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LES FONDS SOUVERRAINS - Le Pétrole, ressource de conquête Etatique

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Les fonds souverains prennent une dimension stratégique et deviennent des nouveaux instruments de puissance au service des Etats par une conquête financière agressive.

Face aux rapports politiques entre les fonds souverains qui détiennent les ressources et ceux qui les reçoivent,  une question cruciale se pose : La géopolitique est-elle soumise au loi de la finance ?

 Définition d’un fonds souverain

Un fonds souverain se définit comme un « véhicule d’investissement principalement détenu par les administrations publiques, disposant d’important volume d’actifs gérés sur un horizon de long terme et qui poursuit prioritairement des objectifs de nature structurelle ». Leur constitution dépend de la capacité des gouvernements à accumuler des devises, qui s’expriment de deux façons principales. Dans un premier cas celui des pays exportateurs de pétrole, le gouvernement amasse des recettes fiscales ou directement des recettes d’exportations libellées en dollars. Dans le second cas, celui des pays exportateurs nets, notamment en Asie avec la problématique de pouvoir maintenir un taux de change fixe, ce qui amène les banques centrales à accumuler des réserves en devises.

Selon la définition du FMI,  les fonds souverains se définissent comme « des fonds d’investissements à but déterminé, appartenant à des administrations publiques. Créés par des administrations publiques à des fins de gestion macroéconomique, les fonds souverains détiennent, gèrent ou administrent des actifs pour atteindre des objectifs financiers et ont recours à une série de stratégies, d’investissements qui comprend des placements sur actifs financiers étrangers. Les fonds souverains sont généralement créés à partir des excédents de balances des paiements, des opérations sur devises, du produits des privatisations, d’excédents budgétaires et / ou des recettes tirées des exportations de produits de bases ».

Cette définition permet de caractériser les fonds souverains de la manière suivante :

  • Ils sont possédés ou contrôlés par un gouvernement national ;

  • Ils gèrent des actifs financiers dans une logique de long terme

  • Leur politique d’investissement vise à atteindre des objectifs macro-économiques précis.

 

  La naissance des fons souverains  

 

 –          Structures d’investissements

Historiquement, les fonds souverains sont apparus dans les pays du Golfe (Emirats Arabes Unis, Koweit, Qatar), en Norvège et au Canada en raison de la nécessité à mettre en place des structures d’investissements des recettes de l’exportation, des matières premières et notamment du pétrole. Le premier d’entre eux a vu le jours au Koweït en 1953, sous le  nom de Kuwait Investment Authority (KIA) ou fond de réserve pour les générations futures. Les fonds singapouriens, apparus en 1974 pour Temasek et en 1981 pour GIC répondent à une même logique de long terme, à partir des ressources résultants non pas du commerce des matières premières, mais d’un excédent commercial.

Exemple : – Abu Dhabi investment Authority (ADIA) – Emirats arabes unis

–  Quatar Investment Authority

–          Ambition géopolitique

La deuxième catégorie des fonds souverains est d’apparition plus récente et est marquée par la création de fonds d’investissement par des acteurs géopolitiques majeurs tels que la Chine et la Russie. Cette mise en œuvre repose avant tout sur des ambitions géopolitiques des gouvernements qui contrôlent ces nouveaux fonds.

–          Excédents structurels

La troisième génération est celle des fonds créés par les pays émergents disposant d’excédents structurels de matières premières. Parmi eux, citons l’Arabie saoudite, le Brésil qui a annoncé en 2008 vouloir créer un fonds souverain  doté de 20 milliards de dollars (soit 10% des réserves de changes).

Genèse des fonds souverains, investisseur à long terme

 

L’histoire pétrolière au cours de ces quinze dernières années commence par l’effondrement du prix du pétrole brut en 1998 : 10 dollars le baril, le plus bas niveau depuis 1972. A tel point que les grands pays exportateurs sont au bord de la faillite et ne peuvent plus boucler leurs budgets. Une réunion de l’Opep est décidée en urgence et les pays décident de réduire leur production avec l’objectif de maintenir le cours du baril dans une marge de variation raisonnable entre 22 et 28 dollars.

A partir de 2004, changement de paradigme dans la croissance mondiale avec une demande de pétrole qui est portée par certains pays émergents comme la Chine et l’Inde. Notons que la hausse du pétrole ne change guère les coûts de production, qui en 2007 était estimé à 10$/baril.

Au début des années 2008, les prix s’emballent, tirés vers le haut par un mouvement de spéculation financière enclenché à la suite de rumeurs faisant état du fait que le baril atteindrait 150 dollars avant la fin du mois de Juillet 2008. Après avoir atteint 147 dollars en Juillet, les prix s’effondrent aussi vite, et les spéculations à la baisse rencontrent alors la crise économique qui commence à toucher la demande de produits pétroliers. Le prix descend aux alentours de 50$ en décembre 2008.

Malgré cette baisse et la crise économique actuelle, de nombreux facteurs se conjuguent pour dire que les fondamentaux restent orientés à la hausse. Les exportations d’hydrocarbures vont probablement stagner pour longtemps comme une manne financière substantielle pour les pays exportateurs.

