La fête prend fin sur le marché européen des obligations d'entreprise. La dette de catégorie investissement libellée en euros génère depuis 2009 un rendement avantageux, qui a atteint l'an dernier un taux très appréciable de 13,6%. Or depuis le début de l'année, il s'inscrit en négatif, à -0,5%. Les investisseurs peuvent abandonner l'espoir d'un redémarrage imminent des festivités.



Nombre des facteurs à l'origine de la grande vague haussière du marché des obligations d'entreprise semblent s'inverser. Après des années de prudence dans la gestion des bilans, la qualité pourrait commencer à se détériorer. Les entreprises parlent à nouveau de rachats d'actions et de fusions-acquisitions, et il existe également des inquiétudes concernant le rendement des acquisitions avec effet de levier (LBO).



Des secteurs sous pression



En parallèle, certains secteurs prééminents se trouvent maintenant confrontés à des problèmes fondamentaux. C'est le cas du secteur des télécommunications, où les notes de crédit de groupes comme KPN (KPN.AE) et Telecom Italia (TIT.MI) sont sous pression, ainsi que de celui des constructeurs automobiles, où des groupes comme Peugeot (UG.FR) doivent restructurer leurs activités. Les entreprises du sud de l'Europe se heurtent pour leur part au rouleau compresseur de la récession sur leurs marchés nationaux.



La question des liquidités est également source d'inquiétudes. Les injections massives de liquidités des banques centrales, qui ont permis de soutenir les prix des obligations au cours des cinq dernières années, font toujours effet. Mais les nouvelles régulations, qui rendent plus onéreuses les activités de teneurs de marché des banques, affectent sensiblement la liquidité sur le marché secondaire des obligations d'entreprise.






Par ailleurs, les rendements des obligations souveraines des pays du "noyau dur" de l'Europe commencent de nouveau à augmenter, après avoir fortement reculé au cours des dernières années, ce qui exerce une pression à la hausse sur les rendements des obligations d'entreprise.



Le marché européen de la dette d'entreprise n'est pas pour autant sur la voie d'un effondrement. De fait, si la crise de la zone euro se ravivait, les obligations d'entreprises pourraient encore constituer un placement plus sûr que les actions. Les investisseurs doivent en avoir conscience: les jours les plus fastes sur cette classe d'actifs se trouvent sans doute derrière eux.



-Richard Barley, The Wall Street Journal Europe



(Version française Emilie Palvadeau)

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