Dassault Aviation doit vendre des Falcon pour continuer de briller en Bourse -DJ Plus
12 Mars 2018 - 4:20PM
Dow Jones News
Julien Marion,
Agefi-Dow Jones
PARIS (Agefi-Dow Jones)--Porté par les perspectives favorables du
Rafale, Dassault Aviation (AM.FR) plane en Bourse. Lundi,
l'avionneur prenait 3,1% à 1.526 euros, enregistrant la deuxième
plus forte hausse du SBF 120, grâce à des spéculations autour d'un
nouveau contrat en Inde pour son avion de chasse.
Depuis le début de l'année, le titre Dassault Aviation a gagné
17,7% alors que le SBF 120 a reculé de 0,08%. Ce bon parcours
boursier ne doit cependant pas détourner les investisseurs des
difficultés du groupe dans l'aviation d'affaires.
Depuis plusieurs années, l'avionneur fait face à un marché déprimé
dans ce secteur. Pour atteindre son objectif de 40 Falcon livrés en
2018, Dassault Aviation a l'obligation de prendre des commandes et
de les livrer dans l'année, jugent plusieurs analystes. Son carnet
de commandes actuel s'élève en effet à 52 appareils et inclut des
livraisons au-delà de 2018. Il ne permet donc pas à lui seul
d'effectuer 40 livraisons.
Un objectif 2018 à portée de main
Dassault a cependant les cartes en mains pour remplir son objectif.
Bien qu'encore fragile, le marché de l'aviation d'affaires commence
à reprendre des couleurs. "Le marché de l'occasion va mieux. Les
prix ont commencé à se stabiliser, ce qui est une bonne nouvelle.
Et en règle général, lorsque le marché de l'occasion se porte
mieux, le marché du neuf s'améliore aussi", a expliqué jeudi son
PDG Eric Trappier.
Les prises de commandes devraient donc suivre. Dassault Aviation
"devrait vraisemblablement tenir son objectif étant donné que
beaucoup d'avions sont déjà en cours de production, voire ont déjà
été construits pour anticiper de futures commandes. Ces avions
pourront donc être commandés et livrés dans l'année", estime Ross
Law, analyste chez Berenberg.
"Leur objectif de 40 livraisons de Falcon semble être très
prudent", juge pour sa part Jeffrey Vonk, analyste chez
Morningstar.
Des lacunes dans le portefeuille
Le véritable enjeu se situe ailleurs pour Dassault Aviation. Le
groupe français devrait perdre du terrain face à ses rivaux en 2018
sur les prises de commandes. "Cela risque d'être une année
compliquée pour eux car ils n'ont concrètement qu'un seul produit à
vendre là où leurs principaux concurrents en ont deux. Même si le
marché se reprend, il y a des chances qu'ils perdent des parts de
marché", prévient Yan Derocles, analyste chez Oddo.
"Etant donné l'annulation du programme Falcon 5X et le fait que son
remplaçant, le 6X, n'effectuera sa première livraison que dans
quatre ans, je pense qu'ils vont encore perdre des parts de marché
face à Bombardier et Gulfstream, qui ont des modèles flambant neufs
cette année (le G500 et le G600 pour Gulfstream et le Global 700
pour Bombardier)", abonde Ross Law.
"Si vous comparez Dassault à ses concurrents, vous observez des
lacunes dans son portefeuille, particulièrement sur le haut de
gamme où la gamme de Gulfstream domine le marché", relève pour sa
part Jeffrey Vonk.
Des marges plus élevés sur les jets d'affaires
Certes, l'entrée en service du Falcon X6 permettra à Dassault de
regagner une partie des parts de marchés perdus. Mais d'ici là,
l'avionneur doit s'efforcer de limiter les dégâts. "Dassault
Aviation a désespérément besoin de voir une reprise de ses prises
de commandes. Leur carnet de commandes est au plus bas depuis dix
ans (il a diminué de 89% par rapport à son pic de 489 appareils en
2008) et leur prochain produit n'arrivera que dans quatre ans. Ils
ont besoin de vendre leur famille d'avions actuelle pour maintenir
des rythmes de production déjà bas", prévient Ross Law.
L'activité de jet d'affaires de Dassault Aviation se veut aussi
plus rentable que le reste du groupe. Ross Law estime que ses
marges sont probablement supérieures à celles des activités
militaires, même si Dassault ne communique pas ses marges par
division. Gulfstream a, par exemple, régulièrement enregistré une
marge opérationnelle autour de 20% quand celle de Dassault Aviation
a atteint 7,2% l'an passé.
La bonne dynamique du Rafale a permis à Dassault Aviation de
continuer à croître en dépit du ralentissement de l'aviation
d'affaires. Maintenant qu'une reprise s'amorce sur ce marché, le
groupe français doit faire son possible pour ne pas être trop
distancé par ses rivaux. Même s'il ne lutte pas encore à armes
égales avec eux.
-Julien Marion, Agefi-Dow Jones; +33 (0)1 41 27 47 94;
jmarion@agefi.fr ed: VLV
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March 12, 2018 11:00 ET (15:00 GMT)
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