LA TRIBUNE
Vivendi annonce samedi avoir retenu l'offre de Numéricable pour la vente de l'opérateur mobile SFR, dans le cadre d'une opération qui devrait représenter une valeur totale supérieure à 17 milliards d'euros.
Technos & Médias
OK Bouygues a eu beau améliorer son offre vendredi en mettant sur la table 15 milliards d'euros en cash, le Conseil de surveillance de Vivendi a choisi samedi "à l'unanimité", de retenir l'offre de Numericable et sa maison-mère Altice, avec qui il était en négociations exclusives depuis trois semaines avec comme date butoir le 4 a...
LA TRIBUNE
Vivendi annonce samedi avoir retenu l'offre de Numéricable pour la vente de l'opérateur mobile SFR, dans le cadre d'une opération qui devrait représenter une valeur totale supérieure à 17 milliards d'euros.
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OK Bouygues a eu beau améliorer son offre vendredi en mettant sur la table 15 milliards d'euros en cash, le Conseil de surveillance de Vivendi a choisi samedi "à l'unanimité", de retenir l'offre de Numericable et sa maison-mère Altice, avec qui il était en négociations exclusives depuis trois semaines avec comme date butoir le 4 avril. Vivendi précise dans un communiqué avoir "choisi de recevoir 13,5 milliards d'euros à la réalisation de l'opération ainsi qu'un complément éventuel de prix de 750 millions d'euros puis de pouvoir céder ultérieurement sa participation de 20%". "L'ensemble devrait représenter une valeur totale supérieure à 17 milliards d'euros", dit-il.
"Au terme de débats approfondis, le Conseil de surveillance a décidé, à l'unanimité, de retenir l'offre d'Altice/Numericable qui correspond au projet industriel le plus porteur de croissance, le plus créateur de valeur pour les clients, les salariés et les actionnaires, et répondant le mieux aux objectifs de Vivendi", a ajouté le groupe.
"Cette décision met un terme au projet de mise en bourse de SFR", a précisé le communiqué.
Examen attentif des offres
Le Conseil a "procédé à un examen attentif des offres, ainsi que des courriers et documents que le Groupe Bouygues a pris l'initiative de lui adresser pendant cette période d'exclusivité, y compris jusqu'à ce jour, en vue d'un rapprochement entre SFR et Bouygues Telecom", a précisé Vivendi.
Depuis début mars, Bouygues et Altice/Numericable se sont battus comme des chiffonniers pour convaincre Vivendi de leur céder SFR, deuxième opérateur français. Alors que Numericable était en pourparlers avec Vivendi depuis de longs mois, Bouygues a publiquement annoncé son intérêt pour SFR, ce qui a amené Numericable à renchérir.
Négociations exclusives
Mais, le 14 mars, Vivendi a tout de même annoncé qu'il entrait en négociations exclusives avec le câblo-opérateur avec comme date butoir le 4 avril, sur la base d'une offre qui prévoit un paiement de 11,75 milliards d'euros pour Vivendi, ainsi que l'attribution de 32% du capital de la nouvelle entité.
Malgré ce camouflet, Bouygues, opiniâtre, n'a pas baissé les armes et a au contraire amélioré peu à peu son offre pour atteindre 15 milliards d'euros en numéraire, et 10% du nouvel ensemble pour Vivendi, dans une dernière offre annoncée vendredi matin et valable jusqu'au 25 avril.
Numericable a aussi amélioré son offre
Selon Bouygues, cette offre valorisait SFR pour Vivendi à 16 milliards d'euros avant synergies et 16,5 milliards d'euros en intégrant les 5 milliards d'euros de synergies sécurisées grâce aux économies résultant de la cession du réseau à Free". Vivendi n'en a pas voulu.
Car, comme l'indiquait vendredi La Tribune, le câblo-opérateur aurait, lui aussi, revalorisé son offre.
La campagne de persuasion qu'a menée Bouygues a été appuyée par le gouvernement qui s'est ému de voir un actif français tomber dans les mains de l'actionnaire majoritaire de Numericable, Altice, entreprise luxembourgeoise cotée à Amsterdam. Altice a répondu que l'entité Numericable/SFR serait une entreprise de droit français, cotée à Paris.
Arnaud Montebourg, alors simple ministre du Redressement productif, n'a lui pas caché son soutien à l'offre de Bouygues, notamment parce qu'elle permettait de revenir à trois opérateurs mobiles sur le marché français.
Le numéro un de FO, Jean-Claude Mailly, a également mis en avant vendredi cet argument car, selon lui, "si le retour à trois opérateurs « viables » ne se fait pas, alors c'est le dumping et les faillites qui percuteront la filière, qui pourrait alors être « rachetée » pour 1 euro symbolique par des groupes étrangers. Et ce au prix de dizaines de milliers de nouvelles suppressions d'emplois".
Cependant, marier Bouygues Telecom, troisième opérateur français, à SFR qui occupe la deuxième place derrière Orange, aurait généré des problèmes en terme de concurrence, même si Bouygues a pris les devants en promettant la cession de son réseau de téléphonie mobile et d'un portefeuille de fréquences à Free, ce qui "apporte d'ores et déjà une réponse aux impératifs de concurrence", estime-t-il.
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