KER Kering

(Actualisation: commentaires lors de la conférence téléphonique et réaction du titre en Bourse)

PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le groupe de luxe Kering (KER.FR) a déclaré mardi qu'il prévoyait de réaliser en 2018 une croissance nettement supérieure à celle de son marché, en se focalisant sur la progression organique de l'ensemble de ses marques, y compris sa locomotive Gucci, après une année 2017 déjà marquée par une très forte hausse de l'activité.

L'action Kering perdait cependant 3,5%, à 366,80 euros, mardi après-midi, alors que les analystes s'inquiètent des effets des fluctuations des devises sur les résultats du groupe cette année. "Les investisseurs se sont concentrés sur les perspectives plus que sur les résultats et la communication sur les changes a pu les inquiéter", indique une analyste. Kering a indiqué mardi dans un communiqué que le renforcement de l'euro face à la plupart des autres devises était "un élément susceptible de peser sur les indicateurs du groupe" en 2018.

Pendant une conférence téléphonique avec les analystes, le PDG de Kering, François-Henri Pinault, a toutefois tenu à nuancer cet effet devises en assurant que "l'impact sur les marges opérationnelles devrait être contenu" en 2018.

Autre élément pouvant peser sur l'action Kering: les analystes de RBC indiquent dans une note s'attendre à une "normalisation" de la croissance de Gucci cette année qui pourrait "freiner la hausse du titre".

Rénovation des magasins Gucci pour stimuler la croissance

Pendant la conférence téléphonique mardi, François-Henri Pinault a déclaré que la priorité de Kering était la croissance organique, en soulignant que "les acquisitions ne sont pas nécessaires à court et moyen terme pour générer de la croissance". Pour 2018, le groupe table sur une croissance "sensiblement supérieure" à celle du marché, attendue entre 6% et 7%, a-t-il précisé. "Nous avons un potentiel de croissance organique y compris chez Gucci qui est très important", a insisté le PDG de Kering.

François-Henri Pinault a expliqué que Gucci disposait d'une marge de manoeuvre pour améliorer la performance au mètre carré de ses magasins, actuellement "bonne par rapport à la moyenne du secteur mais pas exceptionnelle". Le PDG compte ainsi sur "la capacité des équipes à rendre la marque attractive" ainsi que sur "la rénovation des magasins qui s'accompagne d'une rénovation de la productivité" pour améliorer les ventes au mètre carré. Le dirigeant a toutefois refusé de fournir un objectif chiffré.

En 2018, 90 magasins Gucci feront l'objet d'une rénovation après 66 en 2017, ce qui devrait faire passer de 30 à 45% le pourcentage des points de vente bénéficiant de la nouvelle esthétique du groupe, a expliqué le PDG pendant la conférence téléphonique.

En 2017, la griffe italienne a dépassé les 6 milliards d'euros de chiffre d'affaires, avec une croissance de ses ventes de 42% en données publiées et 44,6% en données comparables.

Une tendance en janvier "en ligne" avec le 4e trimestre

François-Henri Pinault a par ailleurs indiqué vouloir lancer des nouveautés pour remettre en selle Bottega Veneta, tout en élargissant sa base de clientèle grâce à une visibilité renforcée et une communication orientée vers la clientèle "digital native". Il a aussi précisé que Balenciaga devrait à moyen terme dépasser le milliard d'euros de chiffre d'affaires. "Ce moyen terme pourrait survenir plus vite que prévu", a-t-il ajouté.

Le PDG de Kering a aussi précisé qu'au mois de janvier, la tendance de l'activité pour l'ensemble du groupe s'était révélée "en ligne avec la performance du quatrième trimestre".

Kering entend par ailleurs, en 2018, "s'astreindre à un pilotage et une allocation rigoureuse de ses ressources, en vue d'améliorer à nouveau sa performance opérationnelle, de maintenir une génération de cash-flow élevée et de faire progresser la rentabilité de ses capitaux employés".

Puma bientôt indépendant

En 2017, le résultat net du groupe s'est inscrit à 1,79 milliard d'euros, contre 813,5 millions d'euros un an plus tôt. Le consensus établi par FactSet portait sur un bénéfice net de 1,96 milliard d'euros.

Le résultat opérationnel courant a progressé de 56,3% à 2,95 milliards d'euros. La marge opérationnelle du groupe a atteint 19%, en hausse de 3,8 points par rapport à 2016 tandis que le cash-flow libre opérationnel a quasiment doublé pour atteindre 2,32 milliards d'euros.

Le chiffre d'affaires du groupe a pour sa part augmenté de 25% en données publiées, à 15,48 milliards d'euros. Il a progressé de 27,2% à données comparables. Les analystes tablaient en moyenne sur un chiffre d'affaires de 15,35 milliards d'euros.

L'équipementier sportif Puma, qui prendra bientôt son indépendance, a lui vu son chiffre d'affaires augmenter de 14%, selon des résultats publiés lundi, en raison de la bonne dynamique de sa division chaussures. Kering table sur "une progression sensible" du chiffre d'affaires et de la marge opérationnelle de la marque sportive.

Le 11 janvier dernier, Kering a annoncé son intention de se recentrer sur le luxe en distribuant à ses actionnaires 70% du total des actions Puma, ce qui augmentera le flottant du groupe allemand pour le faire passer à environ 55%. Puma deviendra ainsi une entreprise cotée indépendante de Kering ou presque, le groupe de luxe conservant une part de 16% dans l'équipementier.

Cette opération se fera au moyen d'une distribution en dividende aux actionnaires de Kering. Le groupe de luxe a indiqué qu'il proposerait lors de l'assemblée générale du 26 avril prochain, en plus du dividende ordinaire de 6 euros par action, une distribution d'une action Puma pour 12 actions Kering détenues.

-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94; jmarion@agefi.fr ed: VLV - LBO

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February 13, 2018 09:35 ET (14:35 GMT)

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