Entre 2002 et 2008, les revenus d’exportation des pays de l’OPEP sont passés de 200 Md$ à environ 1 000Md$. Une partie de ces recettes a permis aux gouvernements d’abonder les fonds souverains qui avait déjà été crées, les propulsant au-devant de la scène économique internationale. La puissance de ces fonds est étroitement liées aux recettes d’exportations, et donc au prix du pétrole. Leur alimentation annuelle dépend de la différence qu’il peut exister entre les recettes provenant de l’exportation des hydrocarbures et les besoins financiers courants des Etats.

 

 

Les objectifs des fonds souverains

Les fonds commodities ont été créés essentiellement dans les pays exportateurs de ressources non renouvelables, afin de palier deux des difficultés qui affectent ces pays : le « syndrome hollandais »  et l’instabilité économique.  Inspiré du cas des Pays-Bas, le syndrome Hollandais est utilisé pour désigner les conséquences nuisibles provoquées par une augmentation importantes des exportations de ressources naturelles par un pays.

Les fonds commodites pour lutter contre la « malédiction des ressources naturelles ».

Les fonds souverains à vocation d’épargne longue sont un moyen de lutter contre la malédiction des ressources naturelles ou « syndrome hollandais » ; inspiré du Pays-Bas,  qui ont connu un processus de désindustrialisation dans les années 1960, à la suite de la découverte de gisement de gaz. Après la découverte des ressources naturelles non renouvelables, les exportations et le revenu national ont  augmenté, ce qui a stimulé le secteur d’activité qui exploite la ressource, augmente ses prix et apprécie le taux de change réel. Cette appréciation à pour effets de détériorer la compétitive du secteur industriel.

Ainsi, l’instauration d‘un fond souverain est un moyen de lutter contre cette malédiction, particulièrement susceptible de frapper les pays exportateurs de pétrole. En effet, via des véhicules d’investissements, le placement à l’étranger d’une part du revenu du pétrole par un fond souverain, réduit la demande intérieure, diminue les tensions inflationnistes et freine ainsi l’appréciation réelle de la monnaie nationale. Les fonds souverains jouent un rôle de premier plan pour la croissance durable de ces pays exportateurs.

 

Des fonds de stabilisation pour contrer la volatilité des matières premières

 

Les fonds commodities qui entrent dans catégorie des fonds de stabilisation ont pour objet la protection des revenus du pays.  Contre les variations conjoncturelles des prix des ressources exportées. Parmi ces fonds, nous trouvons l’ancien Fonds de stabilisation de la Fédération de la Russie, scindée en deux en 2008 – dont la mission était d’épargner quand les années du pétrole dépassait les 27 dollars, afin d’assurer le financement du budget fédéral en cas de baisse du prix du baril sous ce seuil.

L’extrême volatilité des prix des matières premières exportés induit de faite, de forte variation de revenus nationaux et des recettes fiscales, entrainant une contraction des recettes fiscales. Afin de préserver l’économie nationale, les fonds souverains épargnent les recettes supplémentaires liées à une hausse conjoncturelle du prix des matières premières.

 

Les fonds souverains issus des réserves de changes

 

Des fonds souverains sont apparus dans des pays où les réserves de change excédent dépassent très largement les niveaux usuels. L’accumulation des réserves excédentaires pose en elle-même une question fondamentale. Celle-ci peut être en effet le symptôme d’un désajustement du taux de change.

La chine possède 1 900 milliards de dollars de réserves de change, essentiellement placées en bons du Trésor américain ou autres titres liquides, soit très peu rémunéré. La diversification à long terme via un fonds souverain permet d’espérer une rémunération moyenne bien supérieure et éventuellement de diminuer le risque de change.

 

Les fonds souverains comme fonds de développement

 

Les fonds souverains qui poursuivent un objectif de développement, cherchent avant tout à diriger l’épargne nationale vers des projets à long terme conjuguant l’importance stratégique pour l’économie nationale. Dans le cas où les marchés nationaux sont peu développés, par exemple en Afrique, les capitaux nationaux transitent par la voie des investissements directs à l’étranger. Dans l’éventualité où le fond est alimenté par des réserves de changes, celui-ci investit dans des actifs étrangers pour éviter une logique de contradiction avec sa politique de change. En effet, le financement des investissements locaux accroît la demande de monnaie nationale et entraîne de pair son appréciation. De la même manière qu’un fond alimenté par des recettes d’exportations de matières premières, n’aura pas recours aux investissements locaux, et investira largement à l’étranger pour éviter de compromettre la lutte contre l’inflation et l’appréciation réelle de la monnaie nationale.

Les fonds souverains commodities du Golf s’inscrivent  dans une démarche de fond de développement, lorsqu’ils investissent dans des infrastructures régionales. De même que la politique du fonds Chinois CIC s’apparente parfois à une logique de fonds de développement, lorsqu’il recapitalise les banques chinoises.

 

 Manque de transparence

Les craintes exprimées vis à vis des investisseurs étrangers des fonds souverains ont conduit, en mai 2008 à la création d’un groupe de travail sous l’égide du FMI. Ce groupe de travail est parvenu à une définition consensuelle de principes et de bonnes pratiques des fonds souverains. L’application de ce code de bonnes pratiques repose uniquement sur une base volontaire et n’a pas de caractère contraignant.

 

 

 

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