le robinet de liquidités se fermera
progressivement, les fondamentaux des entreprises primeront. Plans
stratégiques, numérisation accélérée, transition énergétique seront
à nouveau surveillés cette année. Les opérateurs de marché
scruteront tout particulièrement les services susceptibles d'être
affectés par toute nouvelle restriction sanitaire (transport,
hôtellerie, restauration...) - même temporaire.
Les problèmes d'approvisionnement, de logistique ainsi que la
hausse des prix des composants et matières premières resteront
déterminants pour le parcours boursier des autres secteurs, au
premier chef pour les biens de consommation et l'industrie. Alors
que le terrain de jeu des sociétés composant le SBF 120 devient
chaque année plus mondialisé, les actionnaires seront également
tributaires des tensions géopolitiques et de l'activité économique
des marchés émergents, surtout du premier d'entre eux : la Chine,
dont la croissance est fondamentale pour la trajectoire des
champions français de la Bourse. A cet égard, les marchés
examineront l'évolution d'Omicron dans l'ex-empire du Milieu dont
l'efficacité du vaccin Sinovac vient d'être remise en cause contre
le nouveau variant.
LES CINQ ACTIONS DU SBF 120 AYANT REALISE LES MEILLEURS PARCOURS EN
2021:
-Valneva (+216,1%) a signé de loin la meilleure performance du SBF
120 en 2021. La capitalisation boursière de la société spécialisée
dans les vaccins contre des maladies infectieuses dépasse les 2,7
milliards d'euros. Ce nouveau record de valorisation pour une
biotech française reflète les attentes élevées reposant sur le
vaccin contre le Covid-19 développé par la société. Le parcours n'a
toutefois pas été linéaire. La résiliation par le gouvernement
britannique d'un contrat d'environ 100 millions de doses a
heureusement été suivi d'une précommande de 60 millions de doses
reçue de la Commission européenne. Les regards sont maintenant
braqués sur l'Agence européenne des médicaments (EMA) qui a initié
début décembre l'examen accéléré du produit, le seul en Europe
utilisant la technologie à virus inactivé contre le Covid-19. De
nouveaux essais cliniques devant évaluer son efficacité en rappel
chez des personnes ayant reçu une primovaccination avec d'autres
vaccins, ainsi que son potentiel de protection contre des variants
et notamment Omicron, seront également suivis de près.
-Vivendi (+126,3%) a pris un pari risqué mais pour l'heure gagnant
en se séparant de sa principale division, Universal Music Group
(UMG). UMG s'est introduite en Bourse avec une capitalisation de 45
milliards d'euros, supérieure à celle du groupe de divertissement
et de médias avant la scission (environ 35 milliards d'euros).
Cette opération a surtout ouvert le champ des possibles pour
Vivendi et son principal actionnaire, Groupe Bolloré. Complètement
désendetté, Vivendi entend lancer en février 2022 une OPA sur le
solde de Lagardère, dont il détient déjà 45%. De son côté, Bolloré
pourrait franchir le seuil de 30% de Vivendi et lancer une offre
publique d'achat obligatoire. Reste à savoir si les actionnaires
minoritaires et les autorités de la concurrence laisseront libre
cours aux appétits du milliardaire breton.
-Virbac (+78,4%) a vu pour la première fois en 2021 son action
dépasser la barre des 400 euros. Une performance record pour le
laboratoire vétérinaire, qui récompense quatre relèvements de
prévisions de croissance organique et trois révisions à la hausse
de l'objectif de marge opérationnelle courante en un an. La reprise
des visites chez les vétérinaires à la suite des déconfinements,
associée à la forte augmentation des adoptions d'animaux de
compagnie, alimentent une dynamique de croissance toutes
géographies confondues. Le rebond des ventes réalisées dans le
segment des animaux d'élevage participe également aux niveaux de
croissance records atteints tout au long de 2021. La tendance ne
devrait pas ralentir en 2022. Les effets de la réorientation
engagée du portefeuille vers la biologie, les aliments pour animaux
de compagnie et les produits de spécialités continueront à monter
en puissance. Les regards seront particulièrement tournés vers les
Etats-Unis : après plusieurs acquisitions et lancements de
produits, le groupe doit y lancer sa gamme "petfood" dans les
prochaines semaines.
