(Actualisation: réaction de Reclaim Finance, contexte)



PARIS (Agefi-Dow Jones)--Le groupe pétrolier TotalEnergies a relevé mercredi ses objectifs de production de pétrole et de gaz, alors que le groupe entend tirer parti de ses récentes découvertes et de la hausse des cours du baril.



A l'occasion d'une mise à jour de sa stratégie et de ses perspectives, TotalEnergies a indiqué qu'il prévoyait d'augmenter sa production d'hydrocarbures de 2% à 3% par an au cours des cinq prochaines années. Le groupe visait auparavant une croissance de 1,5% par an pour la période 2021-2027.



TotalEnergies compte en particulier augmenter sa production de gaz naturel liquéfié (GNL) de 50% entre 2023 et 2030, hors Russie.



Les activités pétrolières et gazières "devraient ainsi générer plus de 3 milliards de dollars de cash-flow structurel additionnels en 2028 par rapport à 2023 à prix constants", a précisé TotalEnergies dans un communiqué.



Le groupe entend également multiplier par cinq sa production d'électricité à l'horizon 2030, à plus de 100 térawatt-heures (TWh). Cela passe par la poursuite de ses investissements dans les énergies renouvelables (éolien, solaire) mais aussi dans de nouvelles centrales à gaz et unités de stockage d'électricité, l'ensemble de ces activités étant regroupées au sein d'une même branche, Integrated Power.



"TotalEnergies entend répliquer son modèle intégré Oil & Gas sur la chaîne de valeur de l'électricité afin d'atteindre une rentabilité (ROACE) de l'ordre de 12% pour le secteur Integrated Power", a précisé le groupe, qui compte investir de façon "sélective" dans les marchés les plus porteurs en matière d'énergies renouvelables, notamment l'Allemagne, les Etats-Unis, le Brésil et l'Australie.



"Nous sommes confiants dans notre capacité à faire croître nos activités pétrole et gaz et d'électricité", a commenté Patrick Pouyanné, le président-directeur général de TotalEnergies, lors d'une présentation de ces objectifs aux analystes.



9 milliards de dollars de rachats d'actions en 2023



Le groupe s'est également dit bien placé pour tirer parti de la hausse des prix de l'énergie et a confirmé le montant de ses investissements nets, qui seront compris entre 16 milliards et 18 milliards de dollars par an sur la période 2024-2028.



Dans ce contexte, TotalEnergies a décidé de soigner ses actionnaires. Il vise désormais un taux de distribution de "plus de 40%" du flux de trésorerie d'exploitation (CFFO), contre un précédent objectif de 35% à 40%. En 2023, ce taux devrait s'établir à environ 44%, a précisé le groupe, qui entend notamment rendre à ses actionnaires une partie du produit de cession de son activité de sables bitumineux au Canada.



Le conseil d'administration a décidé d'allouer 1,5 milliard de dollars issus de la vente des actifs canadiens aux rachats d'actions, pour les porter à 9 milliards de dollars sur l'année, a précisé le groupe.



Ces annonces ont été bien accueillies par les investisseurs. Le titre a gagné 1,7% mercredi alors que le CAC 40 a clôturé à l'équilibre.



Les engagements climatiques en question



Pour les défenseurs du climat en revanche, ces annonces font l'effet d'une douche froide.



"Alors que TotalEnergies prévoyait jusqu'ici de maintenir sa production de pétrole, l'entreprise veut maintenant l'augmenter. En misant sur les énergies fossiles, TotalEnergies montre une nouvelle fois qu'il est tout sauf un acteur de la transition énergétique", a commenté mercredi Louis-Maxence Delaporte, analyste énergie au sein de l'ONG Reclaim Finance.



L'Agence internationale de l'énergie avait invité en 2021 les majors pétrolières à renoncer à tout nouveau projet d'extraction de pétrole et de gaz afin de limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré C. Elle a en outre récemment estimé que le pic de la demande en énergies fossiles serait atteint dans les prochaines années.



Avec ses nouveaux objectifs, TotalEnergies affiche le plan le plus offensif en matière de développement pétrolier parmi les majors européennes. A titre de comparaison, Shell prévoit une production de pétrole stable d'ici à 2030, tandis que BP prévoit une baisse de 25% de sa production de pétrole et de gaz entre 2019 et 2030. Les deux groupes anglo-saxons ont toutefois revu à la hausse leurs plans d'investissements dans les énergies fossiles ainsi que leurs taux de distribution aux actionnaires cette année.



-François Schott, Agefi-Dow Jones; 01 41 27 47 92; fschott@agefi.fr ed: VLV - LBO



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September 27, 2023 13:07 ET (17:07 GMT)




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