(CercleFinance.com) - Et voilà une 4ème séance de hausse (+0,4% à
5.089) d'affilée présentant exactement le même profil intraday:
stagnation des indices durant les 6 ou 7 premières heures de la
séance, accélération haussière en fin de journée, qu'il y ait ou
non une 'actualité' pour le justifier.
On pourrait croire que les 'acheteurs' prennent la main, qu'il y a
de l'optimisme dans le marché, des 'flux de conviction'... mais en
fait, il n'y a personne: quand les 'algos' commencent à tirer les
cours, tous les vendeurs désertent (donc pas de rachats de
'découvert' en réalité) et les cours grimpent dans un vide sidéral,
la contrepartie s'étant volatilisée.
Les volumes de ce jeudi le démontrent avec 1,815MdsE négociés à
17H29 et 2,625MdsE à 17H35.
Il y a moins de volume que la veille alors même que le CAC40 'GR'
inscrit un record historique absolu en séance et en clôture à
12.594Pts.
Le constat est saisissant plus on bat des records, moins il y a
d'acheteurs et de vendeurs !
Il ne faut pas perdre de vue que c'est la fin du mois, le CAC40 n'a
jamais consolidé, aucune 'fenêtre d'achat' ne s'est ouverte.
En revanche, la BCE a offert 233,5MdsE aux marchés lors du dernier
TLTRO jeudi dernier: il y a surabondance de liquidités (planche à
billet), les gérants se retrouvent coincés avec du cash en
souffrance, ils doivent impérativement investir avant la fin du
mois, donc ils 'payent', et peu importe alors que les indices
soient au plus haut.
Et c'est comme ça tous les mois depuis que la BCE a entamé son 'QE'
(sauf janvier/février 2016).
Plus le temps passe et moins ça change, plus le temps passe et plus
les gérants achètent 'sous la contrainte', parce qu'il n'y a pas
d'alternative.
Le phénomène 'flux' écrase tout ! L'actualité, les 'stats', le
'Brexit', Trump, l'inflation, l'incertitude électorale, etc.
Il n'y a surtout plus de perception du risque: le 'VIX' est à 11,20
alors que l'encours des actions et ETF achetés à crédit est au plus
haut historique.
Compte tenu d'une accélération haussière à partir de 15H30, c'est
Wall Street qui semble avoir réveillé l'ardeur des acheteurs grâce
au Dow jones qui grimpe de +0,3% rattrapant son retard sur le
S&P500 (+0,2%) et le Nasdaq (+0,1%).
Le tableau semble un peu différent en Europe où l'E-Stoxx50 n'est
ressorti du rouge qu'en toute fin de parcours : il grappille un peu
moins de 0,2% 3.481Pts... et Londres finit en repli de -0,1%.
'La probabilité d'un 'Hard Brexit', correspondant à la sortie du
marché unique européen et de l'union douanière, semble se
renforcer.
Le discours actuel des politiques suggère en effet la volonté de
préparer l'opinion publique à ce scénario éventuel', analyse-t-on
dans les rangs de Legg Mason.
'Craignant de perdre du personnel performant, les banques suivent
avec prudence les démarches visant à déplacer des travailleurs
basés à Londres vers des centres continentaux tels que Francfort,
Paris et Luxembourg ou à les rémunérer et à embaucher des employés
sur place', complètent les équipes de Saxo Banque.
Pourquoi Wall Street reprend son ascension ? Probablement pour la
même raison qui pousse l'Euro-Stoxx vers les sommets: la
sur-liquidité orchestrée par les banques centrales.
La réponse ne semble pas se situer du côté des indicateurs, les
chiffres hebdomadaires du chômage aux Etats-Unis ressortent
inchangés à 258.000, la troisième estimation du PIB américain pour
le quatrième trimestre donne lieu à une légère révision à la
hausse, à +2,1% contre +1,9%... et la croissance a été mesurée à
+1,6% sur l'ensemble de l'année 2016 contre +2,6% en 2015.
Sur le marché des changes, l'euro recule d'un peu moins de 0,4% à
1,0725. Le baril de WTI grimpe de +2% et refranchit le cap des
50$.
L'actualité est plutôt calme sur le front des valeurs.
Vallourec (+4,8%) domine le SBF 120 alors que Société Générale, qui
décèle un important potentiel d'upside sur la valeur, a réitéré son
conseil 'achat' dans une note diffusée ce matin.
Neopost poursuit son rallye haussier avec +4,6% (déjà +19% sur la
semaine écoulée).
Lafarge (+2,7%) finit leader de l'indice phare, devant Saint Gobain
et Valéo avec +2,1%.
Veolia prend +1,5%: Exane BNP Paribas a relevé son opinion sur la
valeur à 'surperformance' contre 'neutre', avec un objectif de
cours en hausse de 21% à 20E
A l'inverse, TF1 rechute de -2,8%, Air France de -1,3%.
Enfin, l'action Areva s'effrite de -0,5% après la cession de la
participation majoritaire du leader de l'atome civil dans sa
filiale Areva TA, dédiée à la propulsion nucléaire et aux réacteurs
de recherche. L'acquéreur est un consortium formé de l'Agence des
participations de l'Etat (APE), d'EDF, du CEA et de DCNS.
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