La prise de SARA par Rubis se présente sous de bons augures - DJ Plus
23 Septembre 2014 - 4:53PM
Dow Jones News
Le rachat par Rubis (RUI.FR) de tout ou partie des actions du
géant Total (FP.FR) dans la Raffinerie des Antilles, ou SARA,
constitue pour la société de stockage et de distribution de
produits pétroliers une opportunité de prendre à bon compte le
contrôle de l'unique raffinerie des Antilles et de la Guyane
Française, où l'entreprise est particulièrement présente.
L'italien Sol pourrait vouloir sa part du gâteau
L'opération devra d'abord être menée à bien. Profitant de la
volonté de Total de poursuivre son recentrage en cédant de nouveaux
actifs, Rubis est entré en discussions exclusives avec la compagnie
pétrolière pour lui racheter ses 50% dans SARA.
Rubis détient déjà 35,5% de SARA, qui appartient également à
hauteur de 14,5% à l'italien Sol Group. Sol n'était pas joignable
pour faire un commentaire dans l'immédiat. Le groupe italien
dispose d'un droit de préemption à hauteur de sa participation.
En fonction de la décision de Sol d'exercer ou non ce droit, Rubis
pourrait au final détenir entre 71% et 85,5% de la Raffinerie des
Antilles. Le groupe réalise plus de 60% des volumes de son activité
de distribution dans les Caraïbes.
Visibilité sur des résultats encadrés par l'Etat
Le prix proposé par Rubis paraît attractif. Le groupe a offert 65
millions d'euros pour la participation de Total, selon les
analystes. Cela ferait ressortir un ratio prix sur bénéfice de 6,5,
en comparaison de ratios usuels de 10 fois le résultat net, selon
Gilbert Dupont. Pour sa part, Rubis cote en Bourse plus de 15 fois
les bénéfices anticipés, selon la base de données FactSet.
Mais la faiblesse du prix offert est également destinée à prendre
en compte le fait que l'activité de la SARA est réglementée par
l'Etat français. Un nouveau décret entré en vigueur en début
d'année a d'ailleurs réduit de près d'un tiers, à 20 millions
d'euros, le bénéfice annuel de la société.
Néanmoins, une transaction réalisée dans ces conditions permettrait
de gonfler le bénéfice par action de Rubis de 5% à 8%, selon les
calculs des analystes. L'opération pourrait être financée en tirant
sur les lignes de crédit du groupe, sans faire appel au marché. A
la fin du mois de juin, la dette nette du groupe représentait 29%
de ses fonds propres et 1,5 fois son excédent brut
d'exploitation.
Un exercice 2014 de transition?
Une prise de contrôle de SARA permettrait enfin à Rubis de
renforcer ses bénéfices pendant un exercice plus difficile, marqué
non seulement par la révision en baisse des résultats encadrés de
SARA mais également par des conditions climatiques défavorables en
Europe. A la fin du mois d'août, le groupe a promis un retour à la
croissance de ses bénéfices au second semestre, après un recul de
7% de son résultat net sur la première moitié de l'année. Mais les
investisseurs demandent à voir pour y croire: pour le moment,
l'action Rubis reste en baisse de près de 5% depuis le début de
l'année.
-Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71;
ambroise.ecorcheville@wsj.com
Rubis (EU:RUI)
Graphique Historique de l'Action
De Juin 2024 à Juil 2024
Rubis (EU:RUI)
Graphique Historique de l'Action
De Juil 2023 à Juil 2024