par Pascale Denis
PARIS (Reuters) - Accor a publié mercredi des résultats annuels record, récoltant les premiers fruits de sa réorganisation après une année de solides performances en Europe du Nord.
Malgré un environnement économique toujours incertain, notamment en France, son premier marché, le PDG du numéro un européen de l'hôtellerie s'est dit confiant dans la capacité du groupe à améliorer encore ses performances, sans toutefois donner d'indications chiffrées.
"Les fondations sont en place. Le groupe a des atouts formidables pour devenir le plus innovant, le plus ...
par Pascale Denis
PARIS (Reuters) - Accor a publié mercredi des résultats annuels record, récoltant les premiers fruits de sa réorganisation après une année de solides performances en Europe du Nord.
Malgré un environnement économique toujours incertain, notamment en France, son premier marché, le PDG du numéro un européen de l'hôtellerie s'est dit confiant dans la capacité du groupe à améliorer encore ses performances, sans toutefois donner d'indications chiffrées.
"Les fondations sont en place. Le groupe a des atouts formidables pour devenir le plus innovant, le plus performant et le mieux valorisé", a déclaré Sébastien Bazin.
Pour y parvenir, il mise sur la poursuite de la restructuration du portefeuille de HotelInvest, le pôle de gestion des actifs immobiliers, sur l'expansion en Chine et sur la mise en oeuvre de son plan numérique.
Sous sa houlette, le groupe aux 14 enseignes (Ibis, Mercure ou Sofitel) a été profondément réorganisé il y a un an autour de deux pôles regroupant l'exploitation d'hôtels d'un côté et la gestion des actifs immobiliers de l'autre, avec pour objectif de redresser une rentabilité en berne.
"L'année 2014 a été celle des fondations, qui vont permettre d'accélérer en 2015 et 2016", a ajouté Sébastien Bazin, promettant notamment une poursuite de l'amélioration de la rentabilité du pôle immobilier qui a permis au groupe de signer des résultats record.
Bien que présent dans 94 pays dans le monde, Accor reste très exposé à l'Europe, où il réalise encore 75% de ses résultats, et à la France, qui pèse pour environ 35% de son chiffre d'affaires.
"Nous restons confrontés à une économie fragile", a dit le PDG d'Accor, déplorant aussi la nouvelle taxe de séjour décidée par la mairie de Paris, qui "va pénaliser l'attractivité de la capitale pour les touristes internationaux".
LA CHINE ET LA RESTAURATION EN LIGNE DE MIRE
La directrice financière du groupe a indiqué que les tendances de janvier étaient en ligne avec celles du quatrième trimestre, partout sauf au Brésil, frappé par la crise.
Après un fléchissement en France pendant la semaine qui a suivi les attentats de janvier, "les semaines qui ont suivi ont été positives et, sur le mois, nous sommes en hausse en France de l'ordre de 2%", a précisé Sophie Stabile.
Accor, dont l'essentiel (84%) des projets d'ouvertures de chambres se situent dans les pays émergents, mise sur son accord stratégique avec le chinois Lodging Group, qui deviendra son principal franchisé pour ses hôtels économiques et milieu de gamme avec 350 à 400 ouvertures d'hôtels prévues au cours des cinq années à venir.
Il veut aussi mieux capter la manne du tourisme mondial, dont la progression annuelle est estimée entre 3% et 5%, grâce à son plan digital censé mieux l'armer face aux centrales de réservation comme Booking ou Expedia et aux sites de location entre particuliers comme AirBnB.
La restauration est également au coeur de toutes les attentions, comme en témoigne la prise de participation minoritaire d'Accor au capital de Mama Shelter connu pour son savoir-faire en la matière.
Négligée, peu attractive et peu rentable, elle a représenté 25% du volume d'affaires du groupe en 2014 et constitue un important gisement de croissance et de rentabilité.
Accor, qui a bouclé son exercice sur une croissance organique de 3,8%, a vu son résultat opérationnel progresser de 11,7% à 602 millions d'euros, un chiffre supérieur aux 589 millions attendus. Sa marge, elle aussi record, atteint 11% contre 9,6% en 2013.
Cette progression s'explique par des économies de coûts et par la restructuration du portefeuille d'HotelInvest dont le résultat d'exploitation a grimpé de 48% à 292 millions d'euros, pour une rentabilité en hausse de 200 points de base à 6,1%.
Le résultat net atteint 223 millions d'euros (+77%) et le dividende proposé progresse à 0,95 euro par action (contre 0,80 euro).
Pour étendre sa base d'investisseurs, le groupe va lancer un programme d'ADR aux Etats-Unis.
Ces chiffres jugés solides, comme la hausse du dividende et la création d'ADR, sont salués par le marché. Le titre prend 3,4% à 46,695 euros à 13h35, dans un marché en hausse de 0,77%.
(Edité par Dominique Rodriguez)
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