ENTRETIEN: En difficulté en France, Veolia veut chercher la croissance hors d'EuropeVeolia (EU:VIE) Graphique Intraday de l'ActionAujourd'hui : Mercredi 21 Juin 2017 PARIS (Agefi-Dow Jones)--A la peine sur les contrats publics de
gestion de l'eau en France, Veolia (VIE.FR) compte sur les besoins des
industriels en services environnementaux, notamment dans les pays
émergents, pour relancer sa croissance. Alors qu'il a
annoncé mardi un plan social pour son activité Eau en France, confrontée
à des baisses de prix de plus de 20% en moins de 10 ans, le numéro un
mondial du traitemen...
ENTRETIEN: En difficulté en France, Veolia veut chercher la croissance hors d'EuropeVeolia (EU:VIE) Graphique Intraday de l'ActionAujourd'hui : Mercredi 21 Juin 2017 PARIS (Agefi-Dow Jones)--A la peine sur les contrats publics de
gestion de l'eau en France, Veolia (VIE.FR) compte sur les besoins des
industriels en services environnementaux, notamment dans les pays
émergents, pour relancer sa croissance. Alors qu'il a
annoncé mardi un plan social pour son activité Eau en France, confrontée
à des baisses de prix de plus de 20% en moins de 10 ans, le numéro un
mondial du traitement de l'eau et des déchets mise sur l'essor des
réglementations environnementales à l'international pour soutenir son
activité dans les années qui viennent. "Nous irons
chercher la croissance organique partout où nous pourrons, mais d'abord
dans les pays hors d'Europe, et d'avantage aussi avec les industriels
parce que c'est là qu'il y a le plus de besoins", a expliqué son PDG
Antoine Frérot mardi dans un entretien à l'agence Agefi-Dow Jones, en
citant le traitement des déchets toxiques et le recyclage parmi les
pistes de développement. Le dirigeant a confirmé
l'objectif d'un retour à la croissance du chiffre d'affaires de Veolia
cette année, après une baisse de 2,3% l'année dernière. Amorcé fin 2016,
le redressement de l'activité s'est confirmée au premier trimestre,
avec des ventes en hausse de 4,5% à changes constants.
Veolia reste toutefois confronté à des "vents contraires" en Europe, et
notamment en France, où la faiblesse de l'inflation conduit à une
indexation négative des prix des contrats cette année.
Confrontés à une vague de renouvellement des contrats auprès des
collectivités locales depuis 2010, les groupes du secteur ont surtout dû
accepter de réduire leurs prix - et leurs marges - pour éviter une
"remunicipalisation", soit un retour en régie publique de la gestion de
l'eau. Les 572 suppressions d'emploi annoncées mardi s'ajouteront aux
943 départs volontaires homologués depuis 2014 au sein de la branche
"eau" en France. Le groupe table également sur 987 "mobilités
fonctionnelles et/ou géographiques" au sein de cette activité.
Début 2017, Veolia a relevé de 600 à 800 millions d'euros son plan
d'économies sur la période 2016-2018 et reporté d'un an les objectifs
financiers initialement fixés pour 2018. Fin mai, le groupe a également
annoncé qu'il prendrait des mesures pour doubler la rentabilité
opérationnelle de son activité "eau" en France d'ici à 2020, tout en
maintenant son chiffre d'affaires à "au moins" 3 milliards d'euros,
contre 2,9 milliards d'euros en 2016. Répondre aux nouveaux besoins des industriels
Activité historique du groupe, Veolia Eau France représente
aujourd'hui 10% seulement de son chiffre d'affaires. L'ancienne
"Compagnie générale des eaux" compte désormais sur les efforts de lutte
contre la pollution pour se relancer. "L'un des
principaux moteurs de nos métiers, c'est la réglementation de protection
de l'environnement. Hors d'Europe le contexte est très favorable,
notamment dans les pays émergents", souligne Antoine Frérot. "En Chine,
les autorités savent que si elles ne prennent pas à bras le corps le
problème de la pollution, c'est leur développement économique qui sera
obéré. Mais cela concerne aussi bien l'Amérique Latine et le
Moyen-Orient". Même les Etats-Unis ne font pas
exception, malgré la récente décision du président américain de quitter
les accords de Paris: "Je ne pense pas que Donald Trump remettra en
cause la législation américaine en matière d'environnement, même s'il ne
la renforce pas", estime Antoine Frérot. Pour se
développer, Veolia vise en particulier les clients industriels, qui
actuellement sous-traitent seulement 3% de leurs activités eau, énergie
et propreté. Au Mexique, Nestlé s'est par exemple tourné vers le groupe
français lorsque les autorités locales lui ont interdit d'approvisionner
une de ses usines en eau naturelle. Veolia lui a alors permis
d'utiliser l'eau extraite du lait de vache transformé en lait en poudre. Renforcer le rôle pionnier de la France dans les services à l'environnement
En France, Antoine Frérot appelle le gouvernement à "pousser les feux
du développement durable", dans le but de renforcer le leadership
mondial de groupes comme Veolia et son rival Suez (SEV.FR) dans les
services environnementaux. "La mine de matières
premières que constituent nos déchets est extrêmement inexploitée. Et en
matière d'efficacité énergétique, l'équation économique se boucle assez
rapidement une fois qu'on prend en compte les externalités", pointe le
dirigeant. Dans ce cadre, le gouvernement peut imposer des
réglementations, mais également jouer sur la commande publique en
favorisant les produits recyclés, suggère le PDG de Veolia. "Les
premiers qui disposeront des technologies de l'économie circulaire en
France seront les premiers à pouvoir les exporter à l'extérieur".
Pour se renforcer dans certaines technologies ou certaines régions du
monde, le groupe pourrait réaliser des acquisitions moyennes, sans
toutefois dépasser les 400 à 500 millions d'euros. Après avoir fortement
réduit sa dette ces dernières années à travers des cessions d'actifs,
Veolia serait en mesure de financer une acquisition transformante. "Mais
je ne l'ai pas aujourd'hui sur ma table", affirme Antoine Frérot. -Thomas Varela, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 99; tvarela@agefi.fr ed: ECH (END) Dow Jones Newswires June 20, 2017 13:23 ET (17:23 GMT)
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