-Société Générale (+77,5%) a signé la meilleure performance parmi
les valeurs bancaires du SBF 120. Les investisseurs ont salué la
montée en puissance du groupe de la Défense tout au long de
l'exercice 2021. Après avoir enregistré des résultats de haute
volée au premier semestre, Société Générale a signé un bénéfice net
record au troisième trimestre, soutenu par un coût du risque
commercial situé à un bas niveau. Le marché apprécie également les
robustes dynamiques commerciale et financière de l'entreprise dans
tous ses métiers et l'amélioration de son coefficient
d'exploitation. A fin septembre 2021, le groupe bancaire présentait
aussi un niveau de ratio de fonds propres Common Equity Tier 1
(CET1) de 13,4%, qu'il juge "confortablement au-dessus de son
exigence réglementaire", avec un coussin d'environ 440 points de
base après prise en compte de la provision pour distribution de
2,03 euros par action et de l'impact en capital du programme de
rachat d'actions annoncé d'environ 470 millions d'euros. Réalisé
entre novembre et décembre derniers, ce programme aura un effet
positif de l'ordre de 2% sur le bénéfice net par action de Société
Générale.
-Hermès (+74,6%) a bénéficié en 2021 du rebond de la demande
mondiale après le choc des premiers confinements, plus que toute
autre marque de luxe. Au troisième trimestre, les ventes du groupe
ont dépassé de 40% leur niveau d'avant la pandémie. Cette
croissance s'avère supérieure à celle de ses principaux
concurrents, y compris LVMH. Hermès a notamment bénéficié d'une
forte demande en Chine, où ses produits sont vendus plus cher, et
d'un rythme soutenu d'ouverture de nouveaux magasins. A environ 60
fois les bénéfices attendus pour l'année prochaine, la valorisation
du titre donne cependant le vertige à de nombreux analystes : seuls
24% d'entre eux sont à l'achat sur la valeur. Anticipant un
ralentissement de l'économie chinoise en 2022, Goldman Sachs a
récemment abaissé sa recommandation sur le titre à "vendre". Mais
Hermès a l'habitude de surprendre positivement et le groupe dispose
de leviers pour accroître encore sa base de clientèle, notamment
avec l'e-commerce, souligne Stifel.
LES CINQ ACTIONS DU SBF 120 AYANT ACCUSE LES PLUS FORTS REPLIS EN
2021:
-Atos (-50%) a vécu une série noire en 2021. Dès janvier, la
potentielle acquisition de l'américain DXC Technology, envisagée
puis abandonnée après un mois d'examen, a grippé les investisseurs
qui jugeaient cette opération contradictoire avec la stratégie du
groupe. L'action a accusé deux nouvelles fortes chutes : en avril,
après que les commissaires aux comptes ont émis une réserve sur les
états financiers de deux filiales américaines, puis en juillet à la
suite d'un retentissant avertissement sur résultats. Ces revers ont
eu pour conséquence la sortie de la valeur du CAC 40 ainsi que le
départ du directeur général Elie Girard qui, avant de démissionner,
a débuté la restructuration du groupe. Rodolphe Belmer,
actuellement à la tête de l'opérateur de satellites Eutelsat,
prendra la direction de l'entreprise en janvier. Le dirigeant devra
accélérer le recentrage du groupe vers les métiers en croissance
pour redorer son blason boursier. Plusieurs analystes craignent que
2022 marque une année de transition pour Atos, le temps pour le
nouveau directeur général de définir son cap.
-Ubisoft (-45,4%) a pratiquement perdu la moitié de sa valeur
boursière en 2021, l'éditeur de jeux vidéo ayant déçu les
investisseurs tant sur la qualité de ses perspectives que sur sa
capacité à tenir ses promesses. L'image du groupe fondé et contrôlé
par la famille Guillemot a également été ternie par l'enquête menée
dans son studio de Singapour sur des allégations de harcèlement
sexuel et de discrimination raciale. En conséquence, l'action a
testé le mois dernier la résistance du support situé à 40 euros
pour la première fois depuis le printemps 2017. Mais la majorité
des analystes estiment que le cours de Bourse actuel ne reflète pas
la qualité du portefeuille de jeux d'Ubisoft, ni le fort potentiel
de son catalogue de lancements à moyen terme. L'important vecteur
d'amélioration des marges que constitue la croissance du taux de
pénétration des ventes digitales dans le chiffre d'affaires de
l'éditeur n'est pas plus intégré par le marché. Tranchant avec sa
haute valeur stratégique, la faible valeur boursière d'Ubisoft
renforce son caractère spéculatif.
-Worldline (-38%) a enchaîné des publications décevantes au
deuxième puis au troisième trimestre. Néanmoins, la chute de son
action est surtout due à un récent mouvement de baisse des
multiples boursiers affectant l'ensemble des groupes de paiement
traditionnels. "Le marché a opéré un changement de perception très
brutal que personne n'a vu venir", explique un analyste. Ce
désamour boursier est associé aux inquiétudes sur l'émergence de
jeunes entreprises innovantes qui viendraient prendre des parts de
marché aux sociétés établies. Invest Securities juge toutefois que
ce mouvement de marché "n'est pas étayé aujourd'hui par des
éléments tangibles, les craintes de disruption par de nouveaux
acteurs ne se ressentant pas, tant dans les performances actuelles
que dans les perspectives des sociétés". Au cours des prochains
trimestres, Worldline devra publier une activité robuste pour
infléchir la position des investisseurs. "Le match n'est pas fini
mais il est plus difficile à remporter", résume un intermédiaire
financier.
-McPhy (-37%) n'a pas transformé l'essai en 2021, après s'être
hissé en tête de podium du SBF 120 en 2020, année de son
intégration dans l'indice. Le fabricant d'équipements d'électrolyse
pour la production d'hydrogène décarboné a été rattrapé par les
affres de la crise sanitaire, a souffert d'une fuite d'hydroxyde de
potassium sur un de ses électrolyseurs en Allemagne, et a
brusquement congédié son directeur général, mettant quatre mois à
lui trouver un remplaçant. Malgré ces déboires, McPhy peut tout de
même se targuer d'être recommandé à l'achat par 62,5% des analystes
sondés par FactSet, pour aucune opinion à la vente. Les analystes
jugent McPhy bien positionné sur un marché qui devrait connaître
une forte croissance dans les prochaines années, grâce notamment
aux engagements des gouvernements en matière de transition
énergétique.
-Neoen (-33,85%), autre champion de 2020 malmené en 2021, s'est vu
contraint de repousser la mise en route de certains projets de fin
2022 à "courant 2023" en raison des difficultés sur les chaînes
d'approvisionnement, en particulier dans le solaire. Une décision
qui a plombé le cours de Bourse du producteur d'énergies
renouvelables. La hausse des coûts de construction, les retards
d'approvisionnement ainsi que les retards de mise en service de
projets devraient rester au cœur des préoccupations des
investisseurs en 2022.
-Eric Chalmet, Alice Doré, Dimitri Delmond, Julien Marion, François
Schott et François Berthon, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 31;
echalmet@agefi.fr ed: VLV - ECH
Agefi-Dow Jones The financial newswire
(END) Dow Jones Newswires
December 31, 2021 08:54 ET (13:54 GMT)
Copyright (c) 2021 L'AGEFI SA
Hermes (EU:RMS)
Graphique Historique de l'Action
De Oct 2024 à Nov 2024
Hermes (EU:RMS)
Graphique Historique de l'Action
De Nov 2023 à Nov 2024