(Actualisation: commentaires sur l'emploi, les dépenses des ménages et l'investissement des entreprises, contexte et réaction des marchés)



WASHINGTON/PARIS (Agefi-Dow Jones)--La Réserve fédérale américaine (Fed) a, comme attendu, maintenu jeudi sa politique monétaire inchangée et confirmé qu'elle entendait continuer à relever progressivement ses taux.



A l'issue d'une réunion de deux jours de son Comité de politique monétaire (FOMC), la banque centrale américaine a maintenu ses taux dans la fourchette de 2,00% à 2,25% dans laquelle elle les avait portés le 26 septembre. Cette décision, prise à l'unanimité des neuf membres du FOMC, est conforme aux attentes de Wall Street : d'après l'évolution des prix des contrats à terme sur les taux des fonds fédéraux fournie par l'opérateur CME, 94,1% des investisseurs anticipaient ce statu quo.



Dans un communiqué annonçant sa décision, la Fed a estimé que, depuis sa dernière réunion de fin septembre, l'activité économique aux Etats-Unis avait continué de progresser à un rythme robuste. Une tendance qui conforte la perspective d'une quatrième hausse de taux pour 2018 lors de la prochaine réunion du FOMC les 18 et 19 décembre.



Le FOMC a de nouveau estimé que les créations d'emplois étaient restées robustes et que les dépenses des ménages avaient continué à augmenter fortement.



Le Comité a tout de même constaté une modération de la croissance de l'investissement des entreprises par rapport au rythme rapide observé auparavant en 2018. Ce point constitue la seule modification majeure apportée par les banquiers centraux dans leur communiqué par rapport au commentaire accompagnant la précédente décision fin septembre.



Selon une première estimation publiée fin octobre, le produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis a progressé de 3,5% en termes annualisés au troisième trimestre, la vigueur des dépenses de consommation des ménages ayant compensé la faiblesse de l'investissement des entreprises et le repli des exportations.



De son côté, l'indice PCE mesurant les prix liés aux dépenses de consommation des ménages américains, l'indicateur préféré de la Fed pour jauger l'inflation, a montré une légère décélération de la hausse des prix en septembre, à 2% sur un an contre 2,2% en août. L'inflation est ainsi revenue en septembre au niveau cible de 2%, après quatre mois de hausse des prix supérieure à cet objectif.



Les derniers chiffres publiés par le département du Travail ont montré vendredi dernier que le taux de chômage aux Etats-Unis était resté en octobre à 3,7%, soit son niveau le plus bas en 48 ans.



Dans ce contexte, la banque centrale devrait tenir le cap de quatre hausses de taux en 2018, puis de trois hausses en 2019 et d'une hausse en 2020. Cette trajectoire dépendra principalement de l'évolution de l'inflation mais aussi du contexte géopolitique marqué par le conflit commercial persistant entre les Etats-Unis et la Chine.



Ainsi, les banquiers centraux continueront, à court terme, à se livrer à un numéro d'équilibriste alors qu'ils relèveront les taux : ils tenteront de prévenir une accélération trop marquée de l'inflation tout en évitant que des taux trop élevés pénalisent l'économie américaine.



Les annonces ont eu peu d'impact sur les indices de Wall Street. Le dollar conservait ses gains face à l'euro et le rendement de l'obligation du Trésor à 10 ans se détendait légèrement.



Ce FOMC n'est pas suivi d'une conférence de presse du président de l'institution, Jerome Powell, et le Comité n'a pas communiqué pas de nouvelles projections économiques et monétaires.



L'annonce de la décision monétaire de la Fed, habituellement faite le mercredi, a été reportée d'un jour en raison des élections de mi-mandat aux Etats-Unis mardi.



-Alice Doré, Agefi-Dow Jones et Nick Timiraos, The Wall Street Journal; +33 1 41 27 47 90; adore@agefi.fr; ed: ECH



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November 08, 2018 15:01 ET (20:01 GMT)




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