(Actualisation: résultats du troisième trimestre, confirmation des
perspectives pour l'exercice, contexte et commentaire du président
du directoire)
BARCELONE (Agefi-Dow Jones)--Le président du directoire de Bayer,
Bill Anderson, a indiqué mercredi qu'il étudiait différentes
options pour remanier la structure du groupe chimique et
pharmaceutique allemand et supprimer plusieurs niveaux de
management, mais a écarté l'idée d'une scission en trois
entités.
Dans un communiqué publié à l'occasion de la présentation des
résultats trimestriels du groupe, le dirigeant a précisé que ces
mesures entraîneraient d'importantes suppressions d'emplois.
Bill Anderson, qui a succédé à Werner Baumann à la tête du groupe
allemand en juin, a indiqué avoir chargé une équipe de conseillers
d'étudier diverses options structurelles, notamment une séparation
soit de Crop Science, sa division de science des cultures, soit de
sa division de santé grand public.
Bayer est l'un des rares laboratoires pharmaceutiques à ne pas
avoir encore scindé ses activités de santé grand public. Le groupe
français Sanofi a présenté le mois dernier un projet de séparation
de ses activités de médicaments sans ordonnance, afin de se
recentrer sur des traitements sur ordonnance, plus lucratifs. Les
américains Johnson & Johnson et Pfizer ainsi que le laboratoire
britannique GSK ont adopté des mesures similaires.
"Nous remanions Bayer pour nous concentrer uniquement sur ce qui
est essentiel à notre mission, et nous nous débarrassons de tout le
reste", a déclaré Bill Anderson. "Nous avons également écarté
certaines options. Par exemple, nous avons envisagé de scinder le
groupe en trois entités. Nous écartons cette option. Une scission
en trois entités nécessiterait un processus en deux étapes", a-t-il
ajouté.
Des actionnaires tels que le fonds activiste Bluebell Capital
Partners ont appelé Bayer à se scinder en trois entités - Crop
Science, santé grand public et activité pharmaceutique - car ces
activités ne présentent aucune synergie.
Des résultats en baisse au troisième trimestre
Bill Anderson a dévoilé ces projets alors que les trois divisions
de Bayer ont vu leurs résultats se dégrader au troisième trimestre,
en particulier Crop Science qui a enregistré des charges de
dépréciation en raison des taux d'intérêt élevés. Le groupe a
également été confronté à une baisse des prix du glyphosate,
l'ingrédient actif de certains herbicides, ce qui l'a contraint en
juillet à revoir à la baisse ses prévisions de résultats
annuels.
Bayer a accusé une perte nette de 4,57 milliards d'euros lors du
trimestre clos fin septembre, à comparer à un bénéfice net de 546
millions d'euros un an plus tôt.
L'excédent brut d'exploitation (Ebitda) hors éléments exceptionnels
a chuté de 31% à 1,69 milliard d'euros. Le bénéfice par action
(BPA) a plongé à 0,38 euro, contre 1,13 euro un an plus tôt.
Le chiffre d'affaires de Bayer s'est replié de 8,3% sur un an au
troisième trimestre, à 10,34 milliards d'euros. La division Crop
Science a vu son chiffre d'affaires diminuer de 7%, à 4,37
milliards d'euros. Celui de la division pharmaceutique a baissé de
8,4%, à 4,54 milliards d'euros, et celui de la santé grand public a
reculé de 8,9%, à 1,41 milliard d'euros.
Les analystes tablaient sur un bénéfice net de 33 millions d'euros,
un Ebitda de 1,73 milliard d'euros, un BPA de 0,73 euro et un
chiffre d'affaires de 10,44 milliards d'euros, selon un consensus
établi par Vara Research.
Bayer prévoit toujours un Ebitda hors éléments exceptionnels
compris entre 11,3 milliards et 11,8 milliards d'euros pour
l'ensemble de l'exercice 2023, un BPA de 6,20 à 6,40 euros et un
chiffre d'affaires compris entre 48,5 milliards et 49,5 milliards
d'euros.
Le groupe anticipe par ailleurs une croissance molle et des
difficultés persistantes l'année prochaine.
"Nous ne sommes pas satisfaits des performances de cette année.
Près de 50 milliards d'euros de chiffre d'affaires mais un flux de
trésorerie nul, c'est tout simplement inacceptable", a souligné
Bill Anderson dans le communiqué de Bayer.
Vers 10h10, l'action Bayer perdait 1,3% à 41,23 euros à la Bourse
de Francfort.
-Mauro Orru, The Wall Street Journal
(Version française et contribution Maylis Jouaret) ed: VLV
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November 08, 2023 04:15 ET (09:15 GMT)
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