Après Groupama, Wendel envoie un signal de prudence sur Saint-Gobain - DJ Plus
07 Mai 2014 - 2:35PM
Dow Jones News
D'aucuns y verront un signal de vente. Quelques semaines
seulement après la cession par l'assureur Groupama de sa
participation de 1,8% dans Saint-Gobain (SGO.FR), son actionnaire
de référence Wendel (MF.FR) vient de vendre 4,3% du capital du
producteur de matériaux de construction. Mercredi, l'action perdait
3,5% à environ 42 euros. La question mérite au moins d'être
posée.
Des catalyseurs bien identifiés
Certes, Saint-Gobain ne manque pas de catalyseurs boursiers.
L'activité du groupe étant sensible aux variations de la
conjoncture, la valeur est bien placée pour profiter du
redressement de l'économie européenne. Saint-Gobain y réalise les
deux tiers de son activité. L'industriel devrait en outre profiter
d'un effet de levier appréciable sur ses résultats, grâce aux 800
millions d'euros d'économies attendues en 2014 et 2015.
Et fort de la cession de Verallia NA à la mi-avril, il pourrait à
nouveau réaliser des acquisitions pour accélérer son développement
dans les pays émergents, où les besoins en construction seront
durablement plus importants qu'en Europe. D'ailleurs, 60% des
analystes recensés par FactSet recommandent d'acheter la valeur
avec un objectif de cours moyen de 46,65 euros.
Mais un cours déjà au plus haut
Mais ces perspectives semblent au moins en partie intégrées par le
marché. La valeur d'entreprise de Saint-Gobain représente 6,7 fois
l'excédent brut d'exploitation attendu cette année, et 5,8 fois
celui estimé pour 2015, selon FactSet. Historiquement, ce ratio a
respectivement été de 6,3 pour l'année en cours et de 5,8 pour
l'année suivante, selon Kepler Cheuvreux.
Alors que le redressement économique de l'Europe demande à être
confirmé dans la durée, le rebond d'environ 70% de l'action depuis
la mi-2012, et son retour à ses plus hauts depuis la fin 2011, ne
peut qu'avoir incité Wendel et Groupama à céder leurs parts.
L'assureur a vendu ses actions à 44,50 euros l'unité, tandis que la
société d'investissement les a cédées pour 41,70 euros pièce. Mieux
vaut tard que jamais?
Le discours à double tranchant du premier actionnaire
Certes, Wendel entend rester un actionnaire de long terme de
Saint-Gobain. La société d'investissement conservera "durablement"
11,5% de l'industriel. L'actionnaire de référence de Saint-Gobain
s'est même engagé à ne pas céder de nouveaux titres pendant un an.
C'est donc que Wendel anticipe une nouvelle appréciation de sa
participation à long terme. Mais cette déclaration est à double
tranchant: elle signifie que Wendel pourra à nouveau vendre des
titres à partir du mois de mai 2015. En outre, pour pouvoir se
désengager mercredi, le groupe s'est résolu à accuser une perte
comptable de 100 millions d'euros. Comme quoi il n'attend pas de
nouvelle appréciation du titre dans l'immédiat.
Les investisseurs peinent à choisir entre le verre à moitié et le
verre à moitié vide. Certains ont profité du décrochage du titre
mercredi pour se placer sur la valeur. Après s'être calé sur le
prix de vente d'environ 41,70 euros annoncé par Wendel mercredi
matin, l'action est remontée à un peu plus de 42 euros. Le débat
n'est pas clos. Mais la sortie partielle de Wendel, après celle de
Groupama il y a quelques semaines, incite au moins à une certaine
prudence à court terme.
-Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71;
ambroise.ecorcheville@wsj.com
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