SWP Sword Group

(Actualisation: réaction en Bourse, commentaires d'un analyste, confirmation des objectifs à moyen terme, déclarations du directeur général et du directeur financier)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--L'action du groupe de restauration collective Sodexo (SW.FR) plongeait de 13,9% à 83,70 euros jeudi matin, à la suite d'un sévère avertissement sur résultats pour l'exercice 2017-2018 faisant suite à un premier semestre décevant.

"La performance du second trimestre est inférieure à nos attentes et nous avons révisé à la baisse nos prévisions financières pour l'exercice 2017-2018. Nous avons identifié certains domaines précis de sous-performance et sommes mobilisés pour agir rapidement et mettons en place une série de mesures correctives", a déclaré le directeur général de Sodexo, Denis Machuel, cité dans un communiqué.

Pour l'ensemble de son exercice 2017-2018, Sodexo table désormais sur une croissance interne du chiffre d'affaires comprise entre 1 et 1,5%, hors impact lié à la 53e semaine d'activité, ainsi que sur une marge d'exploitation "autour de 5,7%". Sodexo prévoyait jusqu'à présent une croissance interne comprise entre 2 et 4% et une marge d'exploitation de 6,5%. Le consensus tablait en moyenne sur une croissance interne de 2,1%, selon les analystes d'Invest Securities.

Sodexo a "agité les deux chiffons rouges pour le marché, à savoir, d'une part, le fait que le redressement de la filiale américaine prenne plus de temps que prévu et que, d'autre part, ils peinent à gérer de manière profitable un petit nombre de grands contrats", souligne un analyste.

Le directeur général du groupe, Denis Machuel, a indiqué lors d'une conférence téléphonique qu'il ne remettait en revanche pas en cause les objectifs de croissance à moyen terme, à savoir une croissance moyenne annuelle comprise entre 4 et 7% hors effet de changes.

Baisse de la rentabilité au premier semestre

Selon des données estimées par Sodexo et en cours d'examen par les auditeurs, le chiffre d'affaires du premier semestre, clos le 28 février, a atteint 10,29 milliards d'euros, en baisse de 3,2% à taux de changes courants par rapport au premier semestre 2016-2017, en hausse de 3% à taux de changes constants, et en croissance interne de 1,7%.

Le résultat d'exploitation s'est établi à 627 millions d'euros, en baisse de 15% à taux de changes courants par rapport au premier semestre 2016-2017 et de 7,4% hors effet de change. En conséquence, la marge d'exploitation a reculé de 80 points de base à taux de changes courants, à 6,1%. Denis Machuel a assuré que ce niveau de marge "n'était pas une nouvelle norme".

"Depuis la publication du chiffre d'affaires du premier trimestre de l'exercice 2017-2018 le 11 janvier 2018, le groupe a enregistré une croissance du chiffre d'affaires et une rentabilité inférieures aux attentes de l'équipe dirigeante", a résumé l'entreprise de restauration collective dans son communiqué.

L'Amérique du Nord pèse sur les résultats

Le résultat net du premier semestre s'est établi à 372 millions d'euros, contre 348 millions d'euros au premier semestre 2016-2017. Cette hausse s'explique par "une diminution des éléments exceptionnels par rapport au précédent exercice et une réduction significative de la charge d'impôts", a expliqué Sodexo.

"Au second semestre, il est prévu que la poursuite de la diminution du chiffre d'affaires en Amérique du Nord, même si dans une moindre mesure que sur le premier semestre, et la plus lente conversion des opportunités commerciales en nouveaux contrats pèseront sur la croissance du chiffre d'affaires et les marges", a ajouté le groupe.

Pour rectifier le tir, Sodexo a indiqué avoir mis en oeuvre "des actions visant à accroître la contribution des contrats moins performants ; améliorer la productivité par une meilleure planification et allocation du temps de travail sur site ; maîtriser plus strictement les dépenses ; renforcer les procédures d'approvisionnement et accroître le taux d'achats référencés".

Le directeur financier du groupe, Marc Rolland, a indiqué qu'un examen allait être mené région par région pour dégager des économies, un procédé qui devrait prendre, selon lui, de "12 à 18 mois".

Denis Machuel a précisé que les économies générées seraient affectées pour partie à l'amélioration de la compétitivité du groupe et, pour une autre partie, à des investissements dans le numérique, l'informatique et le marketing.

-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; 01 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed : VLV

(END) Dow Jones Newswires

March 29, 2018 04:40 ET (08:40 GMT)

Copyright (c) 2018 Dow Jones & Company, Inc.