Le fabricant d'engins de manutention Manitou BF SA (MTU.FR) a annoncé jeudi qu'il constatait une stabilisation de son chiffre d'affaires au quatrième trimestre par rapport au troisième, et qu'il tablait sur une réduction de sa perte opérationnelle au second semestre par rapport au premier.



Le groupe a cependant souligné que la visibilité restait "très faible" sur ses différents marchés.



Il a également indiqué que les difficultés persistantes de sa filiale américaine Gehl l'amèneraient à enregistrer des nouvelles charges non récurrentes au second semestre.



Manitou a par ailleurs entériné jeudi, lors d'une assemblée générale extraordinaire, l'adoption d'une gouvernance à conseil d'administration et direction générale, conformément à son projet dévoilé au mois de juin, et a annoncé la nomination de Jean-Christophe Giroux au poste de directeur général.



J.-C. Giroux avait remplacé Marcel Claude Braud, le fils du président du conseil de surveillance Marcel Braud, à la tête du directoire en juin. Marcel Braud, membre de la famille fondatrice qui détient 62% de Manitou, assumera désormais la fonction de président non exécutif du spécialiste des chariots élévateurs.



Manitou a subi de plein fouet le retournement de la conjoncture fin 2008. Le groupe a enregistré au premier semestre 2009 une perte nette de 93,7 millions d'euros. Son chiffre d'affaires a chuté de 47% au troisième trimestre, à 146,7 millions d'euros, et s'est inscrit en recul de 50% sur les neuf premiers mois de l'exercice, à 504,5 millions d'euros.



Dans ces conditions, Manitou a engagé une restructuration drastique destinée à renouer avec la rentabilité et à assainir son bilan. "Nous pensons que nos efforts sur les coûts et le bilan (en particulier les stocks) se traduiront par une forte réduction de la perte opérationnelle et du niveau de la dette nette", a déclaré jeudi J.-C. Giroux dans un communiqué.



La filiale américaine Gehl continue cependant de souffrir de la persistance de "conditions économiques particulièrement difficiles aux Etats-Unis", a toutefois indiqué Manitou. Gehl n'a notamment pas respecté l'une des clauses associées à sa dette et en négocie actuellement un aménagement avec son syndicat bancaire.



"Les négociations se déroulent de façon sereine et devraient être finalisées dans les toutes prochaines semaines", a déclaré Hervé Rochet, le directeur financier de Manitou, lors d'un entretien téléphonique avec Dow Jones Newswires vendredi. La dette de Gehl est cantonnée à la société américaine, ce qui ne la rend pas exigible auprès de Manitou.



Toutefois, les difficultés de la filiale nécessiteront l'enregistrement de nouveaux éléments non récurrents dans les comptes 2009, a indiqué Manitou, sans les quantifier. "Ces éléments comprendront des coûts de restructuration mais surtout une dépréciation principalement sur des créances clients", a précisé Hervé Rochet.



A 17h17, l'action Manitou progressait de 1,2% à 9,92 euros.



-Ambroise Ecorcheville, Dow Jones Newswires; 33 (0)1 40 17 17 71; ambroise.ecorcheville@dowjones.com

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