François Schott,



Agefi-Dow Jones





PARIS (Agefi-Dow Jones)--Tout vient à point à qui sait attendre. Daniel Kretinsky, l'homme d'affaires tchèque connu pour ses multiples participations au sein des médias français, semble avoir décidé que le moment était venu pour cueillir de nouveaux actifs dans l'Hexagone, et pas des moindres.



Le milliardaire a signé avec Vivendi une promesse d'achat d'Editis, le numéro deux français de l'édition, propriétaire de nombreuses maisons dont Bordas, Nathan, Robert Laffont ou encore Le Cherche Midi. Il a également dévoilé un projet de montée au capital de Casino, dont la situation financière n'en finit pas d'inquiéter ses créanciers.



Ces deux opérations s'inscrivent dans des secteurs bien connus de l'homme d'affaires : la culture et la distribution. Elles ont cependant la particularité de viser le contrôle des deux sociétés, là où le milliardaire tchèque s'était jusqu'ici essentiellement contenté de participations minoritaires dans ses investissements en France.



L'offre visant Casino "est très surprenante car M. Kretinsky a toujours été très discret", souligne Clément Genelot, analyste chez Bryan, Garnier & Co, qui s'interroge sur le caractère amical de la proposition. Daniel Kretinsky s'est dit prêt à injecter 750 millions d'euros dans le distributeur, soit plus que la capitalisation boursière actuelle - environ 700 millions d'euros - auxquels s'ajouteraient 350 millions d'euros émanant d'autres actionnaires du groupe.



Vers la fin de l'ère Naouri ?



Le milliardaire détient actuellement, via son fonds Vesa Equity, environ 10% du distributeur. Si son projet d'augmentation de capital se réalise, il pourrait monter à 45% et prendre de fait le contrôle du groupe, évinçant Jean-Charles Naouri, l'actuel actionnaire de référence, indique Clément Genelot.



Au passage, le milliardaire négocierait avec les créanciers de Casino une restructuration financière avec pour objectif une réduction "substantielle" de la dette senior non sécurisée qui serait convertie en capital.



Casino a indiqué avoir "uniquement pris acte de la proposition" à ce stade et l'analysera au cours des prochaines semaines. Le groupe note cependant que les opérations proposées pourraient "conduire à un changement de contrôle de Casino et à une dilution très significative des actionnaires existants".



Le groupe devra rapidement se décider au vu des échéances de remboursement qui l'attendent en 2024 et 2025, et qui font courir un risque de défaut de paiement compte tenu de ses flux de trésorerie négatifs.



Daniel Kretinsky a, lui, d'autres fers au feu. L'homme d'affaires a récemment augmenté sa participation dans Fnac Darty, dont il détient 25%, et convoite la participation de l'allemand Ceconomy, à la tête de 24% du distributeur spécialisé. Il pourrait également soutenir une offre de Fnac Darty sur CDiscount, la filiale d'e-commerce de Casino.



Jusqu'à présent, les investissements de Daniel Kretinsky au sein de la grande distribution française ne se sont pas avérés très fructueux. La valeur de l'action Fnac Darty a été divisée par deux depuis le début 2022, lorsque le groupe a révélé la présence du milliardaire tchèque à son capital, tandis que celle de Casino a fondu de 80% depuis son arrivée à la mi-2019. L'investisseur a cependant su se montrer patient et a renforcé ses positions, ce qui lui permet aujourd'hui de jouer un rôle prépondérant dans l'avenir des deux entreprises.





-François Schott, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 92; fschott@agefi.fr ed: VLV



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April 24, 2023 10:16 ET (14:16 GMT)